Les dernières intempéries ont fait 19 morts dans plusieurs régions du pays, en particulier dans les wilayas des Hauts-Plateaux et au sud du pays. C'est ce que vient d'annoncer un bilan de la Protection civile rendu public hier. Les fortes précipitations qui se sont abattues sur le pays ont été particulièrement virulentes, notamment au Centre et à l'Est du pays. Mais c'est dans les régions du sud du pays et celles des Hauts-Plateaux que le nombre des pertes humaines est à déplorer. Notons que pour le nord du pays, particulièrement les régions côtières, 70 jusqu'à 100mm d'averses sont tombées, obstruant plusieurs axes routiers. Dans certaines régions, notamment Tiaret et Sidi-Bel-Abbès, les écoliers n'ont pas pu se rendre à leurs établissements. Colère et émeutes à Oran A Oran, selon la station de météorologie, les pluviomètres ont enregistré plus de 70 mm de pluies durant quelques heures seulement. Les services de la Protection civile d'Oran ont effectué, dans la nuit de mardi à mercredi, 55 interventions à la suite de ces intempéries qui frappent la région. Par ailleurs, ces intempéries ont provoqué la colère des habitants du quartier Petit-Lac à Oran. Le matin, les habitants ont carrément bouclé les principaux axes et ont pris d'assaut le siège du secteur urbain «Ibn Sina». Les brigades anti-émeute se sont déployées sur place pour évacuer les émeutiers. Vers 11 heures, les forces de l'ordre ont pu rétablir le calme et sécuriser les édifices publics. D'après une source proche du délégué du secteur Ibn Sina, les habitants se sont rebiffés car le réseau unitaire de collecte des eaux usées et pluviales n'a pas été rénové, nonobstant les doléances des citoyens. A chaque précipitation, les eaux submergent les habitations. Pour rappel, l'année dernière, pour les mêmes raisons, les habitants ont également bloqué les artères du quartier. A la cité Jourdain des Castors (El Maqari), les habitants des étages inférieurs ont été évacués par les éléments de la Protection civile. D'après des témoins, le niveau d'eau dans les cages d'escaliers a atteint plus d'un mètre et demi. «Du jamais vu», affirmeront les habitants. Selon les services de la Protection civile, les routes fermées à la circulation se situent au niveau de cinq principaux pénétrantes de la ville, en sus de la route donnant accès au port d'Oran. Il s'agit de carrefours situés au niveau de la daïra d'Es-Senia, la commune de Sidi Maârouf et les quartiers «Usto» et «Djamel Eddine». A la cité Djamel, la nouvelle trémie a été complètement inondée. Un taxi urbain a été carrément submergé par les flots. Le chauffeur a pu s'extirper à temps mais les deux femmes qui été à l'arrière du véhicule sont restées coincées pendant plus d'une heure, jusqu'à l'arrivée des secours. D'après un pompier, les deux femmes sont saines et sauves. A Sidi Maârouf (banlieue Est d'Oran), deux établissements scolaires ont été contraints de fermer car les classes de cours ont été totalement inondées, apprend-on. Quant aux axes routiers reliant les bourgades de Hassi Ameur, Boufatis, Benfréha, ils ont été bloqués toute la matinée. Selon les mêmes services, les flots ont également submergé le quartier «El Amel», dans la localité «En-Nadjma», dans la périphérie d'Oran, ce qui a nécessité l'intervention des éléments de la Protection civile et les services techniques de la commune de Sidi Chahmi et de la Société des eaux et de l'assainissement d'Oran (SEAOR) pour évacuer les eaux des habitations. La circulation au niveau de la route de la Corniche inférieure a été également perturbée pendant tout le matin. Selon toujours la Protection civile, il a été décidé de réactiver les cellules de crise au niveau des communes de la région, particulièrement celles durement touchées par ces précipitations à l'instar d'Oran, Bir-El-Djir, Es-Senia, Misserghine et Sidi Chahmi à l'effet de prendre les dispositions et d'intervenir au niveau des axes routiers et des quartiers d'habitation.