Des conditions météorologiques extrêmes ont induit une canicule exceptionnelle qui sévit sur le pays depuis le 13 juillet dernier avec des températures très élevées. 468 incendies ont été enregistrés durant la période du 18 au 27 juillet à travers le territoire national, selon des informations recueillies auprès de la Protection civile et de la direction générale des forêts. Ces derniers ont parcouru une superficie totale de 5050 hectares, dont 1934 ha en forêts, avec une moyenne de 46 foyers par jour et d'une superficie de 11ha par foyer. D'abord, à l'est du pays, où des feux ont été enregistrés notamment dans les wilayas de Tizi Ouzou, Jijel, Batna ou encore Bouira avant que des renforts soient dépêchés, selon un responsable de la Protection civile. Puis c'était au tour de l'ouest, notamment les régions de Tipaza, Aïn Defla, Chlef et Blida d'être touchées par des incendies. Dans cette dernière, les incendies recensés ces derniers jours ont détruit 650 ha de végétation dont 88 ha de forêt et menacent actuellement la région de Chréa, une région réputée pour être une zone à hauts risques concernant les feux de forêt. Selon la Conservation des forêts de la wilaya, ces feux constituent une «menace sérieuse pour la cédraie de Chréa et même pour les populations riveraines, s'il n'est pas maîtrisé à temps». Cette dernière a fait également état de deux autres départs de feu à Hammam Melouane et Oued Djer, des zones fortement boisées et particulièrement vulnérables en raison de leur relief accidenté et de la combustibilité de la végétation. Par ailleurs, de nombreux feux ont pu être maîtrisés durant ces dernières 24 heures, comme à Béjaïa, la région la plus touchée par les départs de feux depuis le début de la vague de chaleur, qui sévit encore aujourd'hui. En effet, les incendies de forêt déclarés depuis une semaine dans cette wilaya ont dévasté quelque 1003 hectares de végétation et plus de 1600 arbres fruitiers, selon un bilan de la Protection civile. Quatorze communes sur un ensemble de 52 ont été touchées par ces feux, produits essentiellement par l'aggravation des conditions climatiques, marqués par la forte canicule et «exacerbés» par le vent. «Leur conjonction a favorisé la propagation des flammes et les éléments incandescents», a-t-on expliqué, précisant que la végétation ravagée était composée de broussaille, chêne vert, chêne-liège, pins d'Alep, maquis et herbes sèches. Les régions les plus touchées, Toudja et El Kseur, situées dans une même zone forestière de Bouhatème, ont perdu en l'espace de quatre jours, quelque 580 hectares du manteau végétal et des dizaines de ruches. Afin d'en venir à bout, des moyens considérables ont été engagés. En outre, beaucoup de riverains et de volontaires ont également prêté main forte aux diverses opérations. Quelques foyers subsistaient encore dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj où 341 départs de feux ont été enregistrés depuis le 22 juillet. Ces derniers ont été favorisés par des conditions météorologiques extrêmes marquées par une canicule exceptionnelle qui sévit sur le pays depuis le 13 juillet dernier, et des températures très élevées vacillant entre 40° et 45° sur le littoral et qui avoisine les 47° dans certaines régions du et de l'intérieur du pays. Par ailleurs, ces feux n'ont pas épargné les cultures puisque pas moins de 11 incendies ont ravagé plus de 210 ha de blé et d'orge durant ces 10 derniers jours, et 472 ha depuis le début de la saison estivale, sans compter des milliers d'arbres fruitiers, selon la Protection civile.