Transfert de technologie et savoir-faire ! Deux éléments vitaux de la relance économique que peuvent nous ramener les investisseurs étrangers, mais aussi et surtout l'intelligentsia algérienne établie à l'étranger. Celle-ci est beaucoup plus susceptible d'être le partenaire de choix du fait de ses attaches. Mais, que peut donc offrir l'Algérie en contrepartie à cette diaspora ? Une diaspora, désormais baignée dans le pragmatisme et l'efficacité du monde occidental. En un mot, c'est la problématique de l'attractivité qui se pose au-delà de la fibre patriotique. D'ailleurs, les Algériens qui vivent à l'étranger l'ont bien exprimé, à croire Bachir Mazouz, président du RAUC. Ce dernier pose le problème lors d'une enquête menée par le réseau Anima-Med Diaspora. "Le problème de la qualité des infrastructures ne se pose plus comme il y a 10 ans, ce n'est pas un obstacle au retour au pays des universitaires et experts établis dans les pays de l'OCDE. Le vrai problème c'est le manque d'organisation au niveau des administrations et des structures académiques et universitaires d'accueil. Ici les besoins en savoir-faire professionnel sont immenses. Aujourd'hui et pour les deux décennies à venir, il est important d'offrir à nos universitaires et experts un espace d'échange et de valorisation leur permettant de promouvoir en réseaux des échanges professionnels", dira-t-il. Ce n'est sûrement pas les potentialités qui font défaut. Quarante réseaux de compétences algériens sont recensés en Europe et en Amérique du Nord par Anima-Med Diaspora, dont les plus actifs sont Reage, Algerian Talent Network, réussir en Algérie, Soli Med, Acim, Algerian Startup Initiative, Algerian American Association of Greater Washington, Algerian Overseas, Regroupement des Algériens universitaires du Canada, Club Avenir, pour ne citer que ceux-là. Ils représentent 1,21 million en 2009, assurant des transferts de fonds estimés à 16,1 milliards de dollars entre 2001 et 2009 soit 1,3% du PIB en 2008, selon l'étude. Le réseau Anima-Med Diaspora indique que les principaux pays d'expatriation de la diaspora algérienne sont la France, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne, le Canada, la Tunisie, les Etats-Unis, la Belgique et le Royaume-Uni. Pourtant, cette intelligentsia continue à tourner en orbite sans point de gravité. Quel est donc le mécanisme idoine pour intéresser cette communauté dont notre pays a grandement besoin ? Aux yeux des responsables des affaires en Algérie "le transfert d'expertise de la diaspora algérienne qualifiée est clairement recherché" de l'avis du directeur général de l'ANDI, M. Abdelkrim Mansouri qui affirme que "nous n'attendons pas tellement des financements de notre diaspora mais plutôt un véritable transfert d'expertise, de l'expérience internationale. Ce qui nous intéresse vraiment c'est apprendre de nouvelles méthodes de travail, un nouveau management, de nouveaux procédés". Il exprimera ainsi le cadre que défini la loi de finances complémentaire 2009 amendant le code de l'investissement, lequel définit le rôle de l'investisseur et le financement que doit lui assurer la banque algérienne. Mais, encore, cela suffira-t-il à peine et à défaut d'attractivité pour intéresser nos compatriotes et les faire venir en Algérie ? Un besoin que confirme à son tour Réda Hamiani, président du FCE, qui reconnaît les compétences de notre diaspora "bien formée, active et acquise à la gestion moderne de l'entreprise. Ils sont pragmatiques, ouverts, se sont frottés à l'international. Le patronat algérien souhaite tirer profit de la diaspora algérienne, de sa vision nouvelles, de son savoir-faire et de son expérience". Comment ramener cette diaspora ? "Les discours ont montré leurs limites et devraient céder le pas à un travail en interne et en externe, celui de rassurer l'investisseur, lui faciliter les procédures et relancer le travail par l'investissement, de la diplomatie économique" semble être le message codé de ces "tronches" algériennes laissées en électron libre.