Le Sénat américain a salué les réformes engagées en Algérie et le niveau «remarquable» atteint dans le partenariat algéro-américain dans la lutte contre le terrorisme. Lors de l'audition du futur ambassadeur des Etats-Unis à Alger, M. Henry Ensher, par le Sénat, dans le cadre de la procédure de sa confirmation, le président de la sous-commission sénatoriale du Moyen-Orient, M. Robert Casey, a déclaré que «la décision de l'Algérie de lever l'état d'urgence est une étape positive» dans le processus des réformes. En outre, a-t-il observé, «le mouvement de manifestations en Algérie a été plus limité par rapport à ceux des autres pays de la région» du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), en précisant que «les revendications sont davantage d'ordre économique et sociale que politique». Par ailleurs, il a affirmé que l'Algérie est un partenaire «stratégique important» des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Dans ce sens, il a considéré que le gouvernement algérien a tenu un «rôle de leadership actif» dans les efforts de l'Union africaine pour lutter contre le terrorisme. De surcroît, M. Casey a avancé que le Groupe de contact algéro-américain de lutte contre le terrorisme «va contribuer à élargir la coopération existante entre les Etats-Unis et l'Algérie pour assurer une plus grande sécurité, la paix et le développement dans la région». De son côté, le futur ambassadeur américain à Alger a indiqué lors de cette audition au Sénat que les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie «n'ont jamais été aussi fortes» et que l'Algérie est «un important fournisseur de l'énergie à la fois aux Etats-Unis et à l'Europe». L'Algérie «joue également un rôle essentiel sur les lignes de front de lutte contre l'extrémisme violent, comme elle a une connaissance de première main de l'importance de maintenir une vigilance constante contre ceux qui veulent nous faire du mal», a affirmé M. Ensher. Sur ce point, a-t-il tenu à préciser devant le Sénat, «le président Bouteflika a été le premier dirigeant arabe qui avait appelé le président Bush après les attentats du 11 septembre pour lui présenter les condoléances, ce qui reflète notre vision commune des dangers posés par le terrorisme et a conduit à une plus grande coopération». Par ailleurs, a poursuivi M. Ensher, «le président Bouteflika a annoncé récemment d'importantes réformes du système algérien», ajoutant que le gouvernement algérien «a élaboré une meilleure capacité pour défendre efficacement les droits de la société civile, qui existent déjà en vertu de la Constitution algérienne». Un rôle important Sur le plan international, le futur ambassadeur a estimé que «l'Algérie a longtemps joué un rôle important dans les affaires de l'Afrique et du Moyen-Orient et dans la résolution des conflits dans toute la région. Son rôle de médiateur dans les conflits dans le Sahel demeure essentiel pour y trouver des solutions pacifiques». «Il s'agit d'un Etat membre de premier plan de la Ligue arabe, de l'Union africaine et de l'Organisation de la conférence islamique», a-t-il noté. Interrogé par le sénateur républicain, M. James Risch, sur la façon dont peuvent évoluer les manifestations à Alger et sur les perspectives politiques de l'Algérie, M. Ensher a tenu à préciser devant le Sénat que ces manifestations «reposent plus sur des aspirations économiques, sociales et politiques dans un cadre n'exigeant pas le départ d'un responsable particulier. C'est une énorme différence par rapport aux autres manifestations dans la région» de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. A ce propos, il a affirmé que le gouvernement algérien «essaie de répondre aux revendications de la population par une plus grande ouverture, une amélioration de la liberté de la presse et un accès plus large à la gestion des affaires du pays». Outre la levée de l'état d'urgence, a-t-il expliqué, le gouvernement algérien «a promis que la législation nécessaire pour atteindre tous ces objectifs doit être prête dans le courant de l'automne de cette année». «Il y a donc une bonne évolution de la démarche» dans les réformes en Algérie, a affirmé M. Ensher. Quant au risque que la situation puisse évoluer vers une perte de contrôle de la situation sécuritaire à l'instar d'autres pays de la région, M. Ensher a exclu cette éventualité. «Franchement, je ne m'attends pas à ce qu'une telle chose se produise» en Algérie, a-t-il affirmé. En effet, a-t-il soutenu, «l'Algérie a beaucoup de ressources à mettre à profit. Il y a des revendications de longue date, il y a une tradition de la pratique démocratique et il y a un sentiment que la démocratie est déjà la voie à suivre. Et donc, je suis vraiment tout à fait optimiste sur l'avenir de l'Algérie».