Le leasing immobilier, quasi inexistant en Algérie, débarque sur le marché bancaire. Le leasing immobilier, quasi inexistant en Algérie, débarque sur le marché bancaire. En effet, l'offre du leasing immobilier a commencé chez la Société de refinancement hypothécaire (SRH) depuis une dizaine de jours, a annoncé samedi à Alger, son président directeur général, Abdelkader Beltas. Le leasing, rappelle-t-on, est une opération commerciale et financière par laquelle une société financière (crédit-bailleur) achète un bien à usage professionnel, commercial ou industriel pour le céder à un tiers (crédit-preneur) en vue de l'exploiter pour une durée déterminée en contrepartie de loyer à verser périodiquement. A la fin du contrat, le crédit-preneur peut restituer le bien au bailleur, demander le renouvellement du contrat ou acquérir le bien au prix convenu dans le contrat. «Nous avons entamé l'opération du leasing le 13 avril en cours et nous avons déjà reçu quelques demandes. Nous avons quatre contrats en cours de discussion dont un qui doit être signé cette semaine avec une entreprise privée», a-t-il déclaré dans un entretien à l'APS. «Les opérateurs intéressés sont priés de prendre contact avec la société. Actuellement l'opération est centralisée au niveau de notre siège (Said Hamdine-Alger) mais si la demande augmente nous pourrions ouvrir de nouvelles agences dans le future», a-t-il dit. En mars dernier, le Conseil de la monnaie et du crédit avait autorisé cette société publique à élargir ses activités au leasing immobilier. Mais certains opérateurs continuent de confondre leasing immobilier et mobilier, selon M. Beltas. «Nous finançons uniquement les biens immobiliers c'est à dire immeubles administratifs, magasins, installations industrielles et commerciales...et non pas les équipements», a-t-il précisé. Selon un document de la SRH, le leasing immobilier concerne «l'acquisition de terrains bâtis, immeubles existants ou à ériger, parties d'immeubles, immeubles commerciaux, bureaux, halls de production, halls industriels ou de stockage, biens mobiliers transformés en immeubles par incorporation ainsi que les installations hôtelières et de loisirs». «Notre objectif est d'accompagner les professionnels, qui ont au moins 3 ans d'activité, pour le développement de leurs entreprises et nous leur offrons pour cela un financement à long terme allant de 5 ans à 15 ans et c'est ce type de financement qui manque sur le marché actuellement», a-t-il ajouté. «Nous pouvons aussi, à la demande d'un opérateur, acheter un terrain sur lequel nous (SRH) construisons des immeubles pour les louer ensuite selon la formule du leasing», a-t-il souligné. Quant au financement direct du logement par la SRH, M. Beltas a souligné que cette société agissait en tant que «banque centrale pour l'habitat», ses missions se limitant «au refinancement des crédits immobiliers et non pas au financement direct des logements, qui incombe aux banques». Selon ce responsable, les services de leasing offerts actuellement sont plutôt orientés vers le leasing mobilier sur le court et le moyen termes (1 à 3 ans). Le leasing mobilier représente 10% des financements bancaires Alors que le leasing immobilier est quasi-absent sur le marché, le leasing mobilier, pratiqué par une dizaine d'établissements publics et privés, représente actuellement quelque 10% du montant des financements bancaires, selon le Délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), M. Abderrahmane Benkhalfa. Mais comme il s'agit d'un financement souvent faible en terme de volume, son importance réside surtout dans le nombre élevé des PME concernées, a-t-il précisé à l'APS. Avec un financement de 100% de la valeur du bien immobilier, sans l'exigence d'un apport personnel ni de garantie, le crédit-bail constitue «la réponse idoine aux attentes des PME en extension aux professions libérales ainsi qu'aux grandes entreprises», a-t-il soutenu. Interrogé sur la raison pour laquelle les nouvelles activités restent exclues des opérations du leasing immobilier, M. Beltas a expliqué que c'était «le cas dans tous les pays du monde, les crédits bancaires étant les plus appropriés à cette catégorie d'opérateurs». En plus du leasing, la SRH, déjà expérimentée dans le refinancement hypothécaire, exercera également le «refinancement du leasing». «Les sociétés du leasing publiques et privées, même si elles sont nos concurrents, peuvent nous solliciter en cas où elles sont en manque de liquidités pour avoir un financement à long terme», a-t-il expliqué. Interrogé par ailleurs sur le déroulement des opérations de refinancement hypothécaire, M. Beltas a rappelé que la SRH a été créée en 1997 «au moment où ces banques manquaient effectivement d'argent». Vu les surliquidités existant actuellement au niveau des banques, l'intervention de cette société dans le refinancement n'est pas donc à l'ordre du jour, selon son PDG qui a rappelé que la dernière opération dans ce domaine remontait à l'année 2009. Le refinancement hypothécaire consiste à doter les banques de liquidités nécessaires aux crédits immobiliers (logement en premier lieu), surtout en cas où les ménages trouvent des difficultés à respecter leurs engagements bancaires. Le capital de la SRH, estimé à 4,1 milliards de DA est détenu par le Trésor public, les banques et les compagnies d'assurances publiques. Les fonds propres de la société sont estimés à un (1) milliard de DA.