Les laboratoires pharmaceutiques sont à pied d'œuvre pour cerner le virus dit de la «grippe porcine» et mettre au point un nouveau vaccin. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) souligne, toutefois, qu'elle ne demandera la production à grande échelle d'un tel vaccin, ont la fabrication prendrait cinq à six mois, qu'en cas d'aggravation du risque pandémique. Le suisse Novartis a indiqué, hier, qu'il avait reçu le code génétique de la nouvelle souche du virus, ce qui lui permettra de commencer à pouvoir évaluer la production. Il espère recevoir un échantillon du virus «dans un avenir proche». Le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a déjà prélevé un échantillon de H1N1 à l'origine de l'épidémie, et produit une souche de vaccin qu'il développe, ce qui marque la première phase du processus de production. Ces échantillons, qui peuvent être ensuite distribués aux fabricants, doivent être cultivés dans des œufs embryonnés de poule, un système pesant que beaucoup jugent obsolète mais qui n'a pas encore trouvé de successeur. Une vingtaine de sociétés, en plus de Novartis, fabriquent des vaccins contre la grippe, dont Sanofi-Aventis, GlaxoSmithKline, Baxter International, l'australien CSL et le fabricant de spray nasal MedImmune, racheté par AstraZeneca. Elles préparent actuellement la production de vaccins contre la grippe saisonnière, qui n'arrêteront pas la nouvelle forme de virus selon les spécialistes, même si les personnes qui ont été immunisées pourraient être plus modérément touchées. Le virus dit de la «grippe porcine» combine des souches de grippe porcine, aviaire et humaine. C'est une variante du virus H1N1 de type A. Quantité limitée Une grande difficulté qui attend les laboratoires est de produire des quantités suffisantes de vaccin à partir d'une quantité limitée d'ingrédient actif, ou antigène. Les groupes pharmaceutiques et les autorités sanitaires devront aussi décider jusqu'à quel point basculer de la production de vaccins contre la grippe saisonnière à la production d'un nouveau vaccin, dans un délicat processus d'évaluation des risques. «Quand on lance la production d'un vaccin pandémique, les patients n'obtiennent plus les doses de vaccin normal, c'est une décision très lourde», a souligné le porte-parole de l'OMS, Gregory Hartl. Une possibilité pour augmenter l'offre de vaccins est d'utiliser un adjuvant, pour augmenter la réponse immunitaire de l'organisme et réduire la quantité d'antigène nécessaire pour chaque dose. Plusieurs sociétés travaillent sur cette approche, Glaxo en particulier, qui table sur une technologie nouvelle. Le groupe britannique a déjà développé un vaccin contre le virus H5N1 de la grippe aviaire à l'aide d'un adjuvant spécial qui permet d'utiliser une dose extrêmement faible d'antigène.