Après leur traditionnelle flambée constatée au début de chaque mois de Ramadhan, les prix des produits alimentaires de base étaient en baisse au début de cette deuxième semaine du mois sacré à travers l'ensemble des marchés de la capitale. Une virée au très populaire marché de Bachdjerrah, montre que les prix étaient plutôt encourageants pour les consommateurs. Ces prix étaient presque identiques au marché de Boumaati d'El-Harrach, et naturellement, plus élevés dans des marchés d'autres quartiers comme ceux de Hydra ou de Bouzareah. La courgette, la laitue et l'oignon à 25 DA/kg, la pomme de terre à 35 DA, les tomates, carottes, pommes, poivres autour de 40 DA, le poivron à 50 DA, la pastèque à 25 DA/kg, le melon à 60 DA, les figues, raisin et bananes à 70 DA ... les prix sont abordables. Selon le commentaire d'une dame qui s'apprêtait à acheter des dattes, cédées à 250 DA le kg au marché de Bachdjerrah. «Dieu merci, les prix des fruits et légumes sont abordables ce Ramadhan qui a coïncidé avec le mois d'août, connu pour l'abondance des fruits et légumes de saison», a-t-elle dit. Décidément, la chaleur d'août a réussi à freiner le spectre de la spéculation. Les grossistes des fruits et légumes, en l'absence de structures de froid nécessaires au stockage de leurs marchandises afin de réduire l'offre et faire augmenter les prix, se sont retrouvés obligés d'écouler toutes leurs marchandises dans l'immédiat. Mais certains produits restent chers, à l'instar du citron indispensable pour garnir la table F'tour et coté à pas mois de 150 DA/kg, même s'il est loin de son prix des ramadhans passés ou il avait frôlé les 400 DA. Un bonhomme, la cinquantaine, paraissait, de son côté, intrigué par le fait de voir le prix de la …coriandre doubler. «Nous avons toujours acheté la branche de coriandre à 10 DA, pourquoi on la trouve aujourd'hui à 20 DA, vous n'allez quand même pas nous dire qu'il y a une pénurie de coriandre», s'est-il indigné en s'adressant à un vendeur installé sur un trottoir. Pas loin des vendeurs de légumes, un engouement particulier a été constaté chez les boucheries, par des jeûneurs venus à la recherche d'une viande congelée à bas prix même importée de l'Inde. Offerte à 550 DA le kg, cette viande a réussi à s'imposer dans les mets algériens dans ce mois caractérisé par un pic de la consommation des viandes. «Elle est très bonne, enfin normale, comme toutes les viandes», dira une jeune femme interrogée sur la qualité et le goût de cette viande, venue de l'autre bout du monde. Afin de couvrir un tiers de la demande du marché algérien pendant le mois de Ramadhan et réguler les prix, la Société de transformation et de conditionnement des viandes (Sotracov) avait importé 6.000 tonnes de viande bovine indienne. Quant aux prix de la viande locale, même s'ils sont en légère baisse par rapport au début du mois sacré, ils restent élevés, selon la majorité des personnes questionnées. La surprise de ramadhan ... la sardine à 70 DA La viande ovine locale est cédée à 900 DA, la viande bovine entre 550 DA et 800 DA/kg alors que le kg du foie est vendu à partir de .... 1.600 DA. Quant au prix du poulet qui avait franchi la barre de 280 DA il y a une semaine, il est tombé à 230 DA voire 210 DA le kg. L'Office national des aliments du bétail (Onab) avait constitué des stocks de 10.000 tonnes de poulets congelés dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), soit le double des stocks de l'année précédente. Le poulet local de l'Onab, vidé et nettoyé, est vendu à un prix fixe de 250 DA à travers 400 points de vente répartis sur tout le pays. Mais la plus belle surprise de ce Ramadhan est venue de la sardine ! Vendue à 400 DA il y a quelques semaines avant de passer à 200 DA avec l'arrivée de la grande chaleur, la sardine est cédée à seulement 70 DA, même si beaucoup l'apprécient peu durant le mois de jeûne. «Moi j'adore la sardine et je profite de l'occasion pour faire le plein d'une année», a ironisé un jeune homme. Et pour les amateurs de «l'ham lahlou», un met typique du Ramadhan, les ingrédients sont à la portée des bourses moyennes. Les pruneaux secs et les raisins secs de moindre qualité sont cédés à partir de 250 DA et les abricots secs à partir de 600 DA, alors que le bon choix oscille entre 450 et 800 DA. Cependant, si les prix des produits alimentaires sont raisonnables, les conditions de vente de ces produits ne le sont pas du tout. L'hygiène fait défaut dans les marchés A Bachdjerrah, comme dans beaucoup de marchés populaires, des produits alimentaires très sensibles à la chaleur ou à la poussière, comme la mayonnaise, les jus de fruits, les fromages et même le pain sont vendus sur des charrettes découvertes et parfois à même le sol. Pourtant, le ministère du Commerce avait annoncé le renforcement des opérations de contrôle et instruit ses agents de mener une lutte sans merci contre les pratiques commerciales illicites ou celles qui ne répondent pas aux normes sanitaires. Entre le 20 et 31 juillet, les services de contrôle économique et de répression de la fraude au ministère, ont effectué 14.260 interventions à travers le territoire national, une opération qui s'est soldée par: des marchandises saisies d'une valeur de 4,78 millions de dinars, 3.274 infractions, 3.195 PV et la fermeture de 328 locaux. Plus de 12,21 tonnes de marchandises impropres à la consommation ou non conformes à la réglementation en vigueur, d'une valeur de plus de 2,6 millions de dinars, ont été saisies durant la même période. Sur le nombre total des infractions relatives à la qualité des produits, 57% étaient liées à l'absence d'hygiène, soit 976 infractions, suivies par la vente de produits impropres à la consommation avec 173 infractions (10%).