Photo : Slimene SA. Comme un avant-goût de ce qui les attend ce au Cairo Stadium, les Verts n'ont pas tardé à découvrir l'hostilité des supporters des Pharaons et l'ambiance électrique qui règne ces jours-ci dans la capitale égyptienne. Dès son arrivée à l'aéroport du Caire et sur le chemin qui la menait à l'hôtel, la délégation algérienne est tombée dans un véritable traquenard tendu par des supporters locaux qui ont pris pour cible le bus des Fennecs en le bombardant à l'aide de grosses pierres. Parmi les blessés, figure Rafik Saïfi. Alors Rafik, que s'est-il passé au juste ? On venait juste d'arriver à l'aéroport du Caire. Alors que nous nous rendions à l'hôtel distant seulement de 5 km, nous avions été surpris pas des hordes de supporters égyptiens qui nous ont tendu un véritable guet apens. Ils nous ont bombardés avec de grosses pierres, des pavés de 5 kg. Je me demande comment des projectiles de cette taille ont pu arriver là. Le bus qui nous transportait a été complètement saccagé, les vitres ont volé en éclats et quatre de nos joueurs (Lemouchia, Halliche, Gaouaoui et moi) ainsi que l'entraîneur des gardiens ont été blessés. Si certains ne s'étaient pas allongés par terre le bilan aurait été plus lourd. On a vécu un véritable cauchemar. Mais où était passée l'escorte policière censée assurer votre sécurité ? De quelle sécurité parlez-vous. A voir la facilité avec laquelle les supporters égyptiens sont parvenus à nous atteindre, l'on se demande réellement si les policiers n'étaient pas complices. Cela peut paraître étrange mais ils ont laissé faire. Malgré l'escorte policière, le dispositif de sécurité n'a pas été assuré comme il se doit. Pourtant, la presse égyptienne et les responsables de la sécurité égyptiens nient les faits et vous accusent d'avoir fabriqué ce scénario C'est ce qu'on a aussi entendu dire. A votre avis, si nous avions joué la comédie comme ils le disent, comment expliquez-vous les blessures des joueurs. C'est vraiment insensé. Nous avons en notre possession les vidéos de l'agression que j'ai filmée moi-même à l'aide de mon téléphone portable qui prouvent que nous avions bel et bien attaqués par des supporters égyptiens. D'ailleurs, nous les avons montrées au commissaire du match et aux observateurs de la FIFA venus à l'hôtel s'enquérir de l'état de santé des joueurs. Même une caméra de Canal + était présente sur les lieux et a filmé la scène. De quoi souffrez-vous au juste ? J'ai eu une lésion au niveau du coude qui a nécessité la pose de quelques points de suture mais j'estime que ma blessure n'est pas aussi grave que celles de Lemouchia et Halliche, touchés respectivement au cuir chevelu et au-dessus de l'œil, à l'arcade sourcilière. Ces blessures risquent-elles de remettre en cause la participation des joueurs à la rencontre ? Non, je vous confirme que mis à part Yebda déjà indisponible, tout le monde sera présent ce soir. Tous les blessés ont reçu les soins nécessaires et sont aptes à jouer. D'ailleurs, Lemouchia, Halliche et moi avions pris part hier soir à la séance d'entraînement effectuée au Cairo Stadium, le plus normalement du monde. Quelle est l'ambiance au sein du groupe ? Il y a une très bon état d'esprit chez les joueurs malgré tout ce qui s'est passé. L'incident d'avant-hier est vite oublié. A présent, nous nous concentrons uniquement sur le rendez-vous de ce soir. Les joueurs sont animés d'une grande volonté afin d'arracher la qualification. Nul doute que cette affaire d'agression vous motive davantage ? Avant, nous étions motivés mais cet incident nous galvanise davantage. Nous nous sommes promis de nous surpasser sur le terrain et donner le meilleur de nous-mêmes pour honorer les couleurs nationales et prouver que nous méritions d'aller au mondial.