D'après l'étude «Diasporas : Passerelles pour l'investissement, l'entrepreneuriat et l'innovation en Méditerranée », publiée aujourd'hui par ANIMA Investment Network dans le cadre du programme Invest in Med, le décollage économique de la région MED doit s'appuyer sur les talents de la diaspora. Cette étude mesure le potentiel économique des talents de la diaspora méditerranéenne (analyse des diverses contributions, profil-pays, organisation en réseaux) et propose un plan d'action concret et réaliste pour accélérer leur mobilisation en faveur de leurs pays d'origine. Mobiliser la diaspora du savoir», est l'intitulé du chapitre consacré dans cette étude à l'Algérie qui, selon les rédacteurs du document, compte beaucoup sur les scientifiques installés de l'autre côté de la Méditerranée et outre-Atlantique pour donner une impulsion nouvelle à un développement économique qui a tant besoin d'une touche technologique très fébrile dans le pays. Le réseau anima a détecté, selon l'étude, 40 cercles de compétences algériens dans le monde, principalement en Europe et en Amérique du Nord. Le document évoque les efforts faits par les autorités algériennes depuis les années 90 pour jeter des ponts les membres de la diaspora, citant notamment l'organisation en 1995 d'une rencontre consacrée à la communauté nationale installée à l'étranger et la mise en place tout récemment du Conseil consultatif de la communauté à l'étranger, destiné à mobiliser les compétences algériennes de sorte à les impliquer dans le développement du pays. L'étude se base aussi sur les appréciations d'un certain nombre d'experts, de personnalités et d'opérateurs économiques bien connus sur la place sur l'apport attendu de la diaspora et les domaines où sa contribution se fait le plus sentir. L'étude d'Anima estime à 10 millions, le nombre de migrants originaires des pays MED installés à l'étranger et parmi ces migrants figurent de nombreux talents expatriés. Pour ce réseau méditerranéen, les talents des diverses diasporas sont un atout pour les pays MED dans le contexte de la mondialisation : globalisés et vivant à l'heure de l'Internet, les expatriés hautement qualifiés parlent plusieurs langues et possèdent des moyens financiers et une solide expertise acquise dans le monde professionnel à l'étranger tout en conservant des affinités très fortes avec leur pays d'origine. Depuis le milieu des années 90, un nombre grandissant de réseaux professionnels ont été créés par des talents de la diaspora MED afin de mutualiser savoir-faire, expérience et carnets d'adresse au service du développement de leur pays d'origine, (investissement et apport de capital, aide à la création d'entreprise, transfert d'expertise, formation, mentorat, e-learning, forum d'échanges, financement, etc.). L'annuaire Med Diasporas qui complète cette étude a permis d'identifier 470 réseaux de diasporas originaires des pays MED selon trois grandes catégories : monde des affaires (236 réseaux), monde scientifique et technique (63 réseaux) et société civile (173 réseaux). Cet annuaire a pour but de faciliter la mise en contact des réseaux de talents avec les décideurs économiques et politiques méditerranéens. Auto-organisés au sein de réseaux professionnels au Nord, conscients de leur valeur ajoutée au Sud, les réseaux de compétences sont un levier puissant mais relativement inexploité pour accompagner la modernisation et le rattrapage économique de la région MED. Sur le modèle des réussites indiennes ou chinoises qui ont largement utilisé les diasporas qualifiées pour réaliser leurs avancées technologiques, l'étude publiée par ANIMA et Invest in Med montre pourquoi et comment les pays MED ont intérêt à amorcer avec les réseaux de talents des coopérations nouvelles, pragmatiques et orientées vers la création de valeur ajoutée. Un premier séminaire rassemblant experts, acteurs de terrain et financeurs sera organisé au 1er semestre 2011 pour déployer cette stratégie.