L'Afrique et la modernité numérique. Une dualité pas du tout antagoniste si l'Algérie se constitue comme le grand serveur du continent africain. Les débats soulevés, lors des ateliers et panels du 2ème congrès international sur le développement des stratégies des TIC d'Oran, organisé conjointement par le ministère de la Poste et des TIC et l'Union nationale des scientifiques et des technologues algériens (UNSTA), ont tous souligné que l'Algérie est la pièce maîtresse majeure dans le développement des TIC en Afrique. Ce congrès qui a été inauguré, avant-hier, sous le thème «Pour une Afrique numérique», est prévu pour trois jours. Selon les organisateurs, il enregistre la participation de nombreuses personnalités et ministres africains, des experts, des chercheurs et des chefs d'entreprises spécialisées dans ce domaine. Lors de son allocution inaugurale, Moussa Benhamadi, ministre algérien de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication, a affirmé que le développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) est une condition essentielle pour réaliser les objectifs de développement du millénaire (OMD) en Afrique. Le ministre algérien a également souligné l'amélioration de ce domaine est l'un des défis qui se posent avec grande acuité la relance du développement et l'amélioration des conditions de vie des peuples d'Afrique. Moussa Benhamadi a insisté, en outre, sur la coopération internationale et continentale dans le domaine des technologies de l'information et de la communication qui ne peut être concrétisée si une grande attention ne sera pas accordé au potentiel humain et aux questions de transfert de technologies, en indiquant que la préoccupation actuelle consiste à œuvrer pour réduire l'écart numérique que connaît l'Afrique vis à vis des autres continents et entre ses pays. Des ministres et des personnalités africaines ont aussi souligné «la nécessité de développer un marché régional des TIC en Afrique». Pour sa part, le SG de l'organisation internationale des communications, Hamadoun Touré a expliqué, dans une vidéoconférence en directe de Genève, que l'Afrique dispose de grandes possibilités de développement d'un marché dans le domaine des TIC. Dans ce cadre, le ministre a révélé le projet de réalisation de voies rapides d'information telles que la création d'un réseau de fibre optique qui reliera à l'avenir Alger et Abuja (Nigéria), parallèlement au gazoduc le transsaharien. Ainsi, une véritable base de soutien capable de transférer des informations très rapidement sera mise à jour. Les ministres et experts en TIC africains ont également applaudi l'opération de fixation sur orbite du satellite «RASCOM» qui sert à renforcer les potentialités de communication africaines. Une troisième ligne maritime Abordant les opérations concrétisées à l'échelle nationale, le ministre a indiqué que l'Algérie dispose actuellement d'un réseau de fibre optique d'une longueur d'environ 62.000 kilomètres, qui est l'un des plus grands réseaux au niveau régional. Selon Moussa Benhamadi, l'Algérie est en phase d'installer, dans les prochains mois, une troisième ligne maritime avec l'Europe qui sera réalisée entre Oran et l'Espagne. Il a aussi souligné l'importance de l'établissement d'un réseau de fibre optique suivant le tracé de l'autoroute Est-Ouest, y voyant un «renforcement du processus d'édification du Maghreb arabe».