En plus des questions politiques et de la situation à l'échelle régionale et internationale, les dossiers économiques étaient également au menu de la visite d'hier du chef de la diplomatie française, Alain Juppé, à Alger. La volonté d'aller vers un partenariat d'exception est affichée des deux côtés. L'arrivée de M. Juppé attendu également aujourd'hui à Oran couronne plusieurs visites ministérielles françaises entamées depuis 2010. Des visites qui ont abouti à des engagements de partenariat et des signatures d'accords dans certains domaines économiques. Cette visite intervient après celle de l'envoyé spécial du président Nicolas Sarkozy, Jean Pierre Raffarin, lequel a discuté avec son interlocuteur algérien, le ministre de l'Industrie, de la PME et de l'investissement, Mohamed Benmeradi, de plusieurs projets qui font partie du lot des douze dossiers en négociations depuis fin novembre 2010.A l'issue de ce forum qui a regroupé plus de 600 entreprises, deux accords ont été signés, l'un dans l'industrie pharmaceutique avec Aventis et l'autre dans les assurances avec le groupe Axa. Pour l'automobile, le dossier Renault attend d'être bouclé. La visite d'Alain Jupé qui a eu des entretiens notamment avec le premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été une autre occasion pour aborder ce dernier dossier et d'autres. Avec la multiplication des visites et des forums consacrés à l'économie, l'intérêt à l'investissement français en Algérie est de plus en plus affiché. Dans ce cadre et le sillage du forum d'affaires algéro-français de mai dernier, une conférence-débat axée sur les opportunités d'affaires entre l'Algérie et la France, s'est tenue, mardi dernier à Paris, à l'initiative de l'Association d'affaires de la Méditerranée pour l'Algérie (Elma) en partenariat avec le Monitor du commerce international (Moci) et la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP). Les chefs d'entreprise algériens ont présenté à leurs homologues français les opportunités d'investissement, le contenu des réglementations et législations appliquées à l'économie nationale depuis 2009.Il est attendu que de nouveaux projets soient initiés et que d'autres soient relancés surtout que les potentialités de l'Algérie sont importantes, comme l'avait souligné l'eurodéputé Jean Marie Cavada. Il avait estimé à ce sujet que l'Europe a «une responsabilité pour nouer des accords de plus haut niveau de partenariat avec la rive sud et notamment avec l'Algérie qui combine des facteurs que d'autres pays n'ont pas pour l'instant», à savoir «une prétention économique avec un facteur de richesse extrêmement important». Les Français veulent justement tirer profit de ces richesses en cherchant à rattraper le temps perdu en Algérie en matière d'investissements. Et ce d'autant que la France fait face à de sérieux concurrents comme la Chine. Le secrétaire français au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, l'avait noté lors de sa dernière visite à Alger. S. I.