Younès : «On a repris pour montrer notre bonne foi» Le mouvement de grève enclenché par les joueurs harrachis n'aura finalement duré que deux jours. Il a fallu une petite réunion avec leur entraîneur pour que tout rentre dans l'ordre. Le discours de Charef qui a usé d'un langage franc et sincère, et auquel tous les joueurs présents étaient attentifs, a réussi à convaincre les joueurs à reprendre, non sans les avoir rassurés qu'il est solidaire avec eux et qu'il se battra avec la direction pour qu'elle honore ses engagements dans une semaine au plus tard. La reprise a finalement eu lieu mercredi après-midi à Bouchaoui. Une séance à laquelle presque tous les joueurs ont pris part à l'exception de certains blessés, comme Belkheir (platré). Hier matin, Charef et ses poulains ont retrouvé le stade Lavigerie, le lieu habituel des entraînements. Charef a dirigé la séance avec quelques dizaines de supporters. La grève des joueurs, un mouvement légal ou pas ? Chaque saison, on apprend que des joueurs de tels clubs sont en grève. L'année dernière, par exemple, plusieurs clubs de Ligue 1 qui étaient en difficultés financières ont connu ce genre de situations. Leurs joueurs ont dû choisir cette voie après avoir vainement attendu leur régularisation financière. Mais cela n'a pas été sans provoquer une réaction de l'instance chargée de la gestion de la compétition qui a adressé une sévère mise en garde en direction des clubs par un communiqué dans lequel il était mentionné ceci. «La LFP rappelle qu'aucune grève ne peut être tolérée du fait que, conformément au statut du joueur, la Chambre de résolution des litiges (CRL), installée au niveau de la FAF, est seule habilitée à trancher les litiges éventuels qui peuvent survenir entre joueurs et clubs employeurs», a ajouté le communiqué. Ils sont protégés par les règlements de la FAF Si l'on donne un coup d'œil aux règlements généraux de la FAF et les articles relatifs aux droits des joueurs, on comprend que ces derniers sont protégés par la loi contre tout manquement de la part de leurs clubs respectifs, du moins c'est ce qui est mentionné dans les textes : «Tout joueur dont le contrat n'est pas respecté a toute la latitude de déposer une réclamation pour non-respect des dispositions contractuelles qui le lient à son club employeur, lequel bénéficie des mêmes droits et peut saisir la CRL pour tout manquement de son joueur.» La LFP est garante de leurs droits Aussi, pouvait-on lire dans l'article 123 des règlements généraux de la FAF que «la LFP est garante de l'exécution des décisions rendues par la CRL ou du tribunal arbitral du sport, notamment le paiement des arriérés des joueurs par le prélèvement des sommes dues sur les droits TV ou toutes autres ressources financières du club et par soucis de respecter la déontologie et du fair-play», il est fait obligation aux clubs de Ligues 1 et 2 de «se conformer à l'article 123 du règlement» qui régit le championnat du football professionnel. Ils étaient contre la grève, mais... Si les joueurs ont décidé de sécher les deux premières séances d'entraînement de la semaine, ce n'était nullement pour faire du simple chantage à la direction en contrepartie de l'encaissement de leurs arriérés, mais plutôt pour que les supporters de l'USMH sachent que l'équipe est en train de réussir de bons résultats, en dépit du manque flagrant de motivation financière. Le moment n'était pas propice Alors que la récente grève des joueurs a fait la Une des journaux ces trois derniers jours, la direction du club qualifie ce mouvement comme un simple arrêt de travail. A El Harrach, ils sont nombreux à penser que ce n'était nullement le moment de prendre ce genre de décision, vu que le club était sur quelques bons résultats et qu'il devait profiter à fond pour préparer convenablement le reste du parcours. En fait, on croit savoir que ce n'est pas l'ensemble des joueurs qui sont derrière l'idée de sécher les entraînements, mais seulement quelques éléments qui sont plutôt préoccupés par leurs intérêts personnels que par ceux du club. ------------------------------ Younès : «On a repris pour montrer notre bonne foi» D'abord, un mot sur cette reprise des entraînements de tous les joueurs après une grève de trois jours... Que voulez-vous que je vous dise ? La grève, ce n'est pas une fatalité mais juste un moyen pour faire bouger les choses. Ce n'était pas du chantage. Maintenant que cela a été fait, on a décidé de reprendre. Après les assurances que nous avons reçues de la part de la direction, il était donc impératif pour nous de reprendre rapidement afin de préparer le match contre le MCO. Comment préparez-vous ce match contre le MCO, à Oran ? Comme vous le voyez, dans les meilleures conditions et dans une ambiance formidable. Franchement, c'est de bon augure, inch'Allah. Les joueurs sont très concentrés sur ce match et c'est déjà un bon point de départ. Nous devons faire le maximum pour revenir avec un résultat positif. Comment voyez-vous ce match ? On est sur quelques mauvaises performances et on doit donc réagir pour renouer avec la victoire, surtout que nos supporters attendent de nous une fin de parcours honorable. Comme on est sur la dernière ligne droite, c'est le moment ou jamais pour aller chercher d'autres points et, pourquoi pas, face au MCO lors de notre prochain déplacement. Votre mission s'annonce très difficile contre cette équipe oranaise qui occupe le bas du tableau. Comment voyez-vous les choses ? Ecoutez, tous les matchs de championnat sont très difficiles. En d'autres termes, il n'y pas de matchs faciles. En ce qui nous concerne, on va bien aborder cette rencontre et sincèrement, notre équipe en est réellement capable. Il suffit tout juste de se présenter avec le même état d'esprit et la même détermination que lors de nos différents déplacements. Vous avez tous remarqué que l'USMH a quand même réussi à dominer presque tous ses précédents adversaires chez eux. A votre avis, quels sont les atouts majeurs pour gagner un match pareil ? A mon avis, une bonne organisation, une grande volonté et beaucoup de réalisme sont des paramètres très importants dans le résultat final d'un match. Aussi, on ne doit pas négliger l'arbitrage qui peut influer sur le résultat d'un match Un pronostic ? On ne peut avancer aucun pronostic, avant le coup de sifflet final de l'arbitre. Dans une rencontre, tout peut arriver. On peut dominer et se créer de nombreuses occasions et puis, à la fin, perdre. C'est vous dire que le résultat final d'une rencontre dépend de plusieurs paramètres. ------------------------------ Laïb reprend le pouvoir «On réunira l'argent pour payer les joueurs» Après le retrait officiel de Bouslimani des commandes du club, Laïb reprend le pouvoir. Même s'il doit attendre la tenue d'une assemblée générale élective des actionnaires pour le conforter dans son poste, Laïb a repris son travail de président mais par intérim. Devenu la fierté de tous les amoureux du club harrachi, pour avoir pu hisser le club au niveau des meilleures équipes du championnat, le président Mohamed Laïb ne semble nullement stressé par la situation assez confuse qui a régné ces derniers jours dans la maison harrachie. En vieux routier, le boss a remis de l'ordre en tenant à rassurer tout le monde qu'il a le monopole total de la situation ainsi que les solutions idoines pour sauver l'USMH de l'implosion. Dans un entretien récent avec le président de l'USMH concernant les dépenses du club et le mode de payement, avec près de huit milliards dépensés jusqu'à présent, Laïb ne cache pas que la forte masse salariale : «1,5 milliard par mois est un véritable fardeau. Les gens doivent comprendre que les choses ne sont pas faciles du tout.» Même si la direction devrait signer bientôt un contrat de sponsoring avec une grande entreprise, cela reste très peu pour sortir le club de la crise financière. Selon Laïb, il faut au minium 1,8 par mois pour gérer convenablement les besoins de l'équipe. A noter que l'USMH n'a pas réussi cette saison à arracher des contrats de sponsoring comme cela a été l'année dernière. Concernant le volet financier, le chairman harrachi leur a affirmé que l'argent renflouera bientôt les caisses du club et que la direction aura les fonds nécessaires pour tenir ses promesses faites aux joueurs, en leur versant leurs mois de salaire impayés ainsi que deux primes de match, probablement au courant de la semaine prochaine. «La porte est grande ouverte pour tous les amoureux de l'USMH» Laïb a tenu à lancer un appel à tous ceux qui veulent aider moralement et surtout financièrement le club, qu'il s'agisse de simples bénévoles ou d'actionnaires, pour leur faire savoir que les portes du club sont grandes ouvertes. Il dira aussi que l'USMH n'appartient ni à X ni à Y, mais au peuple harrachi. ------------------------ Bouslimani se retire officiellement Déçu par l'environnement et le climat malsain qui règne au sein de la maison USMH, Bouslimani, qui avait annoncé sa démission de son poste de président, maintient sa décision de se retirer des affaires du club. Il l'a d'ailleurs confirmé devant tous les actionnaires lors de leur dernière réunion tenue mercredi soir. Bensemra DG par intérim Devant toute cette confusion qui règne au sein de la direction, Faycal Bensemra en tant que numéro deux dans la hiérarchie du club devient directeur général du club en attendant la tenue d'une autre assemblée générale pour élire un nouveau président. Dernière séance à Lavigerie Afin de permettre à son équipe d'être prête pour le match contre le MCO, Charef a programmé une dernière séance d'entraînement qui a eu lieu hier matin au stade Lavigerie. Le technicien harrachi a saisi cette occasion pour apporter les dernières retouches, avant de composer le onze qui affrontera le MCO demain après-midi au stade Zabana.