Le tribunal d'Oran a condamné jeudi le jeune «intermédiaire», arrêté par les éléments de la 16ème Sûreté urbaine en flagrant délit de corruption, aux abords du siège de l'état civil à un ans de prison, dont deux mois ferme, a-t-on appris de sources judiciaires. Tout a commencé lors qu'une dame née à Oran, mais qui habite actuellement à Bechar, s'est présentée au service de l'état civil pour retirer son extrait de naissance 12 S. Venue de bon matin, cette femme bénéficiait normalement de la priorité de passage «hors wilaya», au guichet pour le retrait de son extrait de naissance 12 S. Un «privilège» qui n'a pas été du goût des rouages de la bureaucratie. En dépit de ses complaintes, cette dame n'a pas réussi à avoir le «fameux» document administratif nécessaire pour l'établissement du nouveau passeport biométrique. C'est en ce moment que le jeune «intermédiaire», pourtant étranger du service, est intervenu pour demander à la dame une somme de 3.000 dinars pour le retrait de son extrait de naissance 12 S. La victime a feint d'accepter la proposition et a alerté immédiatement la police. Le jeune «intermédiaire» a donné rendez-vous à la victime près du siège de l'état civil où il a été arrêté par les policiers en possession du dossier de la victime. Le mis en cause a été présenté le 16 août dernier devant le procureur de la République près le tribunal, qu'il a placé sous mandat de dépôt, rappelle-t-on. La tension sur le service de l'état civil de la mairie d'Oran a encouragé de nombreux individus à s'autoproclamer intermédiaires pour profiter de la détresse des citoyens. De nombreux citoyens continuent de subir le diktat de ces «entremetteurs» qui squattent les abords du service d'état civil de la grande mairie pour proposer leurs services. Pour obtenir l'extrait de naissance 12 S, nombreux citoyens ont dû débourser pas moins de 2.000 dinars. Les victimes sont contraintes de payer pour éviter de perdre plusieurs jours à faire la queue devant l'entrée de la mairie. Il y a quelques années, le réseau mis en place par ces intermédiaires exigeait 200 dinars pour un extrait d'acte de naissance numéro 12 (original), mais aujourd'hui, inflation oblige, le tarif a doublé pour atteindre les 400 dinars. Ces pratiques répressibles sont malheureusement favorisées par la précarité de la situation de nombreux employés de l'état civil recrutés dans le cadre du filet social ou de l'emploi de jeunes. Ces employés perçoivent un salaire qui n'atteint guère les 4.000 dinars et qu'ils ne touchent pas régulièrement.