«On n'investit pas dans ce qui ne nous appartient pas», telle semble être la devise des agriculteurs algériens bénéficiaires de concessions agricoles. B.N «On n'investit pas dans ce qui ne nous appartient pas», telle semble être la devise des agriculteurs algériens bénéficiaires de concessions agricoles. La jouissance des terres étant précaire, on investit peu notamment dans les engrais et fertilisants. C'est la conclusion à laquelle aboutit M. Mazouz Bendjeddou, directeur, chargé du marché intérieur à l'entreprise Fertial, une entreprise mixte algéro-espagnole, ce lundi en marge de la tenue du Salon international de l'Agriculture. Il estime que les terres agricoles algériennes ne sont pas suffisamment fertilisées, les besoins de la superficie agricole utile (SAU), estimée à 8,4 millions d'hectares, sont supérieurs à 800.000 tonnes par an de fertilisants. La quantité des fertilisants utilisée actuellement par les agriculteurs tourne autour de 300.000 tonnes au niveau national. Même si elle est en hausse par rapport à 2008 (128.000 T) et celle de 2009 (260.000 T), celle-ci reste «insuffisante», souligne t-il. «Nos sols sont pauvres, parce qu'il n'y a pas une utilisation raisonnée des engrais», a-t-il ajouté. La moyenne d'engrais utilisée en Algérie est de 15 kilogrammes (kg) de fertilisants à l'hectare (ha), 50 kg/ha au Maroc, alors que celle-ci est de 300 kg/ha en Egypte. La moyenne mondiale est de 110 kg/ha. Cette «sous-utilisassions de fertilisants» est due, selon M. Bendjeddou, «au problème du foncier», car «l'agriculteur ne peut pas investir dans une exploitation, qui ne lui appartient pas», a-t-il expliqué. Il s'agit également d'autres contraintes liées à la disponibilité du produit, à la distribution et au financement, selon le même orateur. Même s'il ne s'intéresse qu'aux incidences sur son entreprise, M. Bendjeddou, met ici le doigt sur une question cruciale, à savoir que l'agriculteur, pour investir et s'investir totalement dans le travail de la terre qui demande des sacrifices énormes, veut être rassuré sur son avenir. L'avenir ici veut dire aussi le devenir de la terre qu'il travaille. Quelque soit la durée de la concession dont il bénéficie, pour lui la terre ne lui appartient pas. Le débat sur la loi des concessions agricoles reste encore ouvert