Arrachons cette qualification de gré ou de force, car ce sera le seul prix à débourser pour laver le sang versé. Ce n'est pas par un lâcher de colombes blanches, mais de bombes de pierres qui fracassent le crâne et tranchent le cuir chevelu à coups d'éclats de vitres brisées que nos Verts ont été accueillis à leur arrivée au Caire. Ce n'était là qu'une entrée en matière du plan machiavélique commandité par ce triste sieur de Zaher, consistant, de prime abord, à déjà imprégner nos joueurs du climat de guerre dans lequel ils venaient de se jeter. Et pour les épouvanter davantage après une nuit où le cauchemar s'est poursuivi avec le tintamarre redoublant de férocité dans la rue, ils ont battu le rappel de la grosse artillerie, la vraie cette fois-ci. C'est en effet, un bataillon de blindés, le doigt sur la gâchette, qui leur fit escorte dès la première fois qu'ils ont dû mettre le nez dehors pour aller s'entraîner au stade juste à côté. Notez au passage que le parcours a été, bien évidemment, tout aussi vilement étudié sans lésiner sur les détours par les différentes artères de la ville se donnant des airs d'état d'urgence, avec en arrière-plan, de part et d'autre, une foule déchaînée à l'image des fauves promettant aux gladiateurs, une fois dans l'arène, une mort certaine sans la moindre chance de salut. Et il en fut ainsi, à l'heure de vérité, quand à leur entrée sur le terrain, nos joueurs se sont retrouvés confrontés à un décor vociférant, aux contours de l'apocalypse promise, sur fond d'une effarante hostilité à vous glacer le sang dans les veines. La suite, tout le monde la connaît, l'Algérie a perdu, mais sans être éliminée et heureusement d'ailleurs qu'elle n'a pas gagné, autrement elle se serait fait éliminer au propre comme au figuré. Alors, de grâce, que se taisent ceux qui, pour quelques intérêts à préserver, directement ou indirectement du côté du Caire et/ou dans ces environs entre le Hidjaz et le Moyen-Orient, se la ramènent avec leurs « pathétiques » appels au calme et l'apaisement ! Il est vrai que ces bons Samaritains, soucieux donc d'assurer leurs arrières, n'ont pas été atteints dans leur chair, et puis quand bien même pourrait-il s'en trouver parmi eux, certains qui sont animés de nobles et saines intentions sans dissimulation du plus petit atome d'arrière-pensée, alors disons-leur d'accord : pardonner, peut-être, mais oublier jamais… et encore ce ne sera qu'après qu'on aura eu gain de cause. Et donc, puisqu'on appelle cette ultime manche «la Belle», faisons alors en sorte qu'ils ne l'échapperont pas belle… et balle au canon, arrachons cette qualification de gré ou de force, car ce sera le seul prix à débourser pour laver le sang versé.