Comme l'a annoncé Le Financier du 10 mars 2010, le groupe agroalimentaire privé algérien La Belle et son homologue français, Cristal-Union, se sont associés pour la réalisation d'une raffinerie de sucre d'une capacité initiale de 350.000 tonnes par an pour un investissement de 7 milliards de dinars. Localisé dans la commune de Ouled Moussa, dans la wilaya de Boumerdès, ce projet sera d'une capacité de traitement de 1.000 tonnes par jour de sucre roux destinés à la fabrication de sucre (industriel et de bouche) aux normes internationales, en plus de sous-produits exportables comme la mélasse et les écumes, indique la même source. Sa capacité initiale de 350.000 tonnes/an «sera doublée à partir de la 4ème année à travers la mise en place d'une deuxième unité», précise-t-on, en ajoutant que le projet prévoit la création de quelque 250 postes de travail. Selon la même source, la mise en œuvre de ce projet de partenariat «s'inscrit dans le cadre des objectifs fixés par les pouvoirs publics en matière de développement et de mise à niveau de l'industrie sucrière pour la conformer aux standards internationaux et aux normes en vigueur dans le monde». Il s'agit, à cet effet, de «dégager dans un premier temps, une capacité de substitution à l'importation pour ensuite assurer une offre exportable et contribuer, de la sorte, à la sécurité alimentaire du pays et l'équilibre de la balance des paiements». L'Algérien espère également, à travers ce partenariat, «profiter des opportunités d'accès aux nouvelles technologies, sécuriser les approvisionnements en matières premières et améliorer la qualité des produits fabriqués au bénéfice de toutes les autres industries utilisatrices du sucre». Il aspire aussi contribuer à l'amélioration «des pratiques managériales et aussi développer la pénétration des producteurs algériens aux marchés internationaux. En outre, la concrétisation du projet permettra au groupe français «une entrée sur un marché prometteur avec l'appui d'un partenaire local disposant d'une bonne connaissance de la place et d'un solide réseau de distribution». Les deux partenaires envisagent d'autres projets dans la filière agroalimentaire, indique-t-on. Le groupe La Belle, dont la contribution au projet est de 65%, est spécialisé depuis une vingtaine d'années, dans le négoce international des denrées alimentaires de première nécessité, précise-t-on. Cette société qui détient environ 35% de la demande nationale, opère notamment dans les domaines de la minoterie, la semoulerie, les pâtes alimentaires, la torréfaction de café, des huiles alimentaires et la margarinerie, selon le groupe. De son côté, le Français Cristal-Union, qui participe à hauteur de 35% dans le projet, représente quelque 20% de la production française de betterave. L'expansion régulière de cette société qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros en 2010, «lui a permis d'atteindre une taille commerciale similaire à celle des principaux groupes européens dans le marché du sucre», explique-t-on. Employant près de 1.500 travailleurs et 6.000 agriculteurs, Cristal-Union propose différents produits notamment le sucre industriel et le sucre de bouche qu'elle commercialise principalement en Europe. Les importations de sucre roux ont atteint 1 million de tonnes en 2010 pour un montant de 495 millions de dollars, selon les chiffres des Douanes.