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Malgré la grogne des banquiers sur la disposition du payement des transactions de 500.000 dinars et plus : Le chèque de la «discorde» entrera en vigueur fin mars
Le gouvernement algérien veut appliquer, coûte que coûte, la disposition de la loi des Finances rendant obligatoire l'utilisation du chèque comme moyen de paiement des transactions de 500.000 dinars et plus. Lors du Conseil du ministre d'avant-hier, il a été décidé, en effet, d'«approfondir la concertation, l'explication et la communication sur les avantages pour l'économie qui découleront du recours au paiement par chèque pour les montants égaux ou supérieurs à 500.000 DA, ainsi que de la généralisation de la facturation à toutes les transactions commerciales », relève-t-on du communiqué. Notons qu'un mouvement de contestation s'est déclenché au sein des banques algériennes. Selon des sources concordantes, l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) a réuni en urgence les directeurs de trésorerie des banques algérienne à Alger, le jeudi 27 janvier courant, afin d'accélérer les procédures de la mise en œuvre de cette mesure qui se veut salutaire de l'économie algérienne, en éradiquant les transactions informelles. D'après des interlocuteurs qui ont assisté à cette réunion, les banquiers ont presque tous souligné, tout simplement, que leurs établissements ne sont pas prêts. Ces derniers justifient leurs réticences par les «difficultés de fonctionnement du système de télécompensation et les défaillances de la centrale des risques», entre autres. A contrario, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'ABEF, a déclaré que cette mesure est la volonté du président de la République, et suscite le respect de la date butoir, à savoir le 31 mars prochain. De leur côté, les grossistes ne sont nullement enthousiastes d'appliquer cette mesure et préfèrent les transactions sans factures. C'est, d'ailleurs, en prévision de l'entrée en vigueur de cette mesure qu'ils ont brutalement augmenté le prix des denrées alimentaires de base, le sucre et l'huile. Répercutée directement par les détaillants, celle-ci a été l'étincelle des manifestations du mois de janvier... Ainsi donc, le gouvernement est tenu de mettre en œuvre, sans délai, les directives présidentielles relatives à la stabilisation et à la régulation du marché des produits alimentaires de base et d'en présenter un rapport d'étape à la fin du mois de mars prochain. Réguler le marché et éradiquer la «maffia de l'alimentaire » Réguler le marché de l'alimentaire est parmi les visées majeures du gouvernement algérien qui veut en finir avec la mainmise des réseaux maffieux qui ont pris en otage ce créneau commercial pesant des centaines de milliards quotidiennement. Il s'agit en fait, selon le communiqué, «de la régulation du marché et de la préservation du pouvoir d'achat des citoyens face aux fluctuations des cours des produits alimentaires de base sur les marchés internationaux », souligne le président Abdelaziz Bouteflika, qui a également «considéré que cette question fondamentale doit être l'objet de consolidations, dans le sens des décisions déjà prises l'année dernière et celles depuis le début de cette année ». A ce titre, des instructions ont été émises au gouvernement. S'agissant d'élargir notamment aux légumes secs, le champ d'application du dispositif de stabilisation des prix des produits de base. Ce dernier, déjà effectif pour le blé et le lait, vient d'être élargi au sucre et à l'huile alimentaire ; de fixer, en concertation avec les opérateurs et associations concernés, les marges de prix plafonds applicables pour ces produits et leurs dérivés, à la production ou à l'importation, ainsi qu'aux niveaux de la distribution et de la vente au détail, d'impliquer les pouvoirs publics dans l'approvisionnement et la régulation du marché local en produits alimentaires de base, d'intensifier l'encouragement du développement de la production agricole et agroalimentaire locales ainsi que la régulation du marché des produits maraîchers et des viandes… ». Alléger les formalités pour lutter contre le commerce informel Le président Abdelaziz Bouteflika a aussi chargé le gouvernement «d'alléger les formalités et procédures destinées au transfert du petit commerce informel sur la voie publique vers des sites aménagés, en concertation avec les associations et représentants des concernés, et par conséquent, l'application des dispositifs afférents à ces deux mesures sera donc différée jusqu'à la réunion des conditions requises», lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres. 5.000 postes budgétaires pour renforcer le contrôle Le gouvernement a également de «renforcer l'administration du contrôle commercial pour un meilleur encadrement du marché. A ce titre, cette administration doit prendre les dispositions requises pour pourvoir, avant la fin de l'année prochaine, les 5.000 postes budgétaires initialement mis à sa disposition sur la période quinquennale. Le gouvernement accompagnera cette mesure d'appui en tant que de besoin».