Yasmine Idjer Alors que la canicule sévit depuis plus d'une semaine sur le nord du pays, les éléments de la protection civile sont sur le qui-vive, guettant le moindre foyer d'incendie de forêt. Jusqu'à aujourd'hui, tous les foyers de feux ont été maîtrisés et les dégâts enregistrés restent «minimes», d'après la protection civile. Près de 2.321 hectares ont été ravagés par les incendies, selon un bilan provisoire établi par la protection civile et rendu public hier. Ces dégâts ont été provoqués par les 305 feux de forêts enregistrés depuis le début du mois de juillet, à travers le territoire national. Concernant les feux de récoltes, 1220 feux de récoltes ont été déclarés et ont ravagé 3750 hectares de blé. 4100 hectares d'orge, 97 mille d'arbres fruitiers et 4150 palmiers dattiers ont subi le même sort. D'importants incendies sont signalés dans les wilayas de Tizi Ouzou, Bejaia et Tipaza où pas moins de 909 hectares ont été détruits. Fort heureusement, aucun dégât humain ou matériel n'a été enregistré, a assuré cependant la même source. La nature de la Méditerranée favorise les incendies Mais les experts s'attendent au pire. Les pays du pourtour méditerranéen dont l'Algérie réunissent tous les ingrédients favorables pour la survenue des incendies, avertissent-ils. Le manque de gestion des forêts et l'implantation anarchique d'habitations notamment en zone littorale et autour des grandes villes, aggravent les incendies de forêts, favorisés par des conditions climatiques chaudes et sèches, soulignent-ils. Certes, les expériences passées des années précédentes démontrent que 90% des incendies sont d'origine criminelle mais la conjonction de températures élevées et de vents chauds soufflant du Sahara a amplifié le phénomène qui a touché simultanément cette semaine le sud de la France, la Grèce, l'Italie, la péninsule ibérique et l'Algérie, affirme-t-on. L'Algérie dont le patrimoine forestier national, globalement estimé à 4,1 millions d'hectares de forêts, de maquis et de broussailles, est loin d'être dense, essaye de limiter les dégâts à travers des dispositifs activés chaque année à l'approche de la saison estivale aux périodes caniculaires propices aux incendies. Le dispositif comprend 353 postes de vigie chargés de la surveillance des zones forestières, 473 brigades mobiles constituées de 2 158 éléments et préparés 1 625 points d'eau situés à l'intérieur des forêts ou à leur proximité immédiate. Quelque 40 comités opérationnels ont été installés dans les wilayas, 451 comités de même nature dans les daïras et 1 284 comités opérationnels dans les communes pour suivre en temps réel l'évolution de la situation. Depuis une décennie, quelques 284 000 hectares ont été détruits par le feu dont 26 000 en 2008. Les incendies ravagent chaque année 7 000 hectares de superficies forestières.