Manifestement, l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique veulent donner un nouveau souffle à leurs relations économiques. Les contacts entre les communautés d'affaires des deux pays s'intensifient. Alors qu'une délégation de 30 chefs d'entreprises américains séjourne actuellement en Algérie, une autre manifestation consacrée cette fois à l'industrie pharmaceutique a été d'ores déjà programmée pour les 8 et 9 juin prochains. Les équipements médicaux ainsi que les infrastructures hospitalières seront également à l'ordre du jour cette journée. Une trentaine de représentants de grands laboratoires et d'entreprises amérciaines spécialisées dans ces domaines ont confirmé leur présence à ce rendez-vous. Autant dire que la crème de la crème de l'industrie pharmaceutique américaine et du secteur de la santé de ce pays y participeront. Il en est ainsi de Eli Lilly, Pfizer, Merck, Johnson-Johnson et GlaxoSmithKline ainsi que les géants de la biotechnologie tel que Amgen and Genetech et les fabricants de matériel médical tel que General Electric Healthcare et Raytheon Healthcare. La compagnie des tests cliniques Arianne sera également présente. L'intérêt des grandes entreprises américaines pour ces secteurs en particulier n'est pas fortuit. En effet, le marché algérien des médicaments, évalué à près de 159 milliards de dinars (2,35 milliards de dollars), devrait atteindre les 209 milliards de dinars (2,94 milliards de dollars) en 2013 soit un taux de croissance annuel de 5,62%. Par ailleurs, l'Etat algérien avait décidé de consacrer au secteur de la santé pas moins de 20 milliards d'euros d'investissements entre 2009 et 2025. Ce programme qui intéresse fortement les entreprises américaines, s'apparente à un véritable plan Marshall qui vise à redorer le blason d'un secteur sans cesse entaché par des scandales et dont le personnel monte souvent au créneau pour revendiquer de meilleures conditions socioprofessionnelles. Ce montant important sera consacré, entre autres, à moderniser des hôpitaux saturés et dont le moins que l'on puisse dire sont vétustes mais aussi à accroître les infrastructures sanitaires et moderniser le système de santé de l'Algérie. Il prévoit la construction de nouvelles infrastructures sanitaires et la modernisation des hôpitaux existants. Ce programme ambitionne, également, d'augmenter les capacités d'accueil des structures sanitaires en les doublant d'ici à 2025. Le taux de lits par habitants est actuellement de 1,7 pour 1.000. Il faut dire que certaines infrastructures, à l'image du Centre Marie Curie de l'hôpital Mustapha Bacha, à Alger, spécialisé dans les traitements du cancer, sont arrivées à un degré de saturation qui se fait sentir au niveau de la qualité des soins. Il en est de même pour les maternités où les parturientes sont entassées à plusieurs sur un seul lit. L'Algérie veut, ainsi, se préparer à faire face à l'augmentation sensible de maladies non transmissibles comme le cancer (30.000 nouveaux cas par an), l'hypertension ou encore les pathologies cardiaques qui prédominent aujourd'hui. Les maladies non transmissibles représentent, aujourd'hui, 70% des causes de mortalité contre 20% il y a vingt ans. Pour rappel, les échanges entre l'Algérie et les Etats Unis ont atteint près de 16 milliards de dollars en 2010, dont 13,7 milliards de dollars d'exportations algériennes vers les USA et plus de 2,1 milliards de dollars d'importations.