Après avoir battu l'Egypte en 2004, Rabah Saâdane avait déclaré que «cette EN était un petit bébé qui a besoin d'être entretenu pour grandir comme il se doit». Après avoir battu l'Egypte en 2004, Rabah Saâdane avait déclaré que «cette EN était un petit bébé qui a besoin d'être entretenu pour grandir comme il se doit». On était tous persuadés alors que l'EN allait garder la même dynamique pour nous replacer parmi les grands du continent. Mais les deux désillusions que l'EN a subies (CAN 2006 et 2008) nous ont replongés dans le désespoir. L'équipe avait été confiée à d'autres et Saâdane remercié, malgré l'engouement qu'il avait suscité. Quelques années plus tard, le Cheikh a retrouvé ses enfants qui ont grandi depuis. Ziani et Yahia, qui n'avaient alors que 22 ans, sont aujourd'hui devenus de grands garçons qui montrent la voie aux nouveaux arrivés. Saâdane avait tellement envie de reprendre ses bébés et poursuivre le sevrage que le destin le lui a accordé. A son grand bonheur et au nôtre. ------------------- Haddou : «Personnellement, j'avais confiance en ce groupe» L'ancien capitaine des Verts, Moulay Haddou, estime que ce groupe avait déjà de la qualité en 2004 lors de la CAN qui s'est déroulée en Tunisie. * En tant qu'ancien international ayant déjà joué avec ceux qui forment actuellement l'ossature de l'équipe, avez-vous pensé un jour que ce groupe allait connaître la réussite ? Bien sûr que je l'ai pensé. Il faut se rappeler qu'on a réussi une bonne CAN 2004 en Tunisie. L'équipe nationale était composée de jeunes joueurs très doués et qui venaient de différents clubs européens où ils étaient des titulaires à part entière. Tout le monde avait déclaré que ce groupe avait un bel avenir devant lui. Après six ans, je pense que nous sommes en train de cueillir les fruits de notre patience. * C'est dire que vous avez vu juste, n'est-ce pas ? Déjà très jeunes, ces joueurs ont réussi à faire très bonne impression lors de la CAN 2004. N'était le manque d'expérience, l'Algérie aurait pu prétendre à mieux. Au fil du temps, ils se sont bien forgés. Il est tout à fait normal qu'ils deviennent à présent des cadres de l'équipe. Ils ont du talent et de l'expérience et évoluent ensemble depuis cinq ans. Mais je dois dire une chose. * Laquelle ? Le mérite revient aussi au président de la FAF, Raouraoua, qui a su garder cette stabilité au sein de l'équipe nationale en reconduisant Saâdane. Il existe aussi une certaine complicité entre les joueurs et lui ainsi que les membres du staff technique. On sent que ce groupe est très soudé par rapport aux années précédentes. * Quelles sont les autres qualités de ce groupe ? En plus de leur qualité technique, ils font preuve de beaucoup de volonté et de combativité. On sent que ces éléments veulent faire quelque chose de grand pour le football algérien. En plus clair, ils veulent se qualifier pour le Mondial sud-africain et réaliser un exploit à la prochaine CAN. Je trouve qu'ils ont les moyens pour y parvenir. * Cette équipe nationale peut-elle espérer décrocher le titre africain ? On a déjà mis un pied au Mondial. Pour ce qui est de la prochaine CAN, je peux vous dire que cette équipe nationale doit au moins viser le dernier carré. Maintenant dire qu'on va remporter le trophée, ce ne sera pas chose aisée, car le niveau du football africain ne cesse de monter. Entretien réalisé par Amine L. ------------------- Beloufa : «Je m'attendais à ces résultats» « Je ne vous cache pas, je m'attendais à ces résultats car, en 2004, il y avait de bons joueurs qui ont réalisé de bons résultats. Certes, ce n'est pas le même groupe que lors de la CAN de Tunisie, mais il y a un bon groupe de joueurs rescapés qui sont en train de faire un excellent parcours. Le seul point qui inquiétait par le passé, c'était la cohésion. Mais maintenant, les automatismes sont au point. J'espère qu'ils vont continuer sur cette lancée, car il ne reste pas beaucoup, ils sont tout près du but.» ------------------- Zafour : «C'est comme en 2004» «En 2004, nous avions réalisé un très bon parcours, jusqu'à ce fameux faux pas face au Maroc en quarts de finale. On avait une très bonne équipe et il n'y a pas eu de grands changements par rapport à cette équipe. Maintenant, il faudra battre l'Egypte pour aller, inch'Allah, au Mondial.» ------------------- Amri : «Le principal avantage est que Saâdane a travaillé dans la continuité de Cavalli» Pour Chadli Amri, la stabilité du groupe et la continuité dans le travail ont constitué des atouts qui ont permis au groupe actuel des Verts d'émerger et d'aller loin dans les éliminatoires pour la Coupe du monde. «Le principal avantage est qu'il y a eu un travail dans la continuité. Saâdane a pris le relais de Cavalli en apportant sa touche, mais sans remettre tout en cause. Ainsi, ce groupe joue ensemble depuis plusieurs années déjà», a-t-il estimé. «Il y a également la qualité individuelle des joueurs qui renforce la force collective.» La Coupe du monde n'était pas systématiquement évoquée parmi les joueurs, mais c'était un objectif caché. «Non pas que ce soit un sujet tabou, mais on n'en parlait pas ostentatoirement. Cela dit, chacun de nous en rêvait en son for intérieur.» ------------------- Boutabout : «Le grand mérite revient à Saâdane» «Notre équipe nationale est en train de réaliser un très bon parcours en ces éliminatoires. Je pense qu'on est en train de faire ce que les autres pays ont déjà fait par le passé. Vous savez, cette équipe a démontré déjà qu'elle pouvait bien faire. Cette équipe est très solide, ce qu'il lui a permis de réaliser un très bon parcours. Je pense que Saâdane est derrière ces bons résultats, car il connaît très bien la maison. En 2004, il avait même réussi de très bons résultats lors de la CAN de Tunisie. Je suis persuadé que ce groupe ira loin et arrachera la qualification au Mondial inch'Allah.» ------------------- Daham : «Les joueurs parlaient de Coupe du monde sans complexe» Nourredine Daham a accompagné le groupe actuel des Verts durant de nombreuses années, dans les moments de joie comme dans les moments de peine. Cela lui a permis d'avoir une connaissance du groupe de l'intérieur. «Même au plus bas de ses performances, ces joueurs n'ont jamais douté de leur potentiel. Ils ont toujours cru en leur capacité d'aller loin dans les compétitions, toutes les compétitions. Je m'en souviens très bien : beaucoup de joueurs parlaient de Coupe du monde sans complexe», témoigne-t-il. Pour lui, «ils ont une qualité primordiale : la force mentale. Ils ne se sous-estiment pas». «Tous les moyens sont mis à leur disposition» Quant aux facteurs qui ont favorisé l'ascension de ce groupe, l'attaquant de l'USMA estime qu'il s'agit surtout des moyens matériels mis à sa disposition par la FAF. «Aujourd'hui, les Verts sont regroupés dans un hôtel où ils y trouvent sérénité et concentration. C'est beaucoup mieux que les stages dans des hôtels grand public où les va-et-vient et les sollicitations incessantes pour des photos perturbaient les joueurs. De même, des stages sont organisés à l'étranger le cas échéant et les moyens logistiques sont mis à la disposition des joueurs. Cela fait aussi partie des clés de la réussite.» ------------------- Bouzid : «Même après la défaite face à la Guinée, nous parlions Mondial» Ismaïl Bouzid a vécu assez de temps avec l'ossature actuelle des Verts pour bien les connaître. Il n'a jamais douté de leur capacité à aller loin dans les éliminatoires de la Coupe du monde. «C'est vrai que la défaite à domicile face à la Guinée en 2007 a beaucoup affecté le groupe, mais cela n'a en rien diminué de sa détermination. A cette époque-là, nous avions fait un très bon tournoi et, jusqu'à cette défaite-là, nous menions le bal dans le groupe. Donc, c'était un simple accident qui ne remettait pas en cause notre potentiel, surtout que nous avions eu de bonnes phases avec les matches face à l'Argentine et contre le Brésil», a-t-il estimé. «Il nous arrivait de parler de Coupe du monde comme objectif. Donc, c'est un groupe qui a toujours cru en ses chances et ce n'est pas surprenant qu'il soit à présent tout près du but.»