L'Algérie a classé 42 sites sur la liste Ramsar des zones humides d'importance internationale qui s'étalent sur une superficie de 3 millions d'hectares en attendant la classification de 18 autres, a souligné, mardi au Caire, la sous-directrice des Parcs nationaux et des groupements végétaux naturels au sein de la Direction générale des forêts (DGF) du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Ghania Bessah. Dans une intervention lors de la conférence régionale sur l'utilisation rationnelle des zones humides et la mise en œuvre de la convention Ramsar dans le monde arabe qui se tient au Caire, Mlle Bessah a indiqué que l'Algérie occupe la 3ème place en ce qui concerne la superficie classée au niveau africain et la 8ème au niveau international. L'Algérie, a-t-elle ajouté, a signé les plus importantes conventions relatives à la protection de l'environnement, dont la convention Ramsar en 1982, relative à la protection des zones humides à importance internationale. Etant situées sur les principaux axes de migration, à savoir la Méditerranée et le Sahara, les zones humides algériennes «jouent un rôle important en tant que zones de halte pour l'hibernation et la nidation». S'agissant des opérations exécutées par l'Algérie dans le cadre de l'application de la convention Ramsar, la responsable a indiqué que la stratégie mise en œuvre pour la préservation de ce patrimoine naturel repose sur quatre axes principaux. Il s'agit de l'identification de ce patrimoine naturel, la définition des facteurs contribuant à sa promotion et à sa préservation à travers une gestion rationnelle, le renforcement des capacités et compétences nationales dans la gestion intégrée de ces zones humides et l'exécution de programmes d'information et de sensibilisation au profit du public. L'actualisation du recensement des zones humides en Algérie, en 2006, a permis de dénombrer 1.451 zones dont 762 régions naturelles et 689 zones artificielles (lacs, lacs salés, marécage, dunes côtières, forêts humides et autres). S'agissant des projets à caractère international relatifs à la préservation des zones humides réalisés par l'Algérie, Mlle Bessah a précisé que la DGF a entamé 3 projets de ce genre. Il s'agit, a-t-elle dit, du projet de réhabilitation du lac de Reghaïa, celui relatif à l'élaboration de plans de gestion du complexe de zones humides de la plaine Guerbes-Senhadja (Skikda) et enfin le projet G35. Ces projets visent la concrétisation de plusieurs objectifs dont la protection de l'environnement et des ressources naturelles, le renforcement des potentialités nationales et l'éradication de la pauvreté. Plusieurs dangers guettent les zones humides qui jouent un rôle important dans l'équilibre du système écologique, dont la pollution de l'eau, la pêche anarchique, le pacage intensif, la croissance démographique, l'expansion urbanistique et l'exploitation abusive de la faune et de la flore, a indiqué la responsable. La conférence régionale sur l'utilisation rationnelle des zones humides et la mise en œuvre de la convention Ramsar dans le monde arabe qui se tient du 22 au 25 juin au Caire, à l'initiative du secrétariat de la convention des zones humides (Ramsar), du programme des Nation unies pour l'environnement et de la Ligue arabe, vise à doter les experts arabes des principes fondamentaux sur la gestion rationnelle des zones humides. Elle vise également la mise en place d'un plan d'action arabe pour identifier et protéger les zones humides. Sur 2.500 sites classés mondialement en vertu de la convention Ramsar, 113 seulement sont classés au niveau arabe, a-t-elle conclu.