La Journée mondiale des zones humides, célébrée sous l'égide de l'Unesco, lundi 2 février, est l'occasion d'alerter les gouvernements sur la dégradation de ces écosystèmes parmi les plus riches au monde, et essentiels à la survie des populations riveraines. Les lacs, étangs, lagunes, estuaires, marais, mangroves, prairies inondables ou forêts humides assurent 25 % de l'alimentation mondiale via la pêche, l'agriculture et la chasse. Ils abritent une biodiversité considérable, filtrent les pollutions, réduisent l'érosion, contribuent au renouvellement des nappes phréatiques, stockent du carbone, protègent contre les crues et les sécheresses. Mais partout dans le monde, les zones humides régressent. Leur surface a diminué de moitié depuis le début du XXe siècle à cause de leur transformation en terres agricoles, l'urbanisation, les pollutions, la construction de barrages. Dans ce sens, la convention internationale de Ramsar, adoptée en 1971, vise à sauver ces zones. Quelque 1 700 sites "Ramsar" sont déclarés d'importance internationale dans 150 pays. Mais, faute de mesures efficaces pour leur protection, la plupart continuent à se dégrader. L'objectif de cette édition 2009 est de participer à une meilleure compréhension quant au fonctionnement des bassins hydrographiques, aux conséquences des divers usages - et du gaspillage - découlant des activités humaines et aux défis d'une bonne gestion. En Algérie, quelque 1 451 zones humides sont recensées en Algérie, dont 762 naturelles et 689 artificielles. Le pays compte également 42 sites classés sur la liste Ramsar des zones humides d'importance internationale, s'étendant sur une superficie de près de 3 millions d'hectares. Un projet de classement de 18 nouveaux sites est en cours de finalisation pour atteindre une superficie de 3,5 millions d'ha. Consciente de l'enjeu que constitue la protection des zones humides, la Direction générale des forêts a organisé plusieurs activités afin de sensibiliser les citoyens à la question. Les festivités officielles se sont déroulées comme chaque année sur le site du lac de Réghaïa (Alger), classé sur la liste de Ramsar d'importance internationale. Une occasion pour le directeur général de cet organisme, M. Abdelmalek Titah de revenir sur les actions entreprises dans l'objectif de préserver les zones humides en Algérie. Il annoncera dans ce sens que la DGF compte lancer un programme d'intégration des populations vivant autour des zones humides, à travers la réalisation de projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI). Ce programme s'inscrit dans le cadre des contrats de performance sur le renouveau rural, signés récemment par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et la DGF, qui pilote cette opération. Quelque 12 000 PPDRI sont programmés dans le cadre de ces contrats dont l'échéance s'étale sur 5 ans (2009-2014). Selon ce responsable, l'objectif du programme "est de prendre en charge les préoccupations des riverains de ces zones, c'est à dire renforcer leurs activités, qui sont généralement à caractère agricole". Il est également préconisé la réalisation de projets touristiques, le but étant d'améliorer les conditions de vie des populations et les fixer dans leurs territoires, a-t-il ajouté. "Il s'agira aussi d'impliquer et d'intégrer ces gens dans la gestion rationnelle de ces plans d'eau qui risquent d'être asséchés s'il y a une exploitation abusive de ces espaces", a ajouté ce responsable. Selon la sous-directrice des Parcs nationaux et des groupements végétaux naturels au sein de la DGF, Ghania Bessah, 23 zones humides sont inscrites au programme du développement rural pour les cinq prochaines années. D'après cette responsable, plusieurs actions sont prévues, dont la construction de points d'eau, de postes d'observation, de plantations pastorales, de fixations des dunes et de plantations de brise-vent. M. Titah a indiqué également que la DGF était en train d'élaborer des plans de gestion de certaines zones humides pour les cinq prochaines années". Synthèse D.T.