Comme chaque année le 25 octobre, Journée internationale de l'arbre, fera l'objet d'une sortie des officiels entourés d'une ribambelle de clients et d'autres un peu plus sincères, venus pour planter des arbres qui seront souvent rapidement oubliés. Comme chaque année le 25 octobre, Journée internationale de l'arbre, fera l'objet d'une sortie des officiels entourés d'une ribambelle de clients et d'autres un peu plus sincères, venus pour planter des arbres qui seront souvent rapidement oubliés. C'est là une tradition populaire et populiste qui se répète d'année en année, même si les acteurs, comme les sites de plantation, changent. L'organisation de cette Journée est, en principe, placée sous la tutelle de la Direction des forêts comme si l'arbre ne pouvait être que forestier. Ce qui, bien entendu, n'est pas totalement vrai. En fait, aujourd'hui, l'arbre est presqu'autant forestier, rural qu'urbain. Peut-on imaginer une ville sans arbres ? Si la question ne s'est jamais réellement posée, sinon imposée aux urbanistes, c'est que l'arbre fut, de tout temps, indispensable à la ville. L'histoire de l'arbre urbain commence certes dans le jardin, mais, il y a bien longtemps que l'héritage arabo-andalous l'a imposé dans la rue. Si le jardin tend à devenir un lieu chimérique en ces temps de dérèglement climatique, l'arbre est en passe de représenter l'élément salutaire; il apparait comme un élément de régulation et d'équilibre fondamental. C'est donc un élément nécessaire à la fabrication de la ville, l'ennui c'est qu'il s'agit là d'un élément vivant, c'est-à-dire, biologiquement exigent dans un milieu bien peu favorable au vivant. Les arbres d'alignement, ces plantations faites dans les villes et en bordure des principales voies de communication, rues, avenues, boulevards, quais, sur les places, promenades et mail à la fois massacrés et protégés, ignorés et sacralisés, sont indéniablement devenus l'enjeu de stratégies sociopolitiques complexes. Aujourd'hui, plus que jamais, l'idée même d'une ville sans arbres est assimilée à une ville morte, non viable. Dans le cadre de la promulgation de la loi sur les espaces verts en mai 2007, l'arbre que l'on a souvent assimilé à une borne ou à un candélabre est devenu un sujet de préoccupation pour les administrations locales. Les villes ont désormais, la charge d'un patrimoine végétal souvent en mauvais état, principalement en raison du peu d'attention que l'on porte aux conditions minimales, nécessaire à son implantation et à son entretien. Si les municipalités, grandes et petites, sont totalement démunies d'instruments, voire de connaissances pour assurer la gestion de ce patrimoine fragile, rares sont les communes dotées d'une direction des espaces verts, encore moins d'un service spécialisé en arboriculture. Il faut surtout qu'administrateurs et élus soient sensibilisés autrement que par des directives venant de haut à ses significations sociale, politique et écologique et à la problématique de son implantation et de son développement. Symbole du végétal en ville, l'espérance de vie moyenne d'un arbre en milieu urbain ne dépasse pas 30 ans et au mieux 40 ans, pour de multiples raisons : les modifications fréquentes de voiries; l'implantation toujours plus dense de conduites et canalisations souterraines; l'imperméabilisation des surfaces; l'appauvrissement des sols; le manque de volume disponible pour les racines; le déficit de porosité en raison de la forte compaction; les pollutions diverses. Dure est donc la vie d'un arbre en milieu urbain. La thématique par exemple de ce 25 octobre aurait pu être, cette année en particulier, biodiversité oblige « la journée l'arbre voyageur. » Au citadin de découvrir l'indigence des collections arboricoles de ses boulevards et de ses jardins. A Oran, moins d'une dizaine d'espèces sont utilisées dont certaines, à l'instar des pleureurs ou des ficus élastica, sont totalement inadaptées à l'alignement et qui, à terme, devront nécessairement être arrachées. La nouvelle réglementation promulgué par le département de M. Chérif Rahmani reste plutôt parcimonieuse puisqu'à peine si 27 espèces d'arbres et une douzaine d'arbustes sont retenus pour la plantation urbaine. Faute de prescriptions précises dans les cahiers de charges, les trous de plantations qui doivent servir toute une vie font au grand maximum ½ m3 alors que les normes internationales prévoient entre 9 et 20 m3. A noter qu'un arbre urbain est théoriquement planté pour un siècle au moins. Très rarement arrosés, les palmiers de 20 voire 30 ans par exemple font à peine 3 à 4 mètres de haut alors qu'ils sont en âge de produire et donc de faire au moins 10 mètres. En guise d'apport nutritif, l'indigence, pour ne pas dire l'incompétence des municipalités, fait que l'on saupoudre aux pieds des arbres quelques pellettes de terre de déblais totalement inerte. Le comble, c'est par exemple la semaine dernière, lorsque les services communaux embarqueront dans la précipitation plusieurs tonnes d'un excellent terreau de feuille à partir de la promenade Ibn-Badis, un terreau probablement expédié à la décharge. Faute de normes, des baliveaux à peine enracinés sont présentés comme des arbres âgés. Mal préparés, souvent tordus et mal charpentés, ces arbres implantés sur des boulevards constituent des obstacles pour les passants et les riverains ; ils connaissent une détérioration rapide Faute de prise en compte dans les documents d'urbanisme, l'unité paysagère d'un lotissement est un mirage. Si le voisin plante des palmiers devant son habitation, il faut se presser de planter des ficus. Si la municipalité laisse faire c'est que les instruments d'urbanisme sont défaillants voire volontairement insuffisants. Certains arbres urbains sont de véritables monuments historiques. Qui ne connait pas l'araucaria du Café Najah , cette tour de Pise végétale de quelques 20 mètres de haut ? Les platanes du boulevard Kheddim Mustapha à Sidi El Houari, aussi vieux que la ville coloniale et qui, aujourd'hui ceux qui restent encore debout, sont dans un état plus que lamentable, puisque leurs troncs creux servent de dépotoirs aux riverains Ils sont légions ces arbres dans la ville d'Oran et certainement dans toutes les villes et les campagnes du pays. Sous d'autres cieux où le végétal n'est pas synonyme de décorums, ils auraient certainement fait l'objet d'un classement patrimonial. Il est peut être temps pour une ville comme Oran qui veut se donner des dimensions internationales, de s'inscrire dans l'avant garde du développement durable. Une ville où en juin 2000, le président de la République fera la promesse que plus jamais un arbre ne sera arraché en toute impunité C'est donc aux citoyens comme aux élus et aux administrateurs de faire le pas et de soutenir la mise en place d'un charte imposable à tous, qui mettra la protection et le développement de l'arbre en tête de ses préoccupations. C'est d'ailleurs là l'ambition de l'association «Bel horizon» qui a inscrit l'arbre en général et l'urbain en particulier en tête de son programme pour l'année à venir. Les brise-vent et l'augmentation des rendements agricoles En agriculture, les brises - vent permettent d'augmenter les rendements de façon parfois spectaculaire: des gains de 80 à 200 % ont été obtenus dans les régions arides et semi-arides d'Afrique. En Tunisie, par exemple, les rendements de la pomme de terre ont été multipliés par 2 et ceux de la tomate par 1,7. Dans la région de Valence, en France, un brise-vent de 20m de hauteur, placé en travers du mistral, procure un gain moyen de 10 quintaux par hectare sur les 200m protégés d'une parcelle de maïs irriguée En arboriculture fruitière, les brises - vent assurent une meilleure pollinisation par les insectes, favorisent la nouaison et réduisent les chocs entre les fruits, ce qui préserve leur qualité. LE SAVEZ-VOUS - Un arbre en bonne santé est capable de soutirer 7.000 particules de poussière par litre d'air. Il est donc un purificateur d'air efficace. - Il faut 500 arbres matures pour absorber le dioxyde de carbone (CO2) généré par une automobile parcourant 20.000 km par année. - L'arbre est un hydratant naturel. En une seule journée, un gros arbre peut libérer jusqu'à 350 litres d'eau qu'il puise à même le sol. - L'arbre projette de l'ombre l'été et protège des vents froids l'hiver, il aide donc à diminuer la quantité d'énergie nécessaire à la climatisation et au chauffage. Les chercheurs estiment qu'un arbre planté en milieu urbain peut séquestrer de 5 à 10 fois plus de CO2 qu'un arbre planté en secteur rural.