Les nouvelles prescriptions en matière d'aménagement urbain font obligation aux promoteurs la création d'une aire de jeux et de loisirs comme équipement d'accompagnement au logement. Les nouvelles prescriptions en matière d'aménagement urbain font obligation aux promoteurs la création d'une aire de jeux et de loisirs comme équipement d'accompagnement au logement. Un équipement très apprécié par les habitants et leurs enfants qui y trouveront un espace de détente à proximité de leur logement. Sur leur lancée, en matière de bonnes actions les autorités ont décidées de doter même les anciennes citées de ces aires de jeux. Mais il a été constaté que, comme d'habitude, ces aménagements n'ont pas vraiment fait l'objet d'attention particulière. Dans quelques endroits les équipements sont encore utilisables et un enfant peut venir à n'importe quel moment de journée et trouvé des jeux libres. Dans d'autres emplacements de la ville, des équipements abandonnés sont devenus presque inutilisables, par manque d'entretien. Enfin dans certains cas, pour trouver un manège libre, l'enfant devra se lever très tôt, le matin, ou attendre qu'il fasse nuit. Ceci, dans des cités populaires où le nombre d'enfants est trop élevé par rapport à celui des jeux encore en état. En fait, tout laisse penser que ces aires de jeux ont étés aménagés sur une base aléatoire. Sans tenir compte de la densité de la population du quartier ou du groupe d'habitation. Il semble qu'il n'y a pas de normes en la matière. Par ailleurs, certains espaces de jeux sont situés dans des endroits à haut risque pour les enfants. Ce qui a fait dire à un parent rencontré sur une aire de jeu installée en bordure d'une route à double voie sur un minuscule espace du coté de Bir el Djir faisant face à une citée résidentielle de type pavillonnaire: « Cela frise l'intention criminelle… » En effet, le risque est grand pour des enfants qui, jeunes inconscients attirés seulement par le jeu et pressés de rejoindre leurs camarades, vont traverser la route sans faire attention, et risquent d'être percutés par une voiture ou un camion, qui empruntent par centaines chaque jour, cette voie qui débouche sur un rond-point très important à la sortie. Une artère où on a, malheureusement, signalé plusieurs accidents dont les victimes sont souvent des enfants. Cette aire de jeux n'est hélas ! Pas la seule dans cette situation. Si les concepteurs de cette aire de jeux dangereuse, en particulier pourront toujours évoquer, pour se disculper, l'absence d'espaces verts à l'intérieur des lotissements mitoyens, ce n'est guère le cas au niveau de l'immense cité de Yaghmourassen, située à l'autre bout de la ville. En effet, les terrains ne manquent pas, mais pas du tout, mais les concernés ont eu la fâcheuse idée de réaliser, là aussi, une aire de jeu en bordure de cette grande route très fréquentée menant à Aïn Béida. Dans ce cas précis le manque de terrain ne peut être que difficilement servir d'argument. Il existe dans la citée une profusion de lots de terrains vides, et même des espaces verts aménagé laissés à l'abandon. Ces quelques cas sont bien entendu des exemples qui peuvent êtres multipliés à l'infini. Dans la petite commune d'El Braya, la municipalité a réalisée, là aussi, une aire de jeux au milieu d'une oliveraie, en bordure d'une grande route. Mais les responsables locaux ont eu la présence d'esprit d'entourer l'oliveraie d'une murette mettant ainsi les enfants à l'abri d'un accident. Une initiative à en prendre graine pour les personnes mal inspirées en ce qui concerne la sécurité des enfants. En parlant de conception, dans la grande majorité de ces espaces de jeux, les concepteurs n'ont pas tenu compte des données climatiques entre autre de l'intensité et la durée de l'ensoleillement. D'autant plus que dans certains cas comme l'espace aménagé au niveau de la citée Point du jour, une aire de jeux bétonnée offerte à la ville d'Oran par une entreprise Turque. L'absence d'ombrage, notamment les arbres, font que les jeux ne peuvent être utilisables pendant une bonne partie de la journée. Reste à savoir s'il s'agit là d'une erreur de conception, qui d'ailleurs aurait pu être corrigée par les responsables locaux de l'aménagement, ou d'un souci d'économie de l'entreprise turque. Il faut dire aussi qu'en matière d'ombrage les aires de jeux réalisées par les entreprises publiques ne sont pas mieux loties. L'autre constat que l'on peut faire, et qui malheureusement semble généralisé à beaucoup d'aires de jeux pour enfants de la ville d'Oran, est le fait que presque toutes sont mitoyennes du dépôt de poubelles de la citée. L'aire de jeux d'une citée à Seddikia, le coté cour du Front de Mer, est devenue purement et simplement une décharge à ciel ouvert. Une mère de famille nous dira à ce propos : « pour éviter que mes petits viennent ici, je suis obligée de les emmener chaque vendredi au parc d'attraction. Avec deux enfants et un petit salaire à la maison, ce n'est pas vraiment facile… » Au quartier de Maraval, l'aire de jeux a été installée dans un espace vert, toutefois le sol rocailleux, mal préparé constitue un véritable danger pour les enfants qui peuvent se faire mal en tombant sur un sol pierreux. Les concepteurs ont dû certainement se dire qu'en cas d'accident, ils pourraient toujours culpabiliser les parents qui n'avaient qu'à bien surveiller leur progéniture, même sur un terrain de jeux en principe sécurisé et adapté ne devant présenter aucun risque. Justement, en parlant de besoins il serait intéressant de faire un inventaire des équipements de ces aires de jeux. En générale il y a des toboggans et des balançoires de divers modèles. Ces équipements s'adressent en principe à la petite enfance c'est-à-dire de 3 à 6 ans. Malheureusement ils sont souvent utilisés par des enfants bien plus âgés, en général des enfants de 6 à 12 ans voir plus. A noter que les quinze citées dotées d'une aire de jeux dans les années 80 étaient équipées pour les enfants de la première tranche d'âge, cage d'écureuil et d'échelles. Il semble que pour les pouvoirs publics, ces grands enfants n'ont plus droit aux jeux. « Sur l'ensemble de la ville et même de la wilaya, il n'y a aucun équipement, aucune aire de jeux adaptée aux plus de 6 ans. « C'est comme si ces soi-disant équipements d'accompagnement pour la petite enfance, sont plus conçus pour faire beau, moderne et montrer qu'on s'est conformé au cahier des charges, qu'autre chose.» Dira un membre d'association de quartier. L'autre élément grave que l'on peut relever, est l'état des bacs de sable où viennent s'ébattre les tout petits, qui sont d'une conception plus que douteuse et non conforme aux standards reconnus mondialement. Les bordures en béton ne sont vraiment pas recommandées sous d'autres cieux où ils sont d'ailleurs proscrits. Les bacs pleins de sable sont ouverts à tout vent, ils ne sont d'ailleurs jamais nettoyés et rarement visités, alors qu'ils devraient être, en principe ratissés quotidiennement. Le pire c'est qu'ils constituent le terrain de choix pour les chiens et les chats errants qui viennent y faire leurs besoins. En principe, et c'est là une question de santé public, ces bacs doivent être clôturés et périodiquement nettoyés et désinfectés. Sans vouloir faire de jeu de mots, concevoir des aires de jeux pour la petite enfance n'est pas un jeu d'enfant. Ce n'est pas une simple affaire de copier- coller comme en dit dans le jargon journalistique. Cela nécessite une approche multidisciplinaire qui n'est pas seulement une affaire d'aménagement et d'équipement posé ça et là, au petit bonheur la chance. Leur réalisation se fait sur la base de clauses drastiques, Elle nécessite d'établir des cahiers de charge précis et des contrôles rigoureux, tant du point de vue de la réalisation que du point de vue de leur entretien. Plus que partout ailleurs, la réalisation de ces espaces de jeux engage la responsabilité entière et totale des autorités concernées. Une responsabilité d'ailleurs plus morale que matériel.