Les principales attentes exprimées hier par les citoyens, notables et représentants du mouvement associatif de la wilaya d'Adrar gravitent autour du désenclavement des localités éloignées, la relance du secteur industriel local et un meilleur encadrement médical. Lors de leur rencontre avec le président du Conseil national économique et social (CNES), M. Mohamed Seghir Babes, dans le cadre de la concertation sur le développement local, les différents intervenants ayant pris la parole ont mis en avant la situation ‘'catastrophique» des voies et routes reliant les communes et ksour avec le chef lieu de wilaya. De même, certaines localités demeurent complètement isolées du reste à l'image de celle de Timiaouine, 1.000 km au sud d'Adrar, ainsi que les ksour de Charouine et Talmine, ont déploré les représentants des habitants de ces régions, appelant à la réparation et l'entretien permanents de ces routes. Le retard accusé dans le raccordement au gaz de ville a été aussi soulevé, au moment où plus de 70% des ménages de la capitale du Touat utilisent encore le bois pour la cuisson et le chauffage. En outre, les potentialités de la wilaya d'Adrar, notamment, dans les hydrocarbures et l'agriculture devraient profiter à la relance du secteur industriel et la mise en place d'une base locale qui contribue à la création de nouvelles sources de revenus, outre la réduction du chômage. Les énormes déficits socio-économiques et industriels de la wilaya d'Adrar ont été ainsi soulevés, et particulièrement dans le domaine de l'encadrement médical, un point commun avec les autres wilayas de l'extrême sud du pays. Un citoyen de Timimoun a, dans ce sens, fait savoir que certains malades d'Adrar sont obligés de parcourir de longues distances pour se faire soigner faute d'équipements médicaux nécessaires comme les scanners. Côté emploi, les représentants de jeunes ont dénoncé les lenteurs bureaucratiques relatives à la mise en œuvre des dispositifs d'insertion professionnelle et de micro-crédits, alors que la wilaya d'Adrar compte plus de 2.000 universitaires chômeurs qui pourraient réduire le déficit enregistré concernant l'enseignement et l'encadrement administratif local. S'agissant le logement, il a été constaté qu'aucun lot de terrain n'a été distribué à des citoyens depuis plus de 20 ans, alors que 350 logements seulement ont été réalisés depuis 1999. Une situation anachronique et qui a fait exploser les prix de l'immobilier avec près de 10.000 dinars le coût du mètre carré. D'autre part, plusieurs citoyens ont recommandé de réadapter les horaires administratifs de travail et de scolarité avec les caractéristiques climatiques de la région pour la protection de la santé publique et aussi pour économiser la consommation d'électricité. La prise en charge médicale des victimes des essais nucléaires de Reggane durant la période coloniale et l'entretien des foggaras qui constituent un patrimoine social et culturel national et universel figuraient aussi parmi les préoccupations de la population d'Adrar. Initialement prévue dans l'après-midi, la rencontre consacrée à l'écoute des préoccupations de la société civile locale a débuté en fin de matinée, alors que la réunion avec les élus locaux d'Adrar a été reportée à la fin de journée. Le président du CNES devra boucler sa tournée dans l'extrême sud du pays par la wilaya de Bechar, qui accueillera demain mercredi la cinquième rencontre locale de concertation sur le développement local.