En quête de liquidités après la marée noire du golfe du Mexique, le groupe britannique British pétrolier a affiché son souhait de vendre ses actifs dans plusieurs pays notamment en Algérie où le groupe a investi plus de 5 milliards de dollars en Algérie depuis 1995. Le pétrolier russo-britannique TNK-BP n'est pas le seul à être intéressé par le rachat de ces actifs. C'est également le cas pour Sonatrach. C'est en fait la concurrence entre ces deux entreprises. Le vœu de reprendre les actifs de BP est en fait affiché des deux côtés. Mikhaïl Fridman, directeur de TNK-BP et membre de la délégation économique qui accompagne le président russe Dmitri Medvedev en visite hier à Alger dira à ce sujet : «Nous voudrions que l'avenir (des actifs algériens de BP) soit décidé de manière positive» en faveur de TNK-BP. TNK-BP qui aurait déjà donné son accord la semaine dernière pour acquérir les parts de BP au Vietnam et au Venezuela compte beaucoup sur la venue de Dmitri Medvedev en Algérie pour clôturer ce dossier.A travers la déclaration du membre de la délégation russe, le souhait d'investir en Algérie est clairement affiché par le groupe russo-britannique qui n'attend apparemment que le feu vert du gouvernement algérien pour conclure le marché avec BP. Car, faut-il le rappeler, conformément aux nouvelles orientations économiques, l'Algérie a un droit de préemption sur la cession des actifs des entreprises étrangères. Ce qui a encore été rappelé dans la loi de finances complémentaire 2010 (LFC 2010). Mais en parallèle, selon le ministre russe de l'Energie. Pour le moment, les choses ne sont pas encore claires. Toutefois, selon le ministre russe de l'Energie, Sergei Shmatko, Sonatrach envisage d'acquérir les actifs de BP. «Le gouvernement algérien envisage sérieusement la possibilité d'acquérir indépendamment les actifs pour la Sonatrach», a-t-il dit, repris par les agences. Les négociations ont commencé entre les deux parties, toujours selon la même source. «La TNK-BP pourrait proposer un échange d'actifs à la firme publique algérienne», a avancé M. Shmatko. Et d'ajouter : «Nous n'écartons pas que la TNK-BP fasse une offre appropriée sur un échange d'actifs». Le dossier attend donc d'être ficelé et la décision ne devrait pas être prise avant un ou deux mois, d'après le ministre russe.Né en 2003 de la fusion entre BP et la société Alfa Access / Renova groupe (AAR), TNK-BP cherche aujourd'hui à étendre sa présence à travers le monde en saisissant l'opportunité que lui offre BP, qui a déjà levé 10 milliards de dollars dont 7 milliards résultat de la vente d'actifs à l'entreprise Apache Corp aux États-Unis, au Canada et en Egypte, et ce, en attendant les opérations de vente de ses actifs au Venezuela et au Vietnam. Si la visite de Dmitri Medvedev s'achève sur une note positive pour le groupe russo-britannique, c'est-à-dire avec l'accord du gouvernement algérien pour le rachat des actifs de BP, ledit groupe sera parmi les plus importants investisseurs en Algérie. BP avait déjà annoncé des investissements de 2,3 milliards de dollars dans les travaux d'exploration en Algérie et dans les gisements de gaz d'In Salah et d'In Amenas.Selon le quotidien économique russe Kommersant, les investissements de BP en Algérie comporteraient aussi une participation de 33,14% dans deux projets pour le champ pétrolifère d'In Salah. S. I.