«Le Portugal avait proposé un match gratuitement à Genève, mais Halilhodzic a refusé» Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, était hier soir l'invité du forum Dzaïr TV. L'occasion pour lui de faire le tour de l'actualité qui touche au football algérien. Ce forum était un rendez-vous avec des représentants des médias nationaux, avec des questions posées à l'invité de l'émission, mais ce dernier a anticipé de lui-même une question qui allait fatalement lui être osée en parlant de son propre chef : l'avenir du sélectionneur, Vahid Halilhodzic. «S'il ne reste pas après le Mondial, nous désignerons bientôt un autre sélectionneur pour prendre sa suite» «Nous n'avons rien modifié au programme initial. Halilhodzic est en place en tant que sélectionneur. Il dispose d'un contrat écrit où il s'est clairement engagé à atteindre le deuxième tour de la Coupe du monde. Rempilera-t-il ou bien ne rempilera-t-il pas ? Il a jusqu'à la fin du mois de janvier pour prendre une décision. Cela dit, même si le sélectionneur décide de ne pas rester après le Mondial, nous désignerons un nouveau coach national à l'avance pour la suite. Même Guardiola avait été désigné entraîneur du Bayern Munich plusieurs mois à l'avance sans que celui-ci n'ait influé sur le parcours du club allemand. En tout cas, quelle que soit sa décision, nous nous sommes préparés à toutes les éventualités. La FAF est professionnelle et elle fera face à toute situation, quelle qu'elle soit. Elle prendra les décisions qui s'imposent.» «Vahid n'a pas été irrespectueux dans France 24, c'est juste qu'il ne sait pas parler» «Il n'y a pas de problème entre Halilhodzic et moi. Lorsque j'avais lu ce qu'avait rapporté la presse de l'interview qu'il avait accordée à France 24, j'avoue avoir été surpris. Cependant, après avoir vu et écouté l'interview à deux reprises, je n'ai rien trouvé dans ses propos qui puisse poser problème. Déjà, on n'entendait pas les questions du journaliste de France 24. Ensuite, Vahid a une manière de communiquer qui n'est pas toujours bonne. Il ne sait pas bien s'exprimer dans la langue française. Et puis, des coaches disent parfois des choses qui ne reflètent pas la réalité. Lorsqu'il affirme que, s'il y a des techniciens capables de faire qualifier l'Algérie au deuxième tour, il est prêt à leur céder sa place, cela ne veut pas dire qu'il est incapable, lui, de passer le premier tour. Même quand il dit qu'il ne veut pas être un mouton, c'est juste une expression. Il utilise souvent ce terme. Ceux qui étaient présents à la CAN se rappellent sans doute qu'il avait dit être un «mouton noir» pour dire qu'il n'avait pas de chance. C'est une manière à lui de s'exprimer. Ce que je retiens de cette interview accordée à France 24, c'est qu'il a parlé du président de la FAF de manière respectueuse.» «S'il ne veut pas faire la CAN, il y a des entraîneurs de renom qui attendent de prendre la sélection» «C'est vrai que l'idéal serait que le sélectionneur qui conduira la sélection au Mondial reste après pour enchaîner avec les éliminatoires pour la Coupe d'Afrique des nations et, en cas de qualification, participer à la CAN. Rien ne vaut la continuité et c'est ce que nous espérons de la par de Halilhodzic s'il accepte de prolonger son contrat. Cependant, le sélectionneur est libre de faire ce qu'il entend. Il a tout à fait le droit de partir après la Coupe du monde, conformément à son contrat. S'il choisit de partir après la Coupe du monde, tout est prévu pour son remplacement. Même le défaut de matches amicaux entre le Mondial et les éliminatoires de la CAN ne sera pas un problème car le nouveau sélectionneur pourra, grâce à la vidéo, à la technologie aux statistiques et à la base de données dont il pourra disposer, tout connaître sur les joueurs algériens sans même jouer de match. De plus, beaucoup de sélections connaîtront la même situation et il y a toujours des solutions. Quitte à me répéter, tout a été prévu. L'Algérie ne restera pas sans sélectionneur. Je peux même dire qu'il y a une file d'entraîneurs de renom qui veulent entraîner la sélection nationale.» «Je ne doute pas de son intégrité, il est pleinement engagé pour réaliser de bons résultats au Mondial» «J'entretiens les meilleures relations avec le coach national. Cependant, il s'agit d'une relation entre le patron de la FAF et un employé de la fédération, ne l'oubliez jamais. Je défends les intérêts de l'Algérie avant tout et je continuerai à les défendre. Halilhodzic est responsable de tout ce qui a trait au volet technique et il assume ses choix : plan de préparation, choix des joueurs, tactique de jeu... Ce qui est sûr, c'est qu'il ne montre aucune hésitation à poursuivre sa mission jusqu'au Mondial. Il n'y a aucun indice qui montre qu'il veut partir. Il n'y a pas d'entraîneur qui ne veut pas faire une Coupe du monde. Le connaissant bien, il est pleinement engagé pour faire les meilleurs résultats possibles. Connaissez-vous un entraîneur qui ne veut pas réussir une Coupe du monde, même s'il doit partir après ? Je ne doute pas du tout de son intégrité et de son engagement pour servir pleinement la sélection nationale.» «S'il le veut, il peut partir dès maintenant, je ne retiens jamais personne» «Sa seule hantise est qu'il subisse le même sort qu'il avait subi avec la Côte d'Ivoire, à savoir être écarté après avoir qualifié la sélection à la Coupe du monde. Vous dites qu'il a reçu une offre mirobolante dans un autre pays ? Je ne sais pas... Je demande à avoir des preuves. En tout cas, il y a des questions auxquelles lui seul peut répondre. Comme je l'ai dit, il est libre de partir à la fin de la Coupe du monde, mais il est tout aussi libre de partir maintenant s'il le veut. Il suffit juste qu'il dise qu'il veut partir. Je ne retiens jamais quelqu'un contre son gré.» ---------- «Le Portugal avait proposé un match gratuitement à Genève, mais Halilhodzic a refusé» La question du match amical conclu, puis annulé avec la sélection du Portugal a été posée au président de la Fédération algérienne de football au cours du forum d'hier. La patron de football algérien a livré des détails intéressants sur ce match qui aurait pu être historique, mais qui a été avorté. «Les Portugais étaient même disposés à jouer en Algérie» «Il aurait été difficile de conclure un match amical entre la sélection d'Algérie et celle du Portugal par la voie normale. L'idée de ce match a germé lors d'une rencontre entre les ministres algérien et portugais des Sports. Comme ces deux ministères travaillent étroitement avec leurs fédérations – ce qui n'est pas le cas dans tous les pays -, il y a eu proposition de programmer un tel match. Nous sommes passés alors par la voie classique et, là, il s'adresse à l'agent FIFA qui s'occupe de l'organisation des matches du Portugal. Cet agent nous a demandé la somme de 1 million de dollars en plus de la prise en charge de la délégation portugaise pour un match en Algérie, mais le coach national avait refusé, à l'époque, que la rencontre amicale de mars se joue sur le territoire national. Quelque temps après, les Portugais nous ont relancé pour un match amical à Genève. Non seulement l'Algérie, dans ce cas, ne payait absolument rien, mais elle bénéficiait même d'une indemnité et d'une prise en charge en matière de déplacement et d'hébergement. Or, le sélectionneur avait refusé au motif qu'il ferait trop froid à Genève à cette période. Le coach a changé d'avis par la suite, mais c'était déjà trop tard car la Fédération portugaise de football s'était engagée avec une autre sélection.» «La Slovénie est le mieux classé de ceux que nous pouvions avoir» «Le choix de la Slovénie comme adversaire de l'Algérie au mois de mars répondait aux critères géographiques du sélectionneur. De toutes les sélections disponibles dans la zone visée, celle de la Slovénie était la mieux classée au classement FIFA (129e). C'est une bonne équipe qui peut être un bon sparring-partner. De plus, elle n'a absolument rien exigé sur le plan financier, si ce n'est la prise en charge pour le transport et l'hébergement, ce qui représente très peu, environ 70 000 dollars.» «L'Algérie disputera deux matches le 31 mai et le 5 juin» «Pour le mois de mai, il y aura deux matches dans la phase de préparation précompétitive. Il y en aura un le 31 mai en Algérie et un autre le 5 juin probablement à l'étranger. Après ce deuxième match, l'équipe se déplacera directement vers Sao Paulo pour rejoindre son camp de base et préparer son premier match.» ---------- Le séjour des Verts au camp de base et dans les villes des matches réglé Tout est réglé pour ce qui est le séjour de la sélection algérienne au Brésil, du moins durant le premier tour. C'est Mohamed Raouraoua qui l'a lui-même annoncé : «Nous avons tout bouclé. Le camp de base se trouve à une centaine de kilomètres de Sao Paulo. Des centres de base proposés par la FIFA, nous avons eu la chance d'en trouver un qui appartient à un club local. Il comporte une batterie de terrains et 32 chambres, en attendant l'achèvement d'un autre hôtel en cours de construction. Il reste juste à mettre à niveau les terrains d'entraînement conformément aux standards de la FIFA et cela se fera prochainement puisque le championnat du Brésil s'est terminé. Même les hôtels dans les trois villes où jouera l'Algérie, Belo Horizonte, Porto Alegre et Curitiba, ont été réservés.» Une délégation de la FAF au Brésil en février Une délégation s'envolera pour le Brésil au mois de février pour suivre des ateliers organisés par la FIFA et le comité local d'organisation à l'adresse des sélections participantes, a annoncé Mohamed Raouraoua. Ce sont des ateliers qui concernent les volets médical, technique et médias.