Pour Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des technologies de la communication et de l'information, l'Algérie est désormais sur la voie d'«intégrer» la très restreinte nomenclature des pays où la technologie numérique est devenue globale, généralisée à tous les domaines. Les Algériens, de leur côté, renvoient les responsables des TIC à leur…pure médiocrité. Porté par une fièvre emphatique rare, Moussa Benhamadi, soulignera, avant-hier, au cours du congrès international des TIC qui se tient à Hammamet en Tunisie, que l'Algérie a préconisé la bonne stratégie pour être dans un devenir proche, très proche une société numérique et numérisée ! Sur le terrain, le département de Benhamadi peine à assurer la connexion Internet aux foyers et aux entreprises, outre que la bureaucratie d'Algérie Telecom et la vétusté des équipements. Bref, le ministre des TIC a beaucoup parlé de la pénétration numérique des entreprises algériennes, surtout chez les entreprises jeunes, puisqu'il a assisté au forum international sur «les jeunes et les TIC» qui se tient dans la ville tunisienne de Hammamet . Selon lui, l'intérêt qu'accorde l'Algérie à la généralisation des TIC en faveur des jeunes est concrétisé à travers la connexion des entreprises et des PME au réseau Internet. A contrario, pour le Centre de recherche en économie appliqué pour le développement (Cread) qui à travers une étude affirme que l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) dans les PME algériennes se limite à l'acquisition de l'outil informatique et dont l'utilisation est également jugée «restreinte». Selon cette étude qui a ciblé plus de 600 PME de la région centre du pays, 81,6 % des ces entreprises, relevant du dispositif de l'ANSEJ, ont recours à l'utilisation des TIC dans la gestion (acquisition des PC) sans pour autant disposer d'un site web pour l'échange instantané d'informations et l'archivage. Cread fait ressortir aussi, que le plus important consiste dans l'exploitation des TIC au lieu de se contenter d'acquérir des supports technologiques. L'étude révèle en outre que «53,1% des entrepreneurs sondés déclarent connaître les TIC et seul 46,33 % d'entre eux les utilisent, alors que 38,5% des sujets interrogés affirment ne pas en connaître ». Dans la foulée de la fièvre de son chef hiérarchique, le responsable du Programme national pour le développement des technologies de l'information et de la communication en faveur des jeunes, a indiqué que la stratégie vise à relever les défis du 21e siècle, à édifier une société d'information et garantir la compétitivité et la diversité économique. «Si nos responsables pensent vraiment comme ça, on ne sortira pas de l'auberge », dira B. Karim, un génial jeune informaticien qui a toujours rêvé d'ouvrir sa start-up.