Le rapport final d'enquête sur la pénurie et la hausse des prix de certains produits alimentaires de large consommation sur le marché national début 2011 sera soumis aujourd'hui par la commission d'enquête de l'Assemblée populaire nationale (APN) au président de l'assemblée, M. Abdelaziz Ziari. La commission d'enquête sur la pénurie et la hausse des prix de certains produits alimentaires de large consommation, dont la proposition de création avait été adoptée le 20 avril à l'APN, avait pour mission de déterminer les raisons des dysfonctionnements qu'avait connus au début de l'année le marché national en raison de la raréfaction de certains produits de base. Il s'agissait notamment du lait pasteurisé en sachet, de l'huile et du sucre. M. Ziari a affirmé récemment que les conclusions de la commission d'enquête parlementaire «seront suivies d'effet». Le rapport sera adressé, «conformément à la loi, à qui de droit et en particulier au président de la République», a-t-il précisé, mettant l'accent sur l'enjeu et l'objectif de la commission, dont le travail s'est fait dans «la transparence la plus possible» en vue de situer les responsabilités tant au niveau des textes réglementaires, qu'au niveau des intervenants ou des opérateurs économiques privés ou publics. «Je dis (…) que cette enquête n'a rien à voir avec les troubles qui ont eu lieu (en janvier). Son objectif est de savoir pourquoi il y a eu des hausses de prix de ces produits de base», a-t-il expliqué, se demandant «pourquoi le contrôle du marché de ces produits de première nécessité n'a pas permis d'éviter les problèmes qui se sont posés?». Le président de l'APN a appelé, à cet effet, à réviser la réglementation régissant le marché, en vue de remédier aux défaillances et insuffisances constatées, ajoutant que «s'il y a des responsabilités d'une autre nature», les concernés auront à rendre des comptes, qu'il s'agisse d'entreprises publiques ou privées. «Mauvaise» organisation Le président de la commission d'enquête parlementaire, Kamel Rezki, a estimé, de son côté, que la «mauvaise» organisation du marché national et la «non maîtrise» des mécanismes d'importation et de distribution étaient les principales causes de la pénurie de certains produits de large consommation enregistrée en début d'année. M. Rezki a indiqué, à la veille de l'élaboration du rapport final d'enquête, que les visites effectuées par les membres de la commission au niveau des unités de production des produits en question ont révélé que parmi les dysfonctionnements enregistrés figuraient «le manque de certains produits de large consommation importés ou produits au niveau national et le déséquilibre en matière de distribution». La commission d'enquête, composée de 17 députés de différents groupes parlementaires, a tenu dans le cadre de son travail plusieurs réunions consacrées à l'audition de ministres, d'opérateurs économiques et de directeurs d'organismes publics en relation avec le secteur du commerce. Les membres de la commission ont effectué, en outre, des visites d'inspection dans les principales entreprises publiques et privées productrices de produits de large consommation subventionnées par l'Etat. Le gouvernement avait pris des mesures spéciales pour soutenir les prix de ces produits de large consommation suite à une hausse soudaine de ces prix.