Au moment où le Centre régional d'alphabétisation et d'enseignement des adultes lance un concours pour le recrutement de 421 enseignants contractuels pour la wilaya d'Oran, les anciens enseignants, recrutés dans le cadre de contrats de pré emploi, attendent depuis une année leurs salaires. Ces jeunes enseignants recrutés en 2009 pour le renforcement de l'encadrement pédagogique des apprenants n'ont pas encore perçu un sou depuis douze mois. Ces «misérables» travaillent dans des conditions difficiles. Ils sont contraints de prodiguer les cours dans des salles de prière et autres lieux de fortune pour faire face aux flux d'apprenants qui se présentent. Les enseignants pseudo chômeurs devaient être soumis aux règlements de la Fonction publique et notamment bénéficier de nombreux avantages, mais il n'en est rien jusque-là. Pourtant ils sont astreints à assurer un volume horaire de 24 heures, réparti entre deux groupes de 24 apprenants chacun. Les «gueux» du dispositif de lutte contre l'analphabétisme sont obligés de se débrouiller pour subvenir à leurs besoins et chacun y va de sa manière. En attendant, ils attendent toujours leurs salaires. Une récente étude sur le terrain, intitulée «Vision des bénéficiaires des services de l'association d'alphabétisation de la stratégie nationale adoptée par le gouvernement», réalisée par l'association Iqraa, a permis de déceler de nombreuses lacunes et des obstacles entravant la stratégie de lutte contre l'analphabétisme principalement d'ordre matériel. Une série de recommandations visant à réduire le taux d'analphabétisme qui touche 22,1 % de la population, soit 6 millions de personnes, a été proposée notamment «la révision de la politique nationale adoptée dans le cadre de la stratégie nationale d'alphabétisation», «la révision des conditions de recrutement», «la décentralisation de la gestion de la stratégie nationale d'alphabétisation pour pallier les différents problèmes rencontrés, notamment le paiement des fonctionnaires». Parmi les obstacles que rencontrent les encadreurs à Oran, il y a lieu de citer le manque de manuels destinés à ce genre d'enseignement spécifique. Certains encadreurs sont contraints de recourir aux anciens manuels des années 70. Il est à rappeler que le Centre régional d'alphabétisation et d'enseignement des adultes a lancé en septembre un concours pour le recrutement de 421 enseignants contractuels. Les candidats doivent avoir un niveau d'instruction de troisième année secondaire et plus pour postuler à ce concours. Les dossiers doivent être déposés au centre régional avant le 15 novembre prochain. La principale condition exigée aux postulants est de présenter une liste de quarante (40) analphabètes qui acceptent de suivre régulièrement des cours de premier niveau.