«Les Egyptiens ne me font pas peur» Comme annoncé dans notre édition d'hier, Anthar Yahia souffre des adducteurs (plus précisément de l'adducteur gauche), si bien qu'il a dû interrompre la séance d'entraînement de mardi après-midi. Hier matin, il a passé une échographie dont les résultats ont été rendus publics dans l'après-midi : lésion traumatique musculaire. Ce qui est certain, c'est qu'il est déjà officiellement out pour le match contre Fribourg de samedi prochain, puisqu'il doit être soumis à un repos, accompagné de soins, durant plusieurs jours. Selon le site de Bochum, il sera absent au Caire Quant au match du 14 novembre contre l'Egypte, et bien que le club allemand annonce que Yahia n'y participera pas, le joueur n'est pas aussi catégorique dans son affirmation. Il est, certes, incertain pour cette confrontation, mais il n'est pas à écarter qu'il soit remis sur pied à temps, la convalescence éclair de Karim Ziani, qui souffrait d'une blessure plus grave, une déchirure musculaire de 10 millimètres, lui donnant beaucoup d'espoir. «On m'a prescrit un régime alimentaire draconien et plein de médicaments» D'ailleurs, le joueur, que nous avons contacté hier en début de soirée, laisse montrer un mental d'acier. «Il ne s'agit que d'une toute petite déchirure. Pour le match de Bundesliga de ce samedi, je suis out, mais je me soumettrai à des soins jour et nuit pour être prêt pour le match de l'Egypte», nous a-t-il confié. «Justement, j'ai déjà commencé ma rééducation. Je viens d'achever ma première séance de soins. On m'a prescrit un programme de soins assorti d'un régime alimentaire draconien. On m'a interdit de manger certains aliments et on m'a donné des médicaments au goût répugnant, mais que je boirai volontiers, et à toute heure s'il le faut, pour pouvoir guérir vite», nous a-t-il assuré. «Normalement, je devrai recourir mardi» Le défenseur central algérien nous a également confirmé qu'il participera au stage de Coverciano. «Dimanche, je serai à Florence avec mes coéquipiers. Je poursuivrai mon programme de rééducation là-bas, sous la supervision du staff médical. Normalement, si le traitement est bien appliqué, je pourrais courir mardi prochain.» Il a tenu à lancer un message au peuple algérien : «Soyez convaincus que je ferai tout, absolument tout, quitte à souffrir jour et nuit, pour être prêt pour le match du Caire. Ce match, je ne veux pas le rater et je ne le raterai pas inch'allah. J'en fais la promesse et le serment.» Saturation à cause de l'accumulation des matches Il faut dire qu'une telle blessure est prévisible pour chaque joueur qui enchaîne les matches sans interruption. En effet, Yahia est le seul joueur de Bochum à avoir joué l'intégralité des 11 premiers matches de la Bundesliga. Et comme son équipe subissait les matches plutôt qu'elle les jouait, c'est la défense, dont il est le pivot, qui était le plus souvent mise à contribution. Si on y ajoute qu'il a fait tous les matches officiels de la sélection nationale, ne ratant que le match amical face à l'Uruguay à cause d'une légère blessure, on comprend que Yahia a été très sollicité en ce début de saison et que ses muscles commencent à être saturés. F. A-S. Yahia : «Les Egyptiens ne me font pas peur» «Le match se jouera sur la pelouse, pas en dehors» * Il est inutile de vous demander si vous avez hâte d'être au stage de Coverciano afin de préparer le match face à l'Egypte… La réponse est, en effet, évidente : j'ai hâte d'y être. D'abord, parce que j'ai hâte de retrouver mes coéquipiers. Nous vivons tous ensemble des moments incroyables. C'est à chaque fois avec beaucoup de plaisir que nous nous retrouvons. Ce sera encore le cas cette fois-ci car nous avons un groupe fort, soudé par de solides liens. Ensuite, nous avons hâte d'en finir avec la campagne des qualifications. C'est la dernière marche et nous la franchirons inch'allah tous ensemble afin de faire plaisir au peuple algérien. * Qu'est-ce que cela vous fait d'effectuer ce stage à Coverciano, le centre de préparation habituel de la sélection d'Italie, championne du monde ? Je ressens cela comme un honneur avant tout car ce n'était pas évident, il y a encore quelques mois, que l'Italie accepte de céder son meilleur centre à la sélection algérienne. Cela démontre que l'image de l'Algérie s'est beaucoup améliorée auprès de l'opinion publique internationale et que notre football a retrouvé sa respectabilité. L'essentiel est que nous serons dans un centre de haut niveau qui nous permettra de nous concentrer pleinement sur notre travail et de préparer sereinement et sérieusement le match du Caire. * Les Egyptiens promettent un pressing tous azimuts contre les Verts, que ce soit de la part de leurs joueurs ou de leurs supporters. Avez-vous peur ? Non, je n'ai pas peur des Egyptiens. Sachez que, personnellement, je joue chaque semaine dans des stades où le l'affluence minimale est de 40 000 spectateurs. Donc, les stades chauds et les ambiances chaudes, j'y suis habitué. Ce n'est donc pas le Cairo Stadium qui m'impressionnera. Ensuite, j'ai appris une chose dans ma carrière : tout se passera sur le rectangle vert. Tous les autres détails, c'est juste pour le décor. Donc, je sais que nous serons 11 contre 11 sur le terrain et, là, je n'ai pas peur, car nous avons une équipe valable capable de tenir tête à celle de l'Egypte. * L'Egypte est quand même championne d'Afrique en titre et est difficilement maniable sur son terrain… Je le sais et nous respectons les deux titres de champion d'Afrique remportés consécutivement par l'Egypte. Cela démontre qu'il s'agit d'un adversaire respectable. Cependant, notre équipe également est respectable et a prouvé sa valeur. De plus, le match aller à Blida m'a conforté dans ma conviction que la sélection d'Egypte ne nous est guère supérieure. Nous l'avons surclassée sur plusieurs plans. Donc, du point du vue sportif, je n'ai pas peur du tout. Je respecte l'adversaire, mais je ne le crains pas. * Pour vous, quelle pourrait être la clef du match ? C'est de jouer comme nous avons l'habitude de le faire et de nous dire que le match dure 90 minutes. Il faut nous préparer à réagir à tous les scénarios du match. Pour moi, nous avons toujours notre destin entre nos mains. Nous aurons aussi et surtout une pensée pour le peuple algérien dont les images de liesse seront dans nos esprits tout au long du match. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda