Mohamed Salah Mentouri est décédé dimanche matin, terrassé par une crise cardiaque à l'âge de 70 ans, a-t-on appris auprès de sa proche famille. Mohamed Salah Mentouri est décédé dimanche matin, terrassé par une crise cardiaque à l'âge de 70 ans, a-t-on appris auprès de sa proche famille. Connu pour sa rigueur intellectuelle et son abnégation au travail, Mentouri avait été président du Conseil économique et social (CNES) depuis 1996 jusqu'en 2005, date à laquelle il a démissionné. Le défunt avait marqué son passage à la tête du CNES par ses rapports de conjonctures, souvent aux antipodes des affirmations et des bilans officiels pompeux. Né en 1940 à Hamma ( Constantine), le défunt a été durant la guerre de Libération nationale membre de l'OC FLN à Constantine, puis en Tunisie et membre de l'Union générale des étudiants musulmans d'Algérie (UGEMA) de 1960 à 1962. Après l'indépendance, Mohamed Salah Mentouri entame sa vie professionnelle à la Banque d'Algérie avant de rejoindre la SN Repal, une société algéro-française et où il est membre de l'UGTA. En 1969, il rejoint le ministère du Travail avant d'être désigné directeur général de la Sécurité sociale (1970-1980) et participe à l'élaboration des projets de textes ayant abouti aux lois de 1983. Il est par la suite nommé secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle (mars 1982-janvier 1984), pour devenir ensuite vice-ministre chargé des Sports puis vice-ministre chargé du Tourisme. En 1989, il est le premier président élu du Comité olympique. Le défunt est nommé, en 1991, ministre du Travail et des Affaires sociales, puis ministre de la Santé et des Affaires sociales. Feu Mohamed Salah Mentouri est élu en décembre 1996 président du Conseil national économique et social (CNES). En 2001, il est élu président de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux (AICESIS). Homme courtois, exigeant, discret, d'une grande probité intellectuelle, Mohamed Salah Mentouri incarnait le commis de l'Etat par excellence. Pressenti à maintes reprises au poste de chef de gouvernement durant les deux dernières décennies, Mentouri s'est éclipsé de la scène politique au lendemain de son départ du CNES en 2005. Sa démission de ce poste est le résultat d'un bras de fer avec le gouvernement et la présidence, qui voyaient d'un mauvais oeil les rapports critiques élaborés par le Conseil. L'Algérie perd un homme d'une grande valeur morale et aux compétences très reconnues.