«Détenue à 50% par BP et à 50% par le groupe russe Alfa, Access/Renova, TNK-BP entend mettre le cap sur l'international et le programme de cessions d'actifs lance par BP suite à l'accident de la plate-forme Deepwater Horizon lui fournit des occasions intéressantes de réaliser des acquisitions. Parmi les actifs que lorgne TNK-BP figurent les participations de BP dans plusieurs projets en Algérie, notamment les champs d'In Salah et d'In Amenas » souligne PGA. Mais, estime la revue, «la partie s'annonce rude pour la compagnie russe car la Sonatrach, qui est associée à BP et à la firme norvégienne Statoil dans ces projets gaziers, est sur les rangs pour racheter les intérêts du groupe britannique. La Sonatrach et Statoil disposent d'un droit de préemption en cas de cession et toute transaction en la matière doit être approuvée par les autorités algériennes». PGA, indique que «l'enjeu est majeur pour l'Algérie car la capacité de production de ces deux projets est de 18 milliards de mètres cubes de gaz par an (9 milliards de mètres cubes/an pour chacun), soit environ 30% de la capacité d'exportation de gaz du pays». «In Amenas génère de plus un volume important de liquides, de l'ordre de 50 000 barils équivalent pétrole par jour. Ce n'est pas le cas pour In Salah car il s'agit ici de gisements de gaz sec, et non de gaz humide comme pour In Amenas » précise PGA. Selon le Financial Times du 5 décembre, qui cite des sources bancaires ayant connaissance des discussions à ce sujet, le gouvernement algérien aurait refusé de permettre à BP de transmettre à TNK-BP des données concernant In Salah et In Amenas, données qui sont évidemment essentielles pour un acquéreur potentiel afin que celui-ci puisse étudier ces projets de façon très détaillée et décider d'une offre éventuelle ainsi que du prix proposé pour celle-ci. Ces sources bancaires soulignent qu'In Salah pourrait devenir une plate-forme gazière stratégique par laquelle seraient acheminées de futures productions provenant du sud-ouest de l'Algérie. «Outre ces considérations énergétiques, plusieurs analystes relèvent que les autorités algériennes ont une attitude très « ambiguë » face aux investissements étrangers et, ce, pas seulement dans le secteur des hydrocarbures comme l'illustrent les refus opposés par Alger à des propositions de rachat de la filiale algérienne d'Orascom. Pour inciter la Sonatrach et le gouvernement à se montrer plus souples, TNK-BP et les autorités russes avaient évoqué un possible échange d'actifs, ce qui contribuerait au développement de l'internationalisation de la compagnie nationale algérienne» écrit PGA, rappelant que BP a indiqué qu'elle entendait vendre des actifs à hauteur de 30 milliards de dollars environ sur une période de 18 mois allant jusqu'à la fin 2011 et le programme engagé à cette fin donne de forts bons résultats. Le 18 octobre dernier, BP avait annoncé un accord avec TNK-BP portant sur la vente à la firme russe de ses actifs amont et des intérêts qui leur sont associés au Venezuela et au Vietnam. La valeur de ces transactions est de 1,8 milliards de dollars. «Le groupe britannique ne fait aucun commentaire sur les discussions en cours au sujet de ses actifs en Algérie. Outre In Salah et In Amenas, qui sont en production depuis juillet 2004 et juin 2006 respectivement, ces actifs incluent le champ pétrolier de Rhourde El Baguel et le permis d'exploration de Bourahrat Sud, situé près d'In Amenas. En 2008, BP avait réalisé une découverte avec le puits Tin Zaouatene-1 sur ce permis. La société est le plus important investisseur étranger en Algérie.» rapporte PGA.