Le groupe Cevital ambitionne de doubler le volume de ses exportations de sucre blanc avant la fin de l'année prochaine pour atteindre une tonne. Le géant de l'industrie agroalimentaire algérienne augmentera bientôt sa production de 25%. Cevital qui a réussi à faire une percée sur le marché international envisage d'investir le marché asiatique. L'entreprise a réussi à trouver des clients en Inde et au Sri Lanka après être devenu le fournisseur de certains importateurs au Bangladesh. Le groupe continue donc son ascension dans ce continent. Afin de réaliser ces objectifs, Cevital espère ramener sa production à deux millions de tonnes en améliorant les capacités de son complexe situé à Béjaïa. Le marché algérien étant saturé, les producteurs de sucre se rabattent sur des niches à l'international afin d'écouler le surplus de marchandise. La consommation de l'Algérie en la matière est estimée à environ une tonne. Cevital importe son sucre non raffiné de Brésil et fait face à une importante concurrence. Le mois de mars dernier, le groupe la Belle avait annoncé avoir conclu un partenariat avec le sucrier français cristal Union pour la réalisation d'une raffinerie de sucre en Algérie. Cette unité sera opérationnelle dès 2012 et donnera du fil à retordre à Cevital. La raffinerie aura une capacité initiale de 350000 tonnes de sucre par an avec possibilité d'extension jusqu'à les 700.000 tonnes par an. Cet investissement de 70 millions d'euros devrait aussi contribuer à réguler le marché et à stabiliser les prix qui avaient connu, à l'instar de ceux de plusieurs produits, des perturbations majeures au début de l'année au point de provoquer un mécontentement au sein de la population qui estimait la situation intenable pour leur pouvoir d'achat. Les pouvoirs publics avaient d'ailleurs décidé plusieurs mesures pour y remédier. Un Conseil interministériel qui s'est tenu le 8 janvier dernier après des émeutes survenues dans plusieurs régions du pays avait décidé de suspendre les droits de douanes qui sont de l'ordre de 5% à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires. Il est de même pour la TVA qui est de 17%. Les opérateurs économiques concernés bénéficient en outre d'une exonération de l'IBS qui est de 19% pour les activités de production et de 25% pour les activités de distribution. Ces exonérations temporaires et exceptionnelles de droits de douanes, de TVA et d'IBS, sur le sucre roux et sur les huiles alimentaires représentent un total de charge de 41% qui vient en déduction des prix de revient. Le gouvernement a décidé dernièrement de maintenir ce dispositif à partir du mois d'août tout en le réaménageant. L'Algérie fait partie des dix premiers importateurs de sucre dans le monde. L'Algérien consomme en moyenne 24 kilogrammes de sucre par an. Le montant des importations de sucre et les sucreries ont connu une hausse de 208,87% durant les cinq premiers mois de l'année en cours.