Le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès a saisi, hier, l'occasion de la présence à Alger d'une forte délégation d'hommes d'affaires britanniques en visite d'exploration du marché algérien, pour inviter ses hôtes à s'impliquer de manière plus consistante dans la production de médicaments. S'adressant aux opérateurs du médicament britanniques, le ministre n'a d'ailleurs pas hésité à souligner l'absence des sociétés britanniques du paysage de la fabrication du médicament en Algérie, malgré le fait que le royaume demeure le quatrième fournisseur de l'Algérie en produits pharmaceutiques. Notre pays importe annuellement l'équivalent de plus de 75 millions de dollars de médicaments de Grande-Bretagne, plaçant ainsi ce pays en 4ème position des pays fournisseurs de médicaments à l'Algérie, après la France, la Jordanie et le Danemark. Les changements intervenus dans la réglementation des investissements et la gestion des importations, notamment pour ce qui est du médicament, obligent les opérateurs importateurs à investir dans la production. Et c'est cela qui a amené M. Ould Abbès, à demander à ses hôtes une « meilleure implication » dans la fabrication, à travers un partenariat avec le privé algérien ou l'Etat. « Les entreprises britanniques de production de médicaments sont appelés à s'impliquer davantage dans le marché algérien, à travers un partenariat avec les entreprises privées ou publiques, pour la fabrication de molécules », a-t-il déclaré à la presse, en marge de sa rencontre avec une délégation du Groupe hospitalier international britannique (IHG). Le ministre de la Santé a expliqué, sans détour, que les entreprises britanniques « sont en retard dans le domaine de l'intégration de la fabrication de médicaments en Algérie ». « Il faut se mettre en partenariat dans la fabrication de produits essentiels », a-t-il recommandé à ses vis-à-vis. C'est ainsi qu'il a appelé ces entreprises à se conformer au cahier des charges, quitte, a-t-il dit, « à ne produire que quelques molécules ». L'ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, M. Hem Martyn Keith Roper, a reconnu, de son côté, le retard accusé par les entreprises britanniques de production de médicaments pour investir en Algérie, soutenant, toutefois, la démarche algérienne qui exige des fournisseurs de participer à la fabrication locale du médicament. « Il existe déjà des entreprises britanniques qui ont exprimé leur volonté d'investir dans le secteur du médicaments en Algérie », a indiqué l'ambassadeur du Royaume-Uni à ce sujet. M. Roper a affirmé, en outre, que parmi la délégation de 36 hommes d'affaires britanniques en visite en Algérie, il y a un opérateur dans le secteur de la production pharmaceutique qui est en « pourparlers avancés » avec un partenaire algérien pour l'installation d'une usine de médicaments en Algérie, mais sans donner d'amples précisions sur les négociations en cours.