BP a besoin de beaucoup d'argent et cède des actifs à l'étranger. Pour la première fois, un blog domicilié au Wall-Street Journal évoque une vente des actifs du groupe britannique en Algérie à la compagnie pétrolière de droit russe TNK-BP. L'information a été rapportée hier par le site Maghreb Emergent. Le droit de préemption étant réaffirmé avec force par l'Algérie, la cession ne sera donc pas une mince affaire, comme l'a démontré le feuilleton Djezzy qui avait du rompre ses négociations avec le sud-africain MTN. La grande multinationale British Petroleum a besoin de liquidités pour faire face aux dépenses astronomiques générées par la prise en charge des conséquences de la catastrophe de la plateforme DeepWater dans le Golfe du Mexique. Un minium de 30 milliards de dollars doit être levé au cours des 18 prochains mois pour faire face aux dépenses et aux sanctions qui s'annoncent particulièrement lourdes. British Petroleum (BP) a déjà atteint un tiers de cet objectif, soit 10 milliards de dollars, en cédant des avoirs en Amérique du Nord (Etats-Unis et Canada), en Egypte et en Colombie. La transaction a été faite avec son homologue américain Apache Corp. Mais dix milliards, ce n'est que le tiers de l'objectif. D'autres actifs vont devoir être cédés. Des négociations ont été engagées en juillet entre BP et la compagnie de droit russe TNK-BP en vue de la cession d'actifs au Venezuela et au Vietnam. TNK-BP est une joint-venture détenue à part égale entre BP et la société privée russe Alfa Access / Renova groupe (AAR) détenue par des oligarques russes. TNK-BP avait confirmé en juillet dernier son intérêt pour l'achat des actifs de BP au Venezuela. Elle a indiqué dans un communiqué qu'elle procédait à une évaluation « active » de la possibilité de prendre place au Venezuela. Il s'agit, indiquait le communiqué de TNK-BP d'une « opportunité de se développer à l'international et d'accroître sa présence au Venezuela » où il a déjà un certain nombre d'investissements. Des sources proches de TNK-BP soulignaient que l'entreprise était particulièrement intéressée par les pays qui ont des relations diplomatiques « cordiales » avec la Russie. Le Venezuela et le Vietnam sont dans ce cas. L'Algérie également. Un blog d'information du Wall Street Journal, le « Deal Journal » affirme que TNK-BP est également intéressée par le rachat des actifs de BP en Algérie. Le blog, citant des sources « proches du dossier » indique que les activités de BP en Algérie ne sont pas considérées comme « essentielles » et pourraient ainsi être cédées à TNK-BP, la compagnie pétrolière russe issue de la fusion en 2003 entre BP et la société AAR. Une cession des actifs de BP au Venezuela, au Vietnam et en Algérie devrait rapporter une cagnotte de 5 milliards de dollars et permettrait à BP d'atteindre la moitié de ses objectifs en matière de levée de fonds. Selon le blog du Wall Street Journal, les discussions en sont encore à une phase préliminaire et aucun accord imminent n'est prévu. Une éventuelle cession des actifs de BP en Algérie à TNK-BP devra nécessairement recevoir l'approbation préalable du gouvernement algérien qui dispose, légalement, d'un droit de préemption sur la cession des actifs des entreprises étrangères. Le fait que BP soit actionnaire à 50% de la société russe TNK-BP ne suspend pas le droit de préemption de l'Etat algérien. Une entrée de TNK-BP en Algérie devra nécessairement obtenir l'aval politique des autorités algériennes. Sinon, les spécialistes tablent sur une l'éventualité de voir Sonatrach faire une offre pour la reprise des activités de BP en Algérie.