République laïcité et religion ; tel était le thème abordé par le sénateur J.P.Chevènement lors de la conférence donnée Dimanche dernier au centre culturel français d'Oran en présence du consul général de France et d'une foule nombreuse. Avant d'entrer dans le vif du sujet, Jean Pierre Chevènement commencera par évoquer son passage dans cette ville lorsque jeune officier du contingent, il s'est retrouvé dans le cabinet du préfet de l'époque durant l'été 1962 alors que la ville d'Oran était sous l'emprise de la terreur de l'OAS, « L'OAS nous mitraillait » dira t'il. Il soulignera sa rencontre officielle avec l'ex président Ahmed Ben-Bella et feu le Président Boumediene le 10 juillet 1962 à Tlemcen « Je fus l'un des tout premiers officiels français à les rencontrer » dira t-il. Le thème développé par M. Chevènement, ne passionnera pas l'auditoire, alors qu'il est réellement au cœur de l'actualité nationale avec le procès des non-jeuneurs. Il faut dire que le conférencier, en homme politique averti, fera la part des choses «il n'est pas là pour parler de l'Algérie.» tiendra t-il à souligner dés le départ. Le conférencier évoquera son maître à penser et ami, Jacques Bergues l'enfant prodigue de Frenda qui n'était ni un adepte du karcher, ni celui du choc des civilisations. Le ministre évoquera bien souvent pour les besoins de sa conférence, ces actions dans les différents exécutifs de la république, notamment son rôle dans la création du Conseil français du culte musulman, la plus haute représentation de la deuxième religion de France. Lorsqu'il fut ministre de l'Intérieur, un projet finalisé par monsieur Sarkozy qui enferma les représentants de la communauté dans un château avec obligation de résultat, « à la manière des archevêques qui s'enferment pour élire le pape » dira monsieur Chevènement, il ne dira pas si Sarkozy a attendu qu'une fumée blanche sorte d'une cheminée. Il rappellera aussi son rôle dans l'éducation nationale en faveur de la République et de la laïcité, avec la réintroduction de l'Education civique, balayée des écoles depuis les événements de 68. L'ex ministre de l'Education n'hésitera pas à dire ce qu'il pense de l'école et de la pédagogie moderne ; « je suis de la vieille école », dira ce fils enseignant. Foncièrement anti Maastricht, Chevènement l'est plus que jamais, il ne croit pas à la mort des nationalismes, ni à celle de la république de la proclamation des droits de l'homme… (Qui fut aussi celle du citoyen.) Le débat qui suivit l'intervention de JP Chevènement ne vola pas bien haut. La loi sur la burka, l'intervention en Irak, le nucléaire iranien, la course aux armements ; autant d'interventions qui, finalement, n'ont presque rien à avoir avec le thème de sa conférence. Pour clore le débat après l'intervention d'un auditeur qui abordera le thème des libertés citoyennes en Algérie, ce qui soit dit en passant soulèvera quelques murmures dans la salle, J.P Chevènement fera dans le politiquement correct : « Certes le cœur est avec les défendeurs de la République et de la démocratie qui sont d'ailleurs perfectibles mais tous les dangers ne sont pas écartés » dira t-il en substance