Le taux de mortalité des micro-entreprises, créées dans le cadre des différents dispositifs de soutien à l'emploi, ne cesse de progresser en raison de l'hostilité du climat des affaires. Plus de 500 micro-entreprises ont déposé bilan dès la première année de leur existence à Oran. La cause est l'absence d'accompagnement des jeunes entrepreneurs qui se trouvent, du jour au lendemain lâchés dans une économie infestée par le marché informel. Les économistes soutiennent que les chances des jeunes micro-entreprises de résister à cet environnement hostile restent très minces. Ils affirment, à ce propos, que les instruments d'aide et d'accompagnement des pouvoirs publics sont davantage orientés dans l'encouragement à la création des micro-entreprises (année 0), puis, plus tard, dans l'accompagnement à la croissance (année 3, mais surtout 4 et plus), plutôt que dans l'aide au démarrage (année 1, 2 et 3). C'est précisément, au cours de ce laps de temps de deux à trois années, que l'on observe le plus fort taux de mortalité d'entreprises. Les pouvoirs publics sont au courant de cette situation, mais rien n'est fait pour assister les jeunes entrepreneurs laissés à l'abandon. La moitié des entreprises crées dans le cadre du dispositif Ansej ont ainsi disparu du tissu économique national durant les premières années de leur existence. Malgré un dispositif légal et réglementaire jugé très favorable à la création de micro-entreprises, ce manque de suivi et d'accompagnement des bénéficiaires induit, dans la majorité des cas, une mort certaine des jeunes entreprises. Le taux de mortalité des entreprises créées dans le cadre de l'Ansej est aujourd'hui entre 20 et 25%. Sur le terrain c'est une autre réalité. Beaucoup d'entrepreneurs aidés par l'Ansej -ou par les autres dispositifs de micro-financement- échouent en cours de route, restent dans l'informel ou refusent tout simplement de rembourser leurs crédits. Outre le manque d'accompagnement des jeunes promoteurs, l'absence de contrôle des institutions en charge d'appliquer les dispositifs de création de micro-entreprises est un autre facteur à l'origine de la hausse du taux de mortalité. Les dispositifs sont extraordinaires sur le plan réglementaire, mais en pratique, il n'y a ni suivi ni contrôle de ces dispositifs et des unités qui les gèrent. Il n'existe à ce jour, après plusieurs années de leur lancement, aucun bilan d'évaluation des dispositifs existants.