Après l'échec non déclaré de la première vague de privatisations qui ont eu lieu en 1999, la tutelle vient de procéder à l'ouverture des plis des soumissions aux avis d'appels d'offres publiés en mai et juin derniers. Cette opération survient au moment où le ministre de la Santé annonçait à partir d'Oran, que les pharmacies publiques n'étaient pas à vendre. De son côté, le Syndicat national des pharmacies d'officines (SNAPO), réagit en demandant aux pouvoirs publics d'«attribuer les pharmacies publiques aux jeunes pharmaciens et au dinar symbolique». Devant cet imbroglio, quelle est la position du personnel de l'entreprise, qui compte, rappelons le, 9 unités régionales pour 2000 travailleurs et un patrimoine de 900 agences pharmaceutiques, ainsi que des annexes ? A l'unité commerciale d'Oran (UCO) qui gère 7 wilaya (Oran, Témouchent, Sidi Bel Abbes, Tlemcen, Bechar, Tindouf et Arar), c'est la confusion totale, tout en se rendant à l'évidence que le processus de privatisation vient d'être bel et bien relancé avec l'ouverture des plis, concernant les soumissions à l'appel d'appel d'offres concernant un second lot d'agences et publié au mois de juin, vient d'avoir lieu. Mais ce qui irrite le personnel demeure le fait que pour cette fois également, ce sont les meilleures agences, en clair les plus performantes, qui ont été ciblées comme celle de l'avenue de Choupot et bien d'autres et ce sur les 112 structures sous la coupe de l'UCO, qui emploie 260 agents. Selon nos interlocuteurs, si cette sélection est maintenue, il est à comprendre que cette fois ci également et comme cela a été le cas en 1999, l'ENDIMED se verra privée de ses meilleurs atouts financiers et ne lui restera que les agences et annexes, situées dans les zones enclavées et que le privé refusera toujours de prendre. En clair, c'est toute la logique du service public qui est totalement bafouée au détriment du profit immédiat, soutiennent ils. Par ailleurs, le même personnel appréhende la même situation qu'avait engendré, lors de la première vague de privatisation (80 agences dont 34 pour la ville d'Oran) le non respect des clauses contenues dans le cahier de charges, relatives notamment au maintien du personnel en place, pour une durée de 5 ans. Cette clause, selon nos interlocuteurs, n'a pas été suivie par plusieurs acquéreurs et c'est encore l'Endimed qui devait récupérer ce personnel mis en chômage augmentant ainsi, les charges salariales. Si la pente a été refaite après la première opération et que contre toute attente, l'entreprise a aligné depuis que des résultats financiers positifs et a pu préserver sa part du marché, la concrétisation de l'actuelle opération sera le coup de grâce et sera le véritable arrêt de mort de l'Entreprise. Dans ce cas de figure, qui gèrera les agences restantes ? Sur ce plan, nos interlocuteurs rappellent que c'est grâce à l'Endimed que des localités déshéritées notamment dans le grand Sud, que la population peut se procurer les médicaments sur place. A ce sujet, ils rappellent un incident ayant eu lieu à Kerzaz, dans la wilaya d'Adrar, ou une simple fermeture de l'agence pour inventaire, aurait causé une indignation au sein de la population locale. Par ailleurs, le personnel demeure perplexe quant à sa tutelle et contrairement à Saidal, ou les PCH, qui sont sous la tutelle du ministère de la Santé, l'Endimed est sous la coupe du ministère de la PME, pour la simple raison qu'elle est gérée par la SGP Gephac, une appartenance pour le moins irréfléchie. Au même moment, au plan syndical, le personnel est affilié à la Fédération nationale des travailleurs de la santé. Pour le représentant syndical, la passivité de la Fédération dont les responsables ont été à maintes fois interpellés, afin de faire arrêter cette privatisation, met les représentants syndicaux des 9 unités devant leurs responsabilités qui exigent et en urgence d'entreprendre des actions concrètes pour mettre fin au processus de privatisation injustifié et qui fera perdre 2000 emplois. Pour rappel, une correspondance a été adressée au nom du collectif des travailleurs au président de la République pour lui demander d'intervenir et stopper la privatisation de leur entreprise.