Dans un climat marqué par l'expansion de la famine aux pays du Sahel et par les tensions, le 23ème sommet du comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD s'est ouvert hier à Kampala en présence des chefs d'Etat et de gouvernement membres. Dans son allocution d'ouverture, le président en exercice de l'Union africaine (UA), M. Wa Mutarika, a appelé à évaluer ce qui a été réalisé comme objectif par le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) depuis 2001 afin d'envisager l'économie africaine dans les prochaines années. Affirmant que le NEPAD demeure un outil de développement pour l'Afrique, notamment avec la mise en place de l'Agence de coopération et de planification, le président de l'UA a insisté sur le rôle de ce nouveau partenariat, lequel «doit passer d'une entité distincte à une entité intégrée au sein de l'UA». De son côté, le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, a salué les efforts consentis par le NEPAD pour le développement du continent, insistant aussi sur le rôle de l'Agence de coopération et de planification qu'il a qualifié d'»étape importante» dans la mise en œuvre du NEPAD. L'ancien Premier ministre Britannique Gordan Brown, invité au sommet du NEPAD, a considéré pour sa part que «le développement de l'Afrique demeure une question de justice et de prospérité partagée». Il a ainsi estimé que si les problèmes qui se posent au niveau mondial sont partagés (par les pays développés et africains), l'avenir doit être également partagé, appelant l'Afrique à faire de ce siècle le sien après, le siècle dernier, celui des Américains puis Chinois, a-t-il dit. En ce sens, il a considéré que les pays développés «doivent aider l'Afrique» dans le domaine des investissements pour lutter contre les fléaux dont souffre le continent, lequel pourrait ainsi se consacrer à son développement et à sa prospérité. De son côté, le ministre délégué aux Affaires étrangères du Canada, M. Peter Kent, a annoncé que le sommet du G8 a dégagé une aide de 15 milliards de dollars pour l'Afrique pour lutter contre les fléaux que connaît le continent. A noter que le NEPAD a été créé à l'initiative de quatre chefs d'Etats africains, le Président Thabo MBEKI d'Afrique du Sud, le Président Olusegun OBASANJO du Nigeria, le Président Abdel Aziz BOUTEFLIKA d'Algérie et le Président Abdoulaye WADE du Sénégal. Le NEPAD a pour ultime objectif de combler le retard qui sépare l'Afrique des pays développés. Cette notion de fossé à remplir (bridging gap) est le cœur même du NEPAD. Il ne s'agit donc pas seulement de financer des projets tous azimuts. L'Afrique, en effet, considère qu'elle est dans la globalisation et non en marge de l'évolution du monde mais celui-ci l'a marginalisée au point qu'elle ne représente que 1.7% du commerce international, qu'elle est apparue comme le dernier des continents en termes de croissance et de développement et comme le continent le plus pauvre.