Tayeb Belaiz a affirmé que la justice s'est prononcée depuis 2006 sur 7.324 affaires liées à la corruption. M. Belaiz qui répondait aux questions des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) lors d'une session plénière consacrée à l'examen des projets d'amendement du code pénal et de la loi relative à la lutte contre la corruption, a souligné que la justice avait procédé dans le cadre du traitement de ces affaires de corruption, à la saisie de fonds et la recupération de biens detournés. Il a réfuté l'idée selon laquelle «la justice manque de fermeté» face à la corruption affirmant que cela découlait d'un travail discret en application du principe de confidentialité et de non divulgation des noms de personnes condamnées dans le souci de préserver la réputation de leurs familles. Rappelant que la lutte contre la corruption «n'est pas l'affaire de la justice seulement», M. Belaiz estimé que ce phénomène existait dans toutes les sociétés appelant à l'implication de tout un chacun pour faire face à ce fléau. Il a relevé dans le même contexte que «des affaires graves sont entre les mains de la justice dont personnes n'a le droit de commenter et de divulguer y compris le ministre de la Justice» ajoutant que «des cadres dans des entreprises sollicitent l'intervention du ministre de la Justice pour la libération de l'un des accusés dans des affaires de corruption». Répondant à un député qui a déploré «l'absence d'une volonté politique de lutte contre la corruption, M. Belaiz a rappelé que la loi sur la lutte contre la corruption avait défini 31 délits . Il a indiqué dans ce sens que «l'Algérie veille à assurer un équilibre entre la préservation des deniers publics, la poursuite de la lutte contre la corruption et la protection des cadres honnêtes qui existent malgré l'omniprésence de ce phénomène dans tous les secteurs». Le ministre a par ailleurs déploré «l'application inégale» des lois à tous les niveaux face l'impunité. Cela «porte atteinte à l'économie nationale», a-t-il dit. «Nous devons nous armer de volonté et de courage» pour diagnostiquer et traiter la situation», a-t-il insisté. A une question sur la non déclaration par les hauts responsables de l'Etat et les ministres de leurs patrimoine à l'entrée et à la sortie de leurs mandats, le ministre a rappelé que les députés de l'APN eux-mêmes avaient refusé de voter la loi prévoyant cette déclaration.