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Urgence d'un débat national sur le bilan socioéconomique de l'Algérie et ses perspectives *
Publié dans Le Financier le 26 - 06 - 2011

L'Algérie fêtera le 05 juillet 2011 ses 49 années d'indépendance politique. Contrairement à certains discours démagogiques, le printemps arabe avec le risque de contagion a forcé les dirigeants algériens à des consultations politiques notamment de la commission BENSALAH qui ont pris fin dans une atmosphère, selon la majorité des observateurs nationaux et internationaux impartiaux, d'insatisfaction, autant d'ailleurs que la rencontre organisée par le conseil économique et social sur la société civile.
Professeur Docteur Abderrahmane MEBTOUL *
Elles se poursuivront avec l'audience qu'accordera le président de la République à certaines personnalités dites nationales durant le mois de Ramadhan. La télévision algérienne vivant à l'ère du parti unique fait état comme toujours et sans analyse objective par contre d'un bilan euphorique. Les dirigeants algériens tireront-ils les leçons des expériences historiques en s'attaquant à l'essentiel du blocage qui est le fonctionnement du système et non aux apparences en évitant d'assimiler l'Algérien à un tube digestif, afin de mette le pays sur le bon chemin , éviter une explosion sociale inévitable et l'ingérence étrangère qui serait alors inévitable? S'il faille éviter la sinistrose car tout ce qui a été entrepris depuis l'indépendance politique n'a pas été totalement négatif, surtout après une décennie sanglante entre 1990/1999 où la demande sociale a été comprimée et l'économie à l'arrêt, il faut également éviter l'autosatisfaction source de névrose collective. Et ce comme en témoigne les tensions sociales qui touchent tous les secteurs et toutes les wilayas de l'Algérie, reflet d'une aisance financière et des inquiétudes pour l'avenir résumé par cette phrase lapidaire : un Etat riche mais une population de plus en plus pauvre. Aussi, l'objet de cette modeste contribution est de situer avec objectivité le débat qui engage la sécurité nationale.
I.-L'Algérie ne saurait occulter les mutations mondiales , dont la nouvelle restructuration productive mondiale, la guerre récente des monnaies , aspirant adhérer à l'organisation mondiale du commerce (OMC) et étant liée à un Accord de libre échange avec l'Europe, signé en toute souveraineté par le gouvernement algérien, applicable depuis le 01 septembre 2005 postulant un dégrèvement tarifaire progressif allant vers zéro horizon 2017/2020 qui aura un impact sur le choix des projets futurs, les entreprises algériennes étant les plus fragiles du bassin méditerranéen. L'Algérie devrait méditer l'échec récent en ce mois de juin 2011 des négociations pour le report du dégrèvement tarifaire en 2020. Trois ans suffiront-ils pour créer de véritables entreprises compétitives ? Dans cet Accord, l'Algérie s'est engagée à aller résolument vers une économie de marché qui a ses propres règles de fonctionnement, n'existant pas d'économie de marché spécifique mais des spécificités sociales, d'aller vers la libéralisation de son économie, ce qui saurait signifier ouverture sauvage mais une ouverture maitrisée. Des divergences se sont manifestées depuis la promulgation des lois de finances complémentaire 2009/2011 encadrant et limitant l'investissement étranger. Dialogue de sourd : l'Algérie reproche à l'Europe le manque d'enthousiasme dans l'investissement invoquant que les baisses tarifaires auraient entraîné un manque à gagner de 2 milliards de dollars en 2009 et seraient de 7 milliards de dollars horizon 2017 selon le document présenté par l'Algérie le 15 juin 2010 à Bruxelles lors de l'évaluation de l'Accord et l'Europe reproche à l'Algérie le manque de visibilité dans les réformes micro-économiques et institutionnelles. Les contraintes seront plus dures si l'Algérie adhère à l'organisation mondiale du commerce (OMC). Le nombre de questions posées à l'Algérie lors des négociations ayant certes baissé, pour fin 2009, étant passé de 325, à 96, mais restent les questions fondamentales toujours en suspens posées surtout par l'Europe et les Etats-Unis d'Amérique, comme la dualité des prix du gaz, la libéralisation des services, la libre circulation des biens et des capitaux et une nette volonté politique d'accélérer le processus de privatisation des segments concurrentiels.
II.- La population algérienne était de 35,6 millions d'habitants au 1er janvier 2010 et l'Office des statistiques ((ONS) donne une population de 36,3 millions d'habitants au 1er janvier 2011. Concernant la structure de la population, la répartition par âge fait ressortir que la population âgée de moins de 15 ans constitue 28,2% de la population totale et celle de moins de 5 ans, 10%, ce qui témoigne de l'augmentation récente de la natalité. La population active devrait dépasser les dix (10) millions et la demande d'emplois additionnelle varierait entre 300.000 à 400.000 personnes par an, nombre d'ailleurs sous estimé puisque le calcul de l'ONS applique un taux largement inférieur pour les taux d'activité à la population féminine, représentant pourtant la moitié de la population active et dont la scolarisation est en forte hausse. Pourtant le taux de chômage officiel est estimé à 10,2% en 2009 contre 11,3% en 2008 mais incluant les sureffectifs des administrations, des entreprises publiques, les emplois dans la sphère informelle et les activités temporaires de moins de six (6) mois en majorité des emplois improductifs refaire les trottoirs ou désherber les routes. Or, taux d'emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité. Selon les données statistiques tant de l' ONS que le bilan officiel de la situation socio-économique du Ministère des Finances diffusé lors de l'audience du président de la République le 25 août 2010 , malgré une injection massive de la dépense publique , l'Etat dépense 2 fois plus que la moyenne des pays émergents d'Asie avec des résultats deux fois moindres. Le taux de croissance global de l'économie est relativement faible, sachant qu'un accroissement par rapport à un taux de croissance faible de l'année précédente (ce qui est le cas de l'Algérie) donne toujours en valeur relative un taux de croissance faible même si le taux est supérieur l'année qui suit. Il aurait été de 2% en 2007/2008, 3% en 2009, (contre 5% entre 2005/2006) et selon les estimations internationales à 4 % en 2010, à 3,5% en 2011 et à 3,6% entre 2012 et 2014. Le produit intérieur brut en valeur nominale est de 154,4 milliards de dollars en 2009 et 161,9 milliards de dollars fin 2010 selon le FMI, montant en contradiction avec celui annoncé par le gouverneur de la banque d'Algérie car il faut raisonner à prix constants et non à prix courants de peu de signification ( déflater par la hausse des prix à la production). Hors hydrocarbures, le taux de croissance officiel a été pour 2009/2010 de 9,3% contre 6% en 2008 tiré essentiellement par l'agriculture et le BTPH, la loi de finances 2011 adoptée en conseil des ministres le 28 septembre 2010 donnant une prévision pour 2011 de 4% de taux de croissance du PIB dont 6% hors hydrocarbures. Face à ces données officielles notamment du taux de croissance, l'on peut démontrer aisément à partir du renversement de la matrice du tableau d'échange inter- industriel que la rente des hydrocarbures participe pour plus de 80% directement et indirectement à travers la dépense publique au taux de croissance officiel, ne restant aux seuls créateurs der richesses que moins de 20% dans la création de la valeur. Entre le taux de croissance réel et le taux de chômage officiel, nos calculs donnant un taux de chômage corrigé bien plus important
III.- Pour le gouvernement, le taux d'inflation a été de 1,6 % en 2005, 3% en 2006, à 3,5 % en 2007, 4,5% en 2008, 5,7% en 2009 et paradoxe, 4% en glissement annuel pour 2010. Or, selon un document relatif à une étude sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, du centre de recherche américain, Casey Research en date du 6 mars 2008, le taux d'inflation en Algérie serait 12 % pour l'année 2008, contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena.
Le taux d'inflation officiel repose sur un indice largement dépassé, alors que le besoin est historiquement daté. Un agrégat global comme le revenu national par tête d'habitant peut voiler d'importantes disparités entre les différentes couches sociales. Une analyse pertinente doit lier le processus d'accumulation la répartition du revenu ( 70% percevant moins de 200 euros par mois net) , le modèle de consommation par couches sociales , l'évolution des biens de première nécessité dont la hausse entre 2009/2010 est supérieure à Certes, le SNMG a plus que doublé en passant de 6.000 à 15 000 dinars ces dernières années, à prix courants, mais devant déflater par le taux d'inflation réel pour déterminer le véritable pouvoir d'achat, 10% où les ménages en dessous de 200 euros consacrent 80% de leurs revenus. Aussi, une interrogation s'impose : comment est-ce qu'un Algérien, qui vit au SNMG, (120 euros par mois, soit 4 euros par jour alors que le kilo de viande est depuis les six mois de 2010 de 10 euros) fait face aux dépenses incontournables : alimentation, transport, santé, éducation. La cellule familiale, paradoxalement, la crise du logement (même marmite, même charges) et les transferts sociaux qui atteindront plus de 1.200 milliards DA en 2011, soit 18% du budget général de l'Etat et plus de 10% du PIB (taux identique entre 2009/2010) jouent temporairement comme tampon social ?
IV- Les exportations pour 97,6% en 2009/2010 représentées par les hydrocarbures libellées en dollars, d'où l'importance d'être attentif aux fluctuations des taux de change au niveau international, ont reculé d'environ 40% en 2009 par rapport à 2008. . Cependant pour le bilan de l'année 2010 selon le gouverneur de la banque d'Algérie, il ya eu un retour de tendance en 2010 et le premier trimestre 2011. La dette publique représente 3,5% du PIB et moyenne annuelle, le prix du baril de pétrole a évolué autour de 80,15 dollars en 2010 contre 62,26 dollars en 2009. Les effets l'évolution des cours du brut se sont matérialisés par une augmentation des exportations des hydrocarbures, une performance de 26,4% en 2010, soit un excédent de 18,81 milliards de dollars contre 7,78 milliards en 2009 ce qui a permis d'établir les réserves de change à environ 157 milliards de dollars. Hormis une légère baisse des quantités exportées (-1,78%), les exportations d'hydrocarbures sont ainsi passées de 44,1 milliards de dollars en 2009 à 56,12 milliards de dollars en 2010. Or pour Sonatrach il faut se demander pourquoi cette baisse du volume physique. Par ailleurs, hormis une légère baisse des quantités exportées (-1,78%), les exportations d'hydrocarbures sont ainsi passées de 44,1 milliards de dollars en 2009 à 56,12 milliards de dollars en 2010. Tirées par les demi-produits largement importés les exportations hors hydrocarbures ont terminé l'année 2010 à 1,7 milliard de dollars contre 0,7 milliard en 2009. Il ya lieu toutefois de noter une autre appréciation où selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS), courant 2010 les exportations hors- hydrocarbures, demeurent très marginales avec seulement 2,4% des exportations globales, soit l'équivalent de 1,05 milliard de dollars. Les importations dont la valeur approche les 39 milliards de dollars entre 2009/2010 ont accusé une légère baisse de 1,5 pc par rapport à 2008 en raison du recul de l'importation des produits alimentaires (11 pc), les autres produits de consommation (30, 4 pc), les produits semi-finis (7,2 pc) et les biens d'équipement industriels (6,5 pc) montrant que les mesures édictées dans le cadre de la loi des finances complémentaire n'ont qu'un impact plus que limité sur l'évolution da la valeur de nos importations, l'essence de la hausse des importations étant l'envolée de la dépense publique. Tout en devant être attentif pour les exportations à l'évolution du cours du dollar et pour les importations, tant à l'inflation mondiale qu'au cours de l'euro dont 60% environ libellées en euros, toute augmentation de la valeur d'euros gonflant la facture d'importation
V- Le bilan de l'investissement productif est mitigé. Selon les chiffres communiqués par l'Agence de développement des investissements, ANDI, fin juillet 2010, les déclarations d'investissement local, en termes de projets et non de réalisation, sont passées de 11.000 projets en 2007, à 17.000 en 2008, pour atteindre le chiffre symbolique de 20.000 en 2009 mais avec 1% seulement d'IDE. De ces projets, les chiffres avancés par l'ANDI, indiquent que ce sont les projets locaux qui sont dominants avec 99% des déclarations de projets. Pour ce qui est de la répartition des projets par secteur, c'est celui des transports qui attire le plus d'investissements depuis 2009 avec 60% en majorité des micro- projets, suivi par le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique (16 %), du secteur de l'industrie (10 %), celui de l'agriculture (2 %). Le nombre de projets étrangers déclarés en intention a été de 694 projets en 2008, dont 387 projets dans le secteur de l'industrie pour un montant en valeurs monétaires dérisoire, estimé à 88 millions dinars (moins de 1 million d'euros). D'une manière générale les investissements directs étrangers significatifs réalisés restent insignifiants en dehors des hydrocarbures, avec un déclin entre 2009/2010 avec une baisse de plus de 40% par rapport aux années antérieures, tout se finançant sur fonds publics. C'est que l'économie se caractérise par un secteur public hypertrophié par rapport au secteur privé et la dominance du secteur informel contrôlant environ 40% de la masse monétaire en circulation moyenne 2008/2009, employant plus de 25% de la population active avec une contribution dans la formation du PIB (produit intérieur brut) hors hydrocarbures de 20 à 25%. Environ 42% des effectifs ne sont pas déclarés et 30% de leur chiffre d'affaires échappent au fisc dépassant 200 milliards de dinars annuellement, soit au cours actuel 2,6 milliards de dollars selon l'UGCAA. Cette organisation précise dans son rapport de 2009 que 80% des transactions commerciales se font sans aucune facturation, 70 à 80% des transactions utilisent le « cash », comme moyen de payement, que près de 900 000 sur les 1,2 million de commerçants inscrits au CNRC ne payent pas leurs cotisations à la Casnos et que l'approvisionnement des 2/3 de la population provient de la sphère informelle. Et selon le rapport du 15 septembre 2010 de l'enquête menée par la Direction générale des impôts (DGI) sur les opérateurs du commerce extérieur environ 11 mille entreprises n'ont pas payé leurs impôts en 2009, sur une liste 29 mille opérateurs interdits de domiciliation bancaire et d'exercer des activités du commerce extérieur.
VI- Le pays est fortement dépendant des biens de capital et des biens de consommation intermédiaires et finaux presque tous importés n'ayant pas jeté les bases d'un appareil productif capable d'affronter la concurrence internationale et les tendances relatives des grands agrégats économiques bien que positives, révèlent une macroéconomie sous contrôle relatif. Les hydrocarbures représentent l'essentiel des exportations et la persistance des déficits publics a produit un système d'éviction sur l'investissement productif et une dette publique intérieure et extérieure épongée artificiellement par la rente des hydrocarbures. Devant être attentif pour toute analyse objective à la balance des paiements et non uniquement à la balance commerciale, le niveau de la dette extérieure à moyen et long terme est estimé à 3,92 milliards de dollars au 01 janvier 2010 (principal et service de la dette) et le montant poste assistance technique étrangère de 4 milliards de dollars en 2004 à 11 milliards de dollars entre 2008/2010. Le montant des réserves de change, signe monétaire dues à des facteurs exogènes et non signe du développement, composée des réserves de change à hauteur de 46% en dollars et à 42% en euros, le reste étant constitué d'autres monnaies étrangères à l'image de la livre sterling et le yen japonais, dont 80% environ placées à l'étranger , notamment en bons de trésor américains et européens, ont été estimées à 56 milliards de dollars en 2005, 77,78 milliards en 2006, 110 milliards en 2007 et à 138,35 milliards de dollars en 2008 pour 2009 à 147,2 milliards de dollars US et 157 milliards de dollars fin 2010 .Face à cette aisance financière, la dépense publique est passée successivement de 55 milliards de dollars en 2004, à 100 milliards de dollars en 2005 puis à 140 milliards de dollars fin 2006 et qui a été clôturée entre 2004/2009 à 200 milliards de dollars mais faute de bilan on ne sait pas si l'intégralité de ce montant a été dépensé. Quant au programme d'investissements publics 2010/2014, le gouvernement a retenu des engagements financiers de l'ordre de 21.214 milliards de DA (ou l'équivalent de 286 milliards de dollars) et concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés entre 2004/2009, l'équivalent à 130 milliards de dollars (46%) et l'engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards de DA soit l'équivalent de près de 156 milliards de dollars. Qu'en sera-t-il des restes à réaliser pour les nouveaux projets inscrits au 31/12/2004 à la fois faute de capacités d'absorption et d'une gestion défectueuse ? Cette tendance lourde de non maitrise de la dépense publique est confirmée par la loi de fiances complémentaire 2011 qui a été établie sur la base de 37 dollars le baril de pétrole et pour le taux de change 74 dinars pour 1 dollar. Cette loi prévoit une forte aggravation du déficit budgétaire à 33,9% du produit intérieur brut. Les dépenses de fonctionnement prévues sont de 4 291 milliards de dinars dont 856,8 milliards de dinars additionnels, en hausse de 24,9% et les dépenses d'équipement de 3 981 milliards de dinars dont 797,26 milliards de dinars additionnels, en hausse de 25%. Quant aux recettes budgétaires elles sont de 3 198 milliards de dinars (en hausse de 6,8%), dont 1669 milliards de dinars de fiscalité ordinaire, en hausse de 11%, et 1 529 milliards de fiscalité pétrolière, en hausse de 3,8% et le Fonds de régulation des recettes (FRR) est évalué à 4842,8 milliards à fin 2010. Cela résulterait des revalorisations salariales , l'extension du soutien aux produits alimentaires subventionnés, des mesures afin de permettre la relance de la PME , les subventions pour préserver le pouvoir d'achat des ménages, une forte réduction des charges patronales relatives aux cotisations à la Sécurité sociale, une imposition progressives aux micro-entreprises et aux activités créées pour résorber l'informel ainsi que des avantages fiscaux et domaniaux pour le développement touristique. En conclusion du document, il est prévu un taux de croissance de 6%, un taux d'inflation 4%, un produit intérieur brut (PIB) : 13 900 milliards de dinars (valeur courante), mais en volume plus significatif une baisse de 3,9% ; des exportations d'hydrocarbures de 67,5 milliards de dollars et des importations de marchandises : 41,3 milliards de dollars. En conclusion le déficit budgétaire s'établirait à 4693 milliards de dinars. Comment dès lors affirmer que le déficit budgétaire réel serait de 10% au lieu de 33,3%, que l'on ne touchera pas aux fonds de régulation des recettes en invoquant des mesures transitoires qui ne se répéteraient pas dans le temps. Quels segments économiques et couches sociales ciblées transitories ? Excepté les reliquats des salaires avec effet rétroactif depuis le 01 janvier 2008, les autres augmentations se feront dans le temps et ne pas transitoires. Le gouvernement peut-il dans la situation actuelle, au risque d ‘une explosion sociale, supprimer les subventions comme nous assistons chaque jour à des revendications salariales qui sont satisfaites ? Comme si l'Algérie aurait par enchantement et en 2012 /2015 une production hors hydrocarbures afin de créer des emplois durables, permettre des augmentations de salaires grâce à une productivité croissante afin de calmer le front, social qui comblerait la fiscalité pétrolière dont est issu le fonds de régulation des recettes. Le ministre des finances fait un pari hasardeux sur un cours du pétrole supérieur à plus n de 120 dollars à prix constants seuil minimum pour combler l'actuel déficit budgétaire et comprimer artificiellement l'inflation par des subventions.
* Expert International


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