Vingt-trois candidats à l'émigration clandestine, dont six mineurs âgés respectivement de 15 et 17 ans, parmi eux deux collégiens et un lycéen, ont été sauvés, hier matin, d'une mort certaine par les gardes-côtes d'Oran à 2 miles marins au nord de Cap Falcon. Il était 7h 15, lorsque les éléments du poste d'intervention de Cap Falcon ont donné l'alerte quant à la présence en mer de clandestins. Aussitôt l'alerte donnée, trois unités semi-rigides et des éléments de l'unité 648 se sont dépêchés en mer pour porter secours aux clandestins et les ramener à terre. En effet, l'aventure pour ces jeunes avait commencé dans la nuit de mercredi à jeudi. Agés entre 15 et 44 ans, les harraga avaient une seule idée en tête, rejoindre l'autre rive de la Méditerranée. C'est ainsi, qu'ils se sont donnés rendez-vous à la plage des Andalouses pour prendre le large à bord d'une embarcation artisanale de 5,20 mètres de long. Selon les déclarations des concernés, rencontrés hier à leur arrivée au port d'Oran, l'opération avait été planifiée après que les membres du groupe aient versé entre 6 et 9 millions de centimes chacun pour l'acquisition de l'embarcation et d'un moteur de 40 chevaux. Mais l'aventure tourna vite au cauchemar, lorsque le moteur est tombé en panne et les harraga ne savaient plus quoi faire face à une mer instable. «Nous avons vu la mort», lancent les deux plus jeunes membres du groupe, deux collégiens encore sous le choc. Un lycéen de 17 ans affirme pour sa part ne jamais plus tenter cette aventure à risque. Si la peur hantait encore l'esprit de certains, les autres ne montraient aucune crainte et semblaient déterminés à revivre cette expérience même au péril de leur vie. C'est le cas d'un jeune de 27 ans qui évoquait toutes les raisons l'ayant poussé à embarquer clandestinement. Pour le plus âgé du groupe, un expulsé de France, cette aventure était le seul espoir pour retrouver sa famille qu'il n'a pas revu depuis cinq ans. A noter que les mis en cause seront présentés, aujourd'hui, devant le parquet d'Oran pour embarquement clandestin. En septembre dernier, 19 autres harraga ont été également interceptés au large d'Oran par les gardes-côtes. Quelque jours auparavant, onze autres candidats dont un handicapé avaient été aussi interceptés par les gardes-côtes.