La désignation de ce diplomate s'opère dans un contexte régional particulier marqué par les révolutions dans de nombreux pays arabes. Un CV étoffé, une carrière pleine, un expert de la diplomatie de guerre. Henry S. Ensher, le tout nouveau ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire des Etats-Unis d'Amérique à Alger, affectionne particulièrement les capitales «chaudes» de la planète : Kaboul, Baghdad, Mascate, Damas, Tel-Aviv, Djedda… Le diplomate américain, qui vient d'être agréé par le gouvernement algérien, en remplacement de David Pearce – désigné par le président Bush en juin 2008 –, affiche des états de service impressionnants, il a occupé plus d'un poste sensible dans chacune des capitales citées. Une semaine après son agrément, le site web de l'ambassade américaine à Alger reste muet sur la désignation provisoire de Henry S. Ensher. Aucune référence biographique ni CV n'ont été à ce jour publiés par la représentation diplomatique US. Sa nomination définitive, argue-t-on au niveau de l'ambassade, doit d'abord être confirmée par le Congrès et annoncée publiquement par le président américain en personne. Avant d'atterrir à Alger, où il avait déjà servi, Son Excellence l'ambassadeur Ensher – c'est son premier poste en qualité d'ambassadeur – était directeur du State Department's Senior Civilian Representative for Afghanistan (Bureau des affaires afghanes au département d'Etat) et a travaillé en étroite collaboration avec Richard Holbrooke, ancien envoyé spécial US pour l'Afghanistan et le Pakistan. En 2008, il a été directeur du Bureau des affaires de l'Asie du Sud et du Centre Asie. Henry Ensher était auparavant directeur du Bureau de l'Irak. Il a été désigné, après les attentats du 11 septembre 2001, chef de la Commission des sanctions des Nations unies contre l'Irak auprès du département d'Etat (Head of the UN Sanctions vs. Iraq at the State Department). En Irak, un pays que ce diplomate connaît très bien, il a occupé tour à tour les fonctions de conseiller politique à l'ambassade US et au sein de la Station de la CIA à Baghdad (2004-2005), d'adjoint de l'ambassadeur Robert Ford (ancien ambassadeur américain à Alger, ndlr). Il a entamé sa carrière en 1983 au département des Affaires étrangères. En 1987, il est conseillé politique à l'ambassade américaine à Djedda (Arabie Saoudite), puis à Mascate (Oman), avant d'être rappelé au bureau du département d'Etat d'Intelligence et Recherche à Washington. M. Ensher occupera également, à l'ambassade américaine à Damas (Syrie), la fonction d'officier économique/commercial (1995). La désignation de Henry S. Ensher en qualité d'ambassadeur à Alger s'opère dans un contexte régional particulier marqué par les révolutions dans de nombreux pays arabes. Elle intervient en plein chassé-croisé d'officiels américains dans la région de l'Afrique du Nord secouée par les révoltes tunisienne et libyenne. Elle fait suite à la visite à Alger du sous-secrétaire pour les Affaires politiques américain, William J. Burns, (le 24 février), du coordonnateur pour le contre-terrorisme au département d'Etat américain, Daniel Benjamin (2 mars), ainsi que celle du conseiller principal du président Barack Obama pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, John Brennan, effectuée les 16 et 17 janvier dernier.