Indubitablement, la remise en fonction de la ligne ferroviaire Oran-Bechar va ouvrir une nouvelle époque pour la région de la Saoura. Une nouvelle époque qui va métamorphoser la région. Son impact sera d'une ampleur qui va bouleverser le mode de vie de la région Ouest du pays sur le plan humain et économique. Après un arrêt forcé qui a duré depuis plus de 20 longues années – depuis 1990 -, le train Oran-Sidi Bel Abbes-Béchar rentre de nouveau en fonction. Des dessertes quotidiennes sont prévues à 18h25 au départ d'Oran et 18h 50 de Bechar, selon le Directeur régional de la SNTF. Dans un premier temps, il assurera, le transport des voyageurs par train couchettes (1ere et 2eme classes). Ce sont surtout les Becharis qui seront ravis d'avoir le choix entre le transport aérien, la route ou le rail. Ils ne seront plus à la merci du transporteur aérien ou du transport routier, puisqu'ils auront le train avec tous ses avantages : coût et sécurité. Pour le transport des voyageurs, les tarifs sont, d'après lui, concurrentiels par rapport à la route. «Il s'agit de 1.690 Dinars pour la première classe couchettes et 1.245 Dinars pour la deuxième classe. Nous prévoyons des places assises pour les personnes qui ne veulent pas prendre des couchettes», a-t-il indiqué. Le train desservira les gares de Sidi Bel Abbès, Tabia, R'jem Demouche, El Biodh, Mécheria, Naâma, Aïn Séfra, Beni Ounif, avant de rallier la gare terminus de Béchar. Il reliera Oran à Bechar en 12 heures et une vitesse maximale de 160 km/heure. Sur la ligne deux trains seront en fonction, a annoncé Mourad Benameur, Président Directeur Général de la SNTF, « avec un train de nuit qui prend le départ d'Oran à 18h25 pour arriver à Béchar à 6h20. Et un autre partant le même jour de Béchar à 18h50 pour arriver à Oran à 6h30. Nous offrons 240 places par train. Nous allons monter en puissance au fil de la demande». Ce n'est donc qu'un début. D'autres trains seront ajoutés dans un futur très proche avec l'augmentation du flux des voyageurs. Ces nouveaux trains sont équipés d'un système de signalisation (le RTMS) qui, selon, les explications fournies par le Directeur Général de la SNTF, est un système de signalisation embarqué qui permettra de stopper automatiquement un train à l'approche d'un obstacle sur la voie. «Ce système va améliorer nettement plus la sécurité sur le réseau des chemins de fer», a-t-il ajouté. Les Becharis qui se sont longtemps sentis isolés, vont pourvoir se rattraper. En plus de ces deux trains, deux autres trains de marchandise vont également circuler sur cette ligne. Ils transporteront du carburant et des céréales. «Notre exploitation est liée à l'expansion de l'activité. Nous espérons transporter annuellement 90.000 tonnes de carburant et 60.000 tonnes de céréales», a précisé le PDG de la SNTF. Au plan économique, les retombées de ce projet gigantesque, qui a coûté plus de 93 milliards de Dinars, sont loin d'être négligeables. Notamment pour ce qui est de l'activité touristique qui connaîtra un boom. Les algériens ont grande envie de prendre ces plaisirs, dont ils ont été trop longtemps privés, de découvrir l'intérieur de leur pays en particulier les oasis du Sud. En fait, les côtes bleu-azur oranaises jusqu'à Taghit l'enchanteresse, en passant par les étendues verdoyantes du Tell et les immensités steppiques de l'arrière-pays, le dépaysement sera total pour les passagers du train Oran-Béchar. Rendez-vous donc le 15 juillet, Gare d'Oran. Mais surtout, le prolongement de la ligne Béchar-Tindouf, sur plus de 700 km, est stratégique pour l'économie nationale, voire mondiale. En effet selon le Directeur de la SNTF, le projet est totalement conditionné par le projet de l'exploitation de la mine de fer de Gara Djebilet. Ces mines sont les plus grandes mines de fer à ciel ouvert au monde dans un monde qui est rentré dans une phase de raréfaction, pour ne pas dire de pénurie de ressources naturelles et notamment le fer.