Une conférence-débat axée sur les opportunités d'affaires entre l'Algérie et la France, a été organisée mardi soir, à Paris, à l'initiative de l'Association d'affaires de la Méditerranée pour l'Algérie (Elma) en partenariat avec le Monitor du commerce international (Moci) et la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP). A la faveur de cette rencontre, des chefs d'entreprise algériens, ont présenté à leurs partenaires français, intéressés par des opportunités d'investissement, le contenu des réglementations et législations appliquées à l'économie nationale depuis 2009, pour les éclairer sur le bien-fondé de la batterie de mesures prises par l'Algérie pour conforter son économie dans le cadre d'un partenariat mutuellement avantageux. Pour quel type de partenariat, est-on prêt de part et d'autre, quelles formes de coopération pour un échange gagnant-gagnant entre les sociétés françaises et algériennes, sont des interrogations parmi d'autres, soulevées par les intervenants algériens et français lors de cette rencontre articulée autour de quatre sessions de travail destinées à éclairer les entrepreneurs français sur les atouts de l'économie nationale. Tour à tour, des opérateurs économiques nationaux sont intervenus pour souligner la portée des mesures prises par l'Algérie, tant décriées par les investisseurs étrangers et que le pays, soucieux de sa souveraineté a adopté pour protéger son l'économie, en réduisant la hausse considérable de importations et promouvoir la production nationale. Donnant son point de vue sur les évolutions récentes, en matière d'environnement des affaires, M. Samir Hadj Ali, à la tête du groupe «Mazars», spécialisé dans l'expertise comptable, a rappelé que l'Algérie avait pris «des décisions souveraines dans un contexte particulier, marqué par la crise économique» et que l'encadrement plus strict des activités des investisseurs et importateurs étrangers, adopté par les autorités algériennes, «étaient destinées à réduire les sorties de capitaux». Revenant sur la loi de Finance complémentaire (LFC) de 2009, il cite les mesures destinées à contrôler les importations, celles visant à réduire la sortie des capitaux et à mieux contrôler les sociétés étrangères (règle de 51/49), ainsi que les principales mesures adoptées dans cadre de la LFC 2010. Me. Moundji Maoui, Avocat en droit des affaires, a déploré pour sa part le «un manque de confiance» entre les entrepreneurs des deux pays, s'interrogeant sur les clefs qui permettraient aux entreprises des deux pays de mieux communiquer pour parvenir à un partenariat profitable aux deux partenaires. Les ressources humaines Il a également cité la question de la ressource humaine, qui, a-t-il dit, «mérite d'être mieux appréhendée, compte tenu de son importance dans le processus d'échanges d'expériences, ainsi que dans la prospection des marchés», tant en Algérie qu'en France. Il s'étonne ainsi que lorsque des entreprises françaises cherchent à s'implanter en Algérie, elles ne trouvent pas sur place des «Maghreb desk» autrement dit, des équipes d'experts susceptibles de préparer l'implantation des sociétés françaises, par leur capacité à maîtriser les caractéristiques des marchés algérien et français. M. Mounir Gaouar, président de «Coffega international», société de négoce, a déclaré que l'Algérie était «prête à accueillir les entreprises françaises qui veulent participer au développement de l'Algérie dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant». Il a en outre souhaité que les entreprises françaises désirant investir en Algérie, «partent avec la volonté d'apporter à l'Algérie, le savoir-faire et le transfert de technologie, qui lui permettront de créer des emplois, exporter des produits finis et permettre à son économie de mettre fin progressivement à sa dépendance des hydrocarbures». M. Gilles Dabezies, directeur des actions et de la coopération internationales à la CCIP, qui lors du débat a qualifié l'Algérie de «plus gros marché du Maghreb» a relevé la présence d'un «véritable tissu industriel» en Algérie, soulignant la «qualité du marché algérien doté de tous les atouts pour attirer les investisseurs français, dont sa solvabilité». Il a également admis que les réglementations prises par l'Algérie, «répondaient à une situation de crise économique qui n'a épargné aucun pays», relevant cependant que les «inquiétudes soulevées par ces mesures devraient toutefois conduire les entreprise françaises à mieux s'adapter au nouvel environnement des affaires en Algérie et réfléchir à des formes de partenariat mutuellement avantageux». Il a assuré que le rôle de la CCIP est précisément d'aider les PME françaises intéressées par le marché algérien, à prendre compte de la réalité juridique, fiscale et financière de ce marché «pour mieux appréhender les avantages d'un marché aussi important que celui de l'Algérie». L'eurodéputé Jean Marc Cavada, a quant à lui souligné «les promesses et potentiels que recèle l'Algérie», estimant que l'Europe a «une responsabilité pour nouer des accords de plus haut niveau de partenariat avec la rive sud et notamment avec l'Algérie qui combine des facteurs que d'autres pays n'ont pas pour l'instant», à savoir «une prétention économique avec un facteur de richesse extrêmement important». Cette rencontre intervient dans le sillage du forum d'affaires algéro-français, réuni en mai dernier à Alger pour initier de nouveaux projets ou en relancer d'autres.