Kacem Elimam est décédé avant-hier à la suite d'une maladie, qui l'a cloué au lit à partir du mois de juin dernier. Il s'est éteint à l'âge de 73 ans, laissant une grande famille derrière lui et un club qui vient d'intégrer le circuit des professionnels, grâce à lui, sachant que le dossier exigé par les Instances fédérales, c'est lui qui l'a ficelé avant de démissionner de son poste de président du club d'El-Hamri. Cette fin de ses jours, Elimam l'a presque sentie le 19 juin dernier, lors d'une conférence de presse tenue au niveau du siège du MCO «c'est une conférence d'adieu, que je viens d'animer aujourd'hui», a-t-il affirmé. C'était comme s'il savait qu'il allait ne plus revoir les journalistes. Des journalistes avec qui, il s'est rencontré des milliers de fois durant sa vie sportive. Depuis ce jour, des nouvelles provenant de ses proches, annonçaient la gravité de son état de santé, qui s'est détérioré jusqu'à son admission à l'hôpital d'Oran. Des nouvelles non rassurantes suivies des rumeurs de son décès, n'ont cessé de pleuvoir tant à Oran que dans une grande partie du pays. Ainsi s'éteint ce grand Homme qui a marqué de son empreinte son passage dans la bâtisse Mouloudénene qu'il dirigea d'une main de fer avec à la clé des titres que son Mouloudia a gagnés pratiquement grâce à lui. Ce club qu'il a aimé comme la ville d'El-Bahia et l'USMO, devint sa meilleure préoccupation comme il n'a cessé de le dire de son vivant. Elimam s'est donc éteint suite à une maladie qui a eu raison de sa santé. Une santé qui pour rappel, lui a permis après une jeunesse consacrée à son devoir national durant la lutte de libération, de se mettre au service, puis au chevet du MCO. Car, s'il est inutile de revenir en détails sur son parcours pendant près de trente ans au sein du Mouloudia d'Oran, il est tout de même très important de relever en priorité ses deux dernières années passées aux commandes du club. Parce qu'en revenant aux affaires six ans après avoir été injustement écarté, l'emblématique Elimam a trouvé son Mouloudia en Division deux, pour la première fois de son histoire. Mais au prix des efforts gigantesques, cet homme qui a prôné la culture tactique de l'USMO, a réussi à faire accéder «son» Mouloudia en Division une, une année seulement après sa triste descente consommée le 26 mai 2008. En somme des pages entières ne suffisent pas, pour évoquer en détails un parcours couronné d'innombrables succès mettant le MCO dans le gotha des ténors du Football national et international grâce à une pléthore de titres gagnés haut la main. Des titres qui ont fait de cet homme, un serviteur que d'aucuns voient inégalable, dévoué pour la cause d'une ville et surtout d'un club béni par l'Association des Ouléma Musulmans et à leur tête le regretté Cheihk Zamouchi «j'avais neuf ans, quand le MCO est né avec la bénédiction de ces Hommes pieux», aimait t-il à répéter. Les noms qu'il a dénichés On retiendra sa parfaite connaissance du Football, notamment quant il prit les rênes du MCO dans les années 70. Car cette période a permis à la sphère footballistique oranaise et nationale de découvrir une équipe flamboyante. Une équipe constituée d'une bande de joueurs qui vont s'affirmer jusqu'à permettre à ce MCO, de décrocher son premier titre national au nez et à la barbe des clubs nommés CRB, CSC, ESS, MCA et autres ESGuelma. Les Fréha, Beddiar, Larbi, Hamida, Embarek, Krimo, Chaib Haddou, Bouhadji, Mehdi, Meguennine, Bessah, Belgot, pour ne citer que ceux là, ont montré que le regretté Elimam a bien fait de s'imprégner de la culture tactique de la fameuse équipe de l'USMO. Puis c'était au tour de Belkedrouci, du regretté Miloud Hadefi, Kechra, Medjahed, les frères Chaib de s'illustrer, jusqu'à offrir la Coupe d'Algérie en 1975. A ces noms, on ajoutera les Bensaoula, Benmimoun, Sebaâ, Sebbah, Belloumi, Chérif El-Ouzzani, Belatoui, Meziane, Lebbah, Drid, Mecheri, Tasfaout, Messabih, Goual, Foussi, le regretté Ounes (Sikki), Zerrouki, Gaid et la liste est encore longue. En fait des noms dénichés par le regretté Elimam et qui ont défrayé la chronique tant sur le plan national qu'international. On ne terminera pas sans noter qu'avant qu'il ne soit atteint de la maladie, Elimam avait révélé que son meilleur souvenir est d'être monté sur un cheval sur le terrain du stade Bouakeul, où le MCO venait de fêter son retour en Division une. A la place qu'elle ne devait jamais quitter.