Pour tenir la promesse qu'il a faite le 2 décembre au Cap «Je suis convaincu que l'Algérie et l'Egypte s'affronteront bientôt, peut-être même durant la Coupe d'Afrique des nations, et que les choses se passeront très bien et je serai présent ce jour-là.» Ainsi s'était exprimé le président de la Fédération internationale de football, Joseph Sepp Blatter, lors de la conférence de presse qu'il avait animée le 2 décembre dernier au sortir de la réunion extraordinaire du Comité exécutif de la FIFA au Cap, destinée à examiner, entre autres, la question des incidents ayant émaillé le match Egypte–Algérie. Il a eu finalement raison sur le premier point : l'Algérie et l'Egypte se retrouvent effectivement à l'occasion de la CAN. On ne sait pas s'il aura raison sur le deuxième point, à savoir que tout se passera bien. La question qui se pose est plutôt la suivante : tiendra-t-il sa promesse d'être présent au stade à l'occasion d'un tel match ? Venu pour Ghana-Nigeria, il veut assister à Egypte-Algérie En fait, tout porte à le croire. En effet, l'arrivée de Blatter est annoncée pour demain, jeudi, jour des deux demi-finales. Comme son avion atterrira à l'aéroport de Luanda, il serait logique qu'il assiste plutôt à la demi-finale que le stade du 11-Novembre de la capitale angolaise abritera entre le Ghana et le Nigeria. Cependant, il n'est pas dit qu'il ne sera pas présent au stade de Benguela où Algériens et Egyptiens se retrouveront de nouveau. Il avait promis, au cours de la conférence de presse du 2 décembre, que les responsables des deux fédérations nationales, entendre par là Mohamed Raouraoua et Samir Zaher, seront assis ensemble et donneront une leçon de fair-play. Il n'est donc pas à écarter qu'il tente de réussir là où de hauts responsables sportifs et politiques ont échoué : faire réconcilier Raouraoua et Zaher. Un coup de pub pour lancer sa campagne électorale Ne serait-ce que pour cet objectif, Blatter est prêt à aller à Benguela. Il faut dire qu'une telle opération lui serait favorable à plus d'un titre. D'abord, à moins de cinq mois du Mondial, cela fait mauvais genre que deux grandes nations de football africain en arrivent à se fâcher à l'extrême l'année où la Coupe du monde est organisée en Afrique. Déjà que le patron de la FIFA est attendu au tournant par les «afro-sceptiques», ce serait grave que des Africains ne soient pas d'accord l'année même de l'Afrique. Ensuite, Blatter a donné indirectement le coup d'envoi de sa campagne électorale pour l'élection de 2011 en annonçant la semaine passée son intention de briguer un nouveau mandat. Réconcilier Raouraoua et Zaher, et par corollaire l'Algérie et l'Egypte du foot, après des incidents qui ont fait le tour du monde, serait un formidable coup de pub pour le futur candidat à sa propre succession. Comme Blatter tire sa force de ses partisans au sein des fédérations dites «petites», ce serait pénalisant pour lui que l'Afrique soit désunie, car cela engendrerait le risque de dispersion de voix. L'Algérie et l'Egypte réconciliées, ce serait Blatter qui gagne. F. A-S.