Les jeunes porteurs de projets bénéficieront dès le début de l'année 2011 de stages, de formations dans le management ou la gestion d'entreprises, organisés sur l'initiative de la Chambre de l'Artisanat et des Métiers de la wilaya (CAM) d'Oran. Celle-ci assure, désormais, pour tout artisan nouvellement inscrit, une formation de base dans la gestion de son entreprise. Une salle de formation a été réquisitionnée où chaque semaine un groupe de dix (10) artisans nouvellement inscrits bénéficient de cours dispensés par une conseillère de la CAM. Ces stages de formation répondent aux besoins de plus en plus pressants des jeunes porteurs de projets qui se trouvent du jour au lendemain «lâchés» au milieu d'une économie infestée par le marché informel. Conséquence : des centaines d'entreprises baissent rideaux dès la première année de leur existence. Le taux de mortalité des micro-entreprises, créées dans le cadre des différents dispositifs de soutien à l'emploi, ne cesse de progresser en raison de l'hostilité du climat des affaires. Ainsi, plus de 500 micro-entreprises ont déposé le bilan dès la première année de leur existence à Oran, en raison de l'absence d'accompagnement des jeunes entrepreneurs. Les économistes soutiennent que les chances des jeunes micro-entreprises de résister à cet environnement hostile restent très minces. Ils affirment, à ce propos, que les instruments d'aide et d'accompagnement des pouvoirs publics sont davantage orientés dans l'encouragement à la création des micro-entreprises (année 0), puis, plus tard, dans l'accompagnement à la croissance (année 3, mais surtout année 4 et plus), plutôt que dans l'aide au démarrage (année 1, 2 et 3). C'est précisément au cours de cette période de deux à trois années, que l'on observe le plus fort taux de mortalité d'entreprises. Les pouvoirs publics sont au courant de cette situation, mais rien n'est fait pour assister les jeunes entrepreneurs laissés à l'abandon. La quasi-totalité des jeunes porteurs de projets n'ont aucune notion de gestion de leurs activités. Qu'ils soient créateurs de leurs entreprises avec ou sans aides des structures de soutien de l'Etat (ANSEJ, CNAC, ANGEM,….) beaucoup se contentent de monter leur affaire et de l'exploiter sans prendre en compte l'aspect management : les charges, les approvisionnements, la tenue de la comptabilité, la gestion des stocks, le calcul des coûts de revient et de la productivité. Il en résulte donc des fermetures d'ateliers, des faillites et des radiations en série de cartes d'artisans. Sans oublier que la plupart d'entre eux restent redevables de crédits auprès des banques.