Une rencontre a été organisée jeudi sur l'initiative de l'Institut de développement des ressources humaines (IDRH), en hommage au regretté Abdelkader Alloula à l'occasion du 17ème anniversaire de son assassinat par les terroristes. Il a été surpris par les balles meurtrières en début de soirée du mois de ramadan de 1994, après la rupture du jeûne, alors qu'il se rendait au Palais des Arts et de la culture, Zeddour-Brahim Belkacem, où il devait animer une conférence sur le théâtre, un art auquel il a consacré sa vie entière. En collaboration avec la Fondation portant le nom du défunt, la table ronde s'est déroulée à haï El Menzah, ex-Canastel, a réuni de nombreuses personnes du monde universitaire et des adeptes du 4ème art qui ont évoqué le parcours d'un homme dont la morphologie correspondait parfaitement avec sa stature artistique. Alloula a été, en effet, comédien et metteur en scène avant de devenir auteur dramatique « par la force des choses », comme il le disait lui-même. Les intervenants à cette rencontre n'ont pas manqué de souligner que le disparu s'intéressait au sort des enfants cancéreux de la wilaya d'Oran auxquels il consacrait beaucoup de temps et d'énergie dans le but d'atténuer leur souffrance ou, tout au moins, les aider à la supporter. Concernant son parcours artistique, Alloula qui a fait ses débuts à la maison de jeunes du quartier Sidi Bachir, ex Plateau St. Michel, a joué dans « Les enfants de la Casbah » l'une des premières pièces réalisée par le Théâtre national algérien après sa création. Il a ensuite réalisé plusieurs pièces dont « Numance ». Ne trouvant sans doute pas de textes pouvant attirer son attention, Alloula s'était mis à écrire ses propres pièces dont il assurait également la mise en scène. Le premier coup d'essai aura été un coup de maître, avec la pièce « El khobza » créée au théâtre régional d'Oran. Ce sera le début d'une nouvelle carrière incontestable d'auteur-metteur en scène qui récidivera avec la fameuse trilogie» Lagoual»- «El lithem»- «Lejouad», «où l'inénarrable Sirat Boumediene brûla les planches. La dernière création de Alloula a été « Arlequin, valet des deux maîtres». A noter qu'au cours de son intervention à cette rencontre, l'enseignant chercheur, Mohamed Bensalah, a considéré que «l'oeuvre de Alloula est toujours d'actualité», estimant encore que «ses pièces n'ont pas pris une ride au regard des sujets qu'elles abordaient». Il a été signalé, en effet, que plusieurs oeuvres à succès sont encore jouées aujourd'hui encore par des jeunes troupes théâtrales.